Israël/Gaza : la France ne doit pas livrer de matériel de guerre
Après 10 jours d’attaques indiscriminées menées par les forces israéliennes et des groupes palestiniens armés, Israël a lancée une offensive terrestre dans la bande de Gaza le jeudi 17 juillet. Des crimes de guerre sont commis chaque jour, par les deux camps, et les civils, pris au piège, sont encore les premières victimes.
Exigez que le gouvernement français suspende immédiatement tout transfert d’armes vers Israël : SIGNEZ.
Selon l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), au 21 juillet, 479 Palestiniens ont déjà été tués dans la bande de Gaza, au moins 364 sont des victimes civiles, notamment 121 enfants. Plus de 100.000 personnes ont fui leur maison et sont logées dans des écoles. Les blessés et les maisons détruites se comptent par milliers.
Du côté israélien, 27 personnes ont été tuées, dont 2 civils.
Les civils doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire. Des attaques indiscriminées sur des logements civils, des hôpitaux, des infrastructures des secteurs de l’eau ainsi que de l’assainissement constituent un crime de guerre.
UNE SUSPENSION DE TOUS LES TRANSFERTS D’ARMES A DESTINATION D’ISRAËL
En fournissant des armes, les pays étrangers alimentent le conflit.
Pour l’année 2013, il n’est pas possible d’exposer l’état des transferts de la France qui ont pu être autorisés ou se sont traduits par des livraisons effectives à Israël. Ce manque de transparence est régulièrement dénoncé par Amnesty International et d’autres ONG. Cette lacune empêche un contrôle démocratique tant de la part du Parlement que de la société civile et des médias.
La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et 5ème puissance exportatrice d’armes au monde a une responsabilité particulière en matière de maintien de la paix et de la sécurité tant régionale qu’internationale.
Amnesty International appelle donc la France à ne pas livrer d’armes et de munitions, de matériels militaires et de technologies, d’assistance ainsi que les transferts susceptibles d’être détournés vers Israël, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens tant qu’ils pourront servir à commettre des violations graves du droit international humanitaire et relatif aux droits humains.
Cette suspension doit s’appliquer à toutes les exportations indirectes via des pays tiers, au transfert de composants et de technologies militaires et à toutes activités de courtage, financières ou logistiques de nature à faciliter ces transferts.
La France doit également agir auprès des autres exportateurs d’armes afin qu’ils cessent immédiatement leurs transferts respectifs.
LES AUTRES FOURNISSEURS D’ISRAËL : ETATS-UNIS, AUTRICHE, CORÉE DU SUD…
Depuis 2001, les États-Unis sont de loin le principal fournisseur d’armes classiques à Israël au vu de la valeur des exportations de l’ensemble des armes classiques de gouvernement à gouvernement ainsi que des ventes commerciales privées. Les ventes d’armes américaines à Israël se poursuivent sur une large échelle. Selon les données douanières américaines, les Etats-Unis ont exporté vers Israël en 2013 pour 94 millions de dollars d’armes et munitions et pour 120 millions de dollars, des chars et véhicules blindés.
Parmi les autres importants fournisseurs d’Israël sur la période 2008- 2013 figurent l’Autriche, la Corée du sud, la Colombie, l’Italie et l’Inde.
UN EMBARGO DES NATIONS UNIES IMMÉDIATEMENT
Les attaques visant directement des civils et des objets civils ainsi que celles qui sont disproportionnées ou menées sans discrimination constituent des crimes de guerre.
Parce que le droit international humanitaire est violée par toutes les parties au confit, en plus de la suspension de tous les transferts d’armes à ces dernières, Amnesty International appelle les Nations unies, et plus particulièrement le Conseil de sécurité, à décréter immédiatement un embargo total sur les armes à destination de l’ensemble des parties au conflit.
Les Etats-Unis réapprovisionnent Israël en munitions
Les Etats-Unis ont confirmé mercredi 30 juillet avoir réapprovisionné Israël en munitions, quelques heures après avoir fermement condamné l’attaque d’une école de l’ONU à Gaza.
L’armée israélienne avait demandé un réapprovisionnement le 20 juillet afin de remédier à la baisse de ses stocks, a indiqué le Pentagone. Le ministère de la défense américain a approuvé la vente trois jours plus tard, a confirmé un porte-parole.
« Les États-Unis se sont engagés à garantir la sécurité d’Israël, et il est crucial pour les intérêts nationaux américains d’aider Israël à développer et à maintenir une capacité d’autodéfense forte et réactive. Cette vente d’armement est cohérente avec ces objectifs. »
Une partie des munitions provient d’un stock entreposé par l’armée américaine sur le sol israélien à l’usage de Tsahal pour les cas d’urgence, d’une valeur d’environ un milliard de dollars (746 millions d’euros). Le porte-parole du Pentagone a souligné que ces munitions étaient stockées là « depuis plusieurs années, bien avant la crise actuelle ».
« La décision de délivrer des munitions à partir de ce stock était purement ministérielle et ne nécessitait par l’approbation de la Maison Blanche », a-t-il précisé. Mais il n’a pas dit si la Maison Blanche avait été impliquée dans la décision de vendre l’autre partie des munitions délivrées à Israël.
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Le 31 juillet 2014, Amnesty international a publié un nouveau communiqué demandant aux États-Unis: Arrêtez les transferts d’armes vers Israël, car des crimes de guerre sont sans doute commis à Gaza.