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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Malika Rahal et Fabrice Riceputi :
« le travail se poursuit
sur les disparus de la guerre d’Algérie
du fait des forces de l’ordre françaises »

L'historienne Malika Rahal, Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2022, directrice de l’Institut d’histoire du temps présent et autrice notamment d’une biographie d’Ali Boumendjel (La Découverte, poche), et l'historien Fabrice Riceputi ont effectué en novembre 2022 un séjour en Algérie pour poursuivre leurs recherches sur les disparitions forcées durant la guerre d'indépendance du fait des forces de l'ordre françaises. Ci-dessous un entretien donné par Fabrice Riceputi à Berbère Télévision et la présentation par Malika Rahal d'un travail en cours sur la cartographie de la grande répression de 1957 dite « bataille d'Alger ». Dans l'ouvrage Les disparus de la guerre d'Algérie suivi de La bataille des archives 2018-2021 paru en 2021 (L'Harmattan), ils ont expliqué les objectifs du site 100autres.org.

Entretien avec Fabrice Riceputi filmé à Alger
et diffusé le 16 novembre 2022
par Berbère Télévision


Malika Rahal : « Les enlevés. Cartographie de la disparition forcée
durant la “bataille d’Alger” »

(extraits)

publié le 13 novembre 2022 sur le site Texture du temps.
Source
Lire le texte intégral

A l’occasion d’une présentation au forum du journal El Moudjahid (Voir le film de ce forum, durée 1h24.), à Alger, Fabrice Riceputi et moi-même avons eu l’occasion de présenter notre projet Mille autres sur la disparition forcée durant la grande répression d’Alger, dite « bataille d’Alger » (1957-1958)1. Le projet documente les cas des personnes enlevées (مختطفون) par les parachutistes français, dont beaucoup ne sont jamais réapparus. La rencontre nous a donné l’opportunité de rencontrer plusieurs proches de disparus et de revoir certaines personnes interviewées en 2019, avant la crise du covid. Certains ont d’ailleurs pris le micro pour raconter leur histoire.

À cette occasion, nous avons projeté une carte, première et provisoire production cartographique du projet réalisée en collaboration avec le cartographe Jeremy Masse.

carte_disparus.jpg

Elle a été construite à partir d’un échantillon de cas documentés sur le site du projet (ceux dont le nom commence par la lettre A en alphabet latin). La carte indique — lorsque ces informations sont connues — l’adresse du domicile et du travail de chaque personne enlevée, ainsi que le lieu où elle a été kidnappée. Ce travail de localisation à partir des adresses de l’époque, alors que les noms des rues et des quartiers ont changé, est long et fastidieux. Il s’agissait de voir à partir de quelques cas s’il permettait un gain substantiel de connaissance.

L’on voit sur la carte se dessiner la géographie d’un événement qui est loin d’être cantonné à la seule Casbah, mais concerne en fait tous les quartiers algériens de la ville d’Alger (l’on voit d’ores et déjà apparaître les quartiers de Clos Salembier —Madania—, la Redoute, Champ-de-Manoeuvre —Premier Mai— ou Belcourt —Belouizdad. Mais il faudra placer d’avantage de cas pour les voir plus clairement. […]

Par ailleurs nous avons placé sur la carte les lieux de détention, formels ou informels, mentionnés par les familles et dans les archives lorsqu’ils ont pu être localisés avec précision.

À travers la densité des triangles rouges représentant les lieux de détention et de torture, cette première carte commence donc à révéler l’intensité de la violence. Quant à l’anecdote de la maison hantée, elle indique la durée de l’empreinte que laisse dans les mémoires l’existence de tels lieux.

Et la suite ?

La carte actuelle est provisoire. La carte finale devra documenter l’ensemble des cas collectés sur le site. Elle devra aussi permettre d’avoir une vision géographique plus ample, en montrant l’ensemble du département d’Alger de l’époque.

En attendant, l’essentiel qui consiste à retrouver les familles de disparu, à collecter leurs souvenirs, photos et les documents qu’elles ont pu conserver continue.
Lire le texte intégral.

Détail de la une du site du projet Mille autres

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Le livre Les disparus de la guerre d’Algérie suivi de
La bataille des archives 2018-2021

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Ce lien donne accès à la table des matières et à des informations sur sa commande possible auprès de l’éditeur ou de la Ligue des droits de l’Homme.


• FRANCE 24 : « Guerre d’Algérie : le tabou des “disparus” »


  1. Le projet est soutenu par l’Association Josette et Maurice Audin, le site Histoire coloniale, l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS-Paris 8) et par la plateforme Mémoire&Résilience de l’INSHS du CNRS.
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