Le racisme qui persiste dans une partie de la police est un sujet de préoccupations aujourd'hui
Nombreuses commémorations en banlieue parisienne et en régions du massacre du 17 octobre 1961
Le massacre des manifestants algériens désarmés du 17 octobre 1961, longtemps dissimulé par les autorités françaises et dont la connaissance n'a commencé à émerger que dans les années 1980, est commémoré en 2020, cinquante-neuf ans après, par un nombre croissant de rassemblements et d'initiatives diverses. Cette multiplication des commémorations de cet épisode tragique qui remonte à la fin de la guerre d'Algérie doit être probablement mis en rapport avec l'indignation que suscite la persistance aujourd'hui au sein d'une partie des forces de l'ordre de comportements manifestement hérités du racisme colonial. Ci-dessous, à Paris, en banlieue parisienne, à Lille, Rennes, Lyon, Marseille et ailleurs, les annonces de quelques unes de ces multiples initiatives, y compris en ligne sur l'internet.
A l’Opéra de Lyon
La table ronde a été diffusée en direct sur internet et pourra être visionnée grâce à ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=0TgX7m4yv_w
Des représentants du Collectif, 17 octobre 1961, vérité et justice, qui appelle à ce rassemblement se rendront, avant 18h, sur la rive droite de la Seine pour exprimer le soutien de ce collectif à la Marche des sans-papiers.
Et des représentants de cette Marche des sans-papiers — pour la régularisation de touTes les sans-papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour touTEs —, qui veut aller en direction de l’Elysée et demande à y être reçue par le président de la République, s’exprimeront lors du rassemblement à 18h au Pont Saint-Michel.
A Lille
Comme chaque année, la section LDH de Lille organise le 17 octobre un rassemblement en commémoration du massacre des Algériens à Paris et du crime d’Etat commis contre des manifestants pacifiques revendiquant le droit d’aller et venir et le droit de leur peuple à disposer de son propre avenir.
Cette année, ce rassemblement se tiendra le samedi 17 octobre à 11 heures 30 sur le parvis des droits de l’Homme place de la République.
En cette année 2020 où le droit de manifester se trouve à nouveau gravement menacé par des décisions d’interdiction mais aussi par des pratiques policières d’une grande violence,
A Marseille
En banlieue parisienne
• Epinay-sur-Seine (93) :
Rassemblement le 17 octobre à 10 h.
Berge de Seine, rue de l’Abreuvoir
(descente en face du commissariat).
Le collectif les Oranges d’Epinay Mémoires et histoire,
Association Les Oranges.
https://www.facebook.com/photo?fbid=10221511095621270&set=a.10201884946859817
• Aubervilliers (93) :
Rassemblement le 17 octobre à 11 h.
Passerelle de la Fraternité (coté parc Eli Lotar).
Le 93 au Cœur de la République.
https://www.facebook.com/93auCoeur2laRepublique
À Aubervilliers, la mémoire bafouée des « Français musulmans d’Algérie »
par Benjamin König, publié dans l’Humanité le 15 octobre 2020 (extrait). Source
À Aubervilliers, une plaque a été inaugurée en 2001 et, depuis plusieurs années, la ville commémore l’événement. Mais pas cette année, ainsi en a décidé la nouvelle municipalité, dirigée par la maire Karine Franclet (UDI). Laquelle se justifie en disant s’en tenir au strict calendrier des commémorations officielles, notamment la célébration de la fin de la guerre d’Algérie – ce qui, historiquement, est bien différent de cette date du 17 octobre.
La plus jeune victime
« Supprimer le 17 octobre 1961 des cérémonies officielles, c’est trahir la mémoire d’Aubervilliers », ont réagi dans un communiqué commun l’ensemble des partis de gauche de la ville*, rappelant que « beaucoup d’habitants de notre ville ont manifesté, fui, sauvé, aidé ou ont été tué.e.s dans l’horreur d’un moment terrible de notre histoire. C’est dans le canal Saint-Denis que le corps de Fatima Bedar a été retrouvé. À 16 ans, elle est la plus jeune victime connue de ce massacre ». En 2012, François Hollande avait reconnu « avec lucidité ces faits », au nom de la République. Mais, cinquante-neuf ans après la répression sanglante, certains préfèrent les taire. Qu’importe si la mairie rechigne : ce 17 octobre 2020, une commémoration se tiendra sous la passerelle de la Fraternité, où la plaque est installée, en présence des citoyens, des forces de gauche et des associations, notamment 93 au cœur de la République, qui porte ce combat et « regrette cette décision ».
* Europe Ecologie des Verts, Ensemble !, France insoumise, Gauche communiste, Gauche démocratique et sociale, Génération’s, Gauche républicaine et socialiste, parti communiste français, parti socialiste. NDLR.
• Colombes (92) :
Rassemblement le 17 octobre à 11 h (sous le pont de Bezons, côté Colombes).
Collectif 17 octobre 1961 Banlieue Nord/Ouest.
• Sartrouville (78) :
Rassemblement le 17 octobre à 14 h.
Place des Indes.
Collectif les Oranges Sartrouville,
Collectif des citoyens héritiers de Sartrouville.
https://www.facebook.com/photo?fbid=10218699185169975&set=pcb.2674111609521920
• Nanterre (92) :
Le 17 octobre à 16 h 30, place des Droits de l’Homme, devant la stèle, en présence du maire, du consul d’Algérie, du collectif 17-octobre-1961, de personnalités et de la population.
http://www.nanterreinfo.fr/17-octobre-1961/la-memoire-algerienne-a-nanterre-bientot-sur-les-ondes_20201013110330
• Bagneux (92) :
Le 17 octobre à 18 h 30,
inauguration de la rue 17 octobre 61.
Rendez-vous au 31 avenue Paul-Vaillant-Couturier.
https://www.facebook.com/villedebagneux92/photos/comm%C3%A9morationla-ville-organise-une-c%C3%A9r%C3%A9monie-de-comme%CC%81moration-du-58e%CC%80me-anniver/10158240295249305/
Dans de nombreuses autres localités
• Rennes : le 17 octobre 2020 à 17 h 45 :
Rassemblement et prise de parole unitaire dans l’auditorium de la Maison internationale de Rennes, 7 quai Chateaubriand, suivie d’une conférence-débat de Tramor Quemeneur sur le thème : « Guerre d’Algérie, décolonisations et mouvements révolutionnaires », organisée par l’Association de Jumelage Rennes-Sétif, en partenariat avec 4ACG, Amazigh-Breizh, ARAC 35, LDH 35, MIR, Mouvement de la Paix, MRAP 35…
• Besançon : au Pont-Battant, où une plaque commémorative a été apposée, un rassemblement a lieu depuis plus de 20 ans à la date du 17 octobre.
Et des initiatives sur l’internet
• Diffusion d’un débat en ligne, le 16 octobre 2020 à 21h, par l’association DZ Doustourouna, sur le thème : « La résistance du Peuple algérien, le 17 octobre 1961 et le rôle de l’immigration dans le soutien des révolutions », avec Sahadja Akrouf, de l’Association pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), M’hamed Kaki, de l’association culturelle Les Oranges (Nanterre) et l’historien Gilles Manceron, animé depuis Alger par Chawki Amine Smati.
L’affiche de l’émission :
https://www.facebook.com/events/1003416260122771
Cette visioconférence Zoom est ouverte aux téléspectateurs qui pourront s’y connecter et poser leurs questions.
Le lien de pour se connecter est :
https://us02web.zoom.us/j/8125756148
• Le 17 octobre 2020 à 21h, diffusion par le Forum France Algérie du film de Yasmina Adi, Ici on noie les Algériens, suivi, à 22h30, d’un débat en ligne animé par Farid Yaker. Voir Ici.
En Algérie :
Émission spéciale sur Canal Algérie : 17 octobre 1961. Devoir de mémoire. (diffusée le 17 octobre 2020).
présentée par Amel Leulmi
conçue par Yazid Aït Mahieddine et Fella Bennour
réalisée par Nylda Ouaziala
avec Fedia Guermia (ancienne agent de liaison de la Fédération de France du FLN en 1961), Ali Haroun (membre de la direction de la Fédération de France du FLN en 1961) et Hassan Remaoun (historien).
Ci-contre, la maire de Paris, Anne Hidalgo, lors de l’inauguration le 17 octobre 2019 de la sculpture au Pont Saint-Michel commémorant le massacre d’Algériens désarmés en 1961 par les forces de police.