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Édition du 15 décembre 2024 au 1er janvier 2025
Une vue du cimetière de Marignane, le 10 juin 2005.Au premier plan, la dalle de la future stèle de l'ADIMAD. © FR3

Non à la stèle de Marignane !

Demandez, avec nous, l'interdiction de son inauguration.
Une vue du cimetière de Marignane, le 10 juin 2005.Au premier plan, la dalle de la future stèle de l'ADIMAD. © FR3
Une vue du cimetière de Marignane, le 10 juin 2005.Au premier plan, la dalle de la future stèle de l’ADIMAD. © FR3

Sur la commune de Marignane, le 6 juillet, l’inauguration d’un monument à la gloire des “ fusillés de l’OAS ” est annoncée.

La date a été choisie en hommage à Roger Degueldre, chef des commandos “ Delta ” de l’OAS à Alger (condamné à mort, il a été exécuté le 6 juillet 1962), dont les groupes de tueurs ont commis des milliers d’assassinats.

Parmi leurs victimes :

  • le 31 mai 1961, le commissaire central d’Alger Roger Gavoury, assassiné par un commando dont faisaient partie Albert Dovecar et Claude Piegts.
  • le 15 mars 1962, les six enseignants – trois Algériens et trois Français (dont Max Marchand et Mouloud Feraoun) – dirigeants des Centres sociaux éducatifs créés par la résistante Germaine Tillion.
  • dans la seule première semaine de mai 1962 à Alger, les 250 Algériens assassinés par l’OAS, dont les ouvriers du port victimes d’une voiture piégée et les femmes de ménage tuées en se rendant à leur travail dans les quartiers européens.

Dans le sud de la France en particulier, s’affichent, de plus en plus ostensiblement, des stèles et plaques de rue portant les noms de tueurs de l’OAS, érigés en héros et victimes.

Ces commémorations s’inscrivent dans le négationnisme des crimes coloniaux encouragé par la loi du 23 février 2005 : son article 4 institue un enseignement du rôle positif de la présence française outre-mer ; son article 13 prévoit le paiement par l’Etat d’une indemnité aux membres de l’OAS condamnés, emprisonnés, assignés à résidence ou qui ont fui à l’étranger.

Il s’agit là d’une forme déguisée de réhabilitation, voire d’une sorte de repentance subrepticement imposée à la Nation.

Les protestations d’associations d’anciens combattants, de parlementaires et les interpellations du gouvernement sur le sujet se multiplient.

La mémoire des nombreuses victimes civiles algériennes et françaises doit être défendue, notamment des fonctionnaires de l’éducation, de la police nationale, magistrats, gendarmes et autres militaires français assassinés par l’OAS au seul motif de leur attachement à la République, menacée alors par ces partisans d’un jusqu’au-boutisme colonial. Outre Degueldre, Dovecar et Piegts, le monument de Marignane prétend aussi présenter comme un héros Bastien-Thiry, celui qui a tenté d’assassiner le président de la République au Petit-Clamart, en août 1962. Les victimes de l’OAS en France même, telle la petite Delphine Renard en février 1962, ne doivent pas non plus être oubliées.

Il est nécessaire au contraire de rendre hommage à ceux qui promouvaient pendant le drame algérien les valeurs républicaines et les droits de l’Homme. Il est important que l’opinion soit informée de crimes qui risquent de tomber dans l’oubli.

L’Association des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, la Ligue des droits de l’Homme, la Ligue de l’enseignement, le MRAP, l’Institut Charles-André Julien, le Collectif des historiens contre la loi du 23 février 2005.

Les syndicats SGEN-CFDT, UNSA Éducation et FSU.


La stèle – de près de 2 mètres de haut – est annoncée comme étant analogue à celle de Perpignan, inaugurée le 5 juillet 2003, à la gloire des « Fusillés et Combattants morts pour que vive l’Algérie française ».

La stèle de Perpignan.
La stèle de Perpignan.

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