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L’histoire occultée de la gauche révolutionnaire en Afrique

L'histoire des mouvements révolutionnaires en Afrique est peu et mal connue. Nous publions la traduction française de l'introduction d'un livre qui explore leur histoire dans les années 1960.

Pascal Bianchini, Ndongo Samba Sylla et Léo Zellig viennent de faire paraitre Revolutionary Movements in Africa. An Untold History aux éditions Pluto Press. Ce livre est issu d’un colloque qui s’est tenu à Dakar en 2018. Il comprend quinze contributions qui couvrent quatorze pays du continent et retracent l’histoire plurielles des gauches révolutionnaires dans les années 1960. Cette histoire, dont les enseignements restent très actuels, n’avait que peu été prise en charge jusqu’ici par les historiens pour plusieurs raisons qu’expliquent les auteurs dans leur introduction. Le texte repris ici est une partie de cette dernière, traduite en français pour histoirecoloniale.net, alors que l’ouvrage est en anglais et qu’une une version française est espérée pour bientôt.


Extraits de l’introduction

Traduction par Pascal Bianchini pour histoirecoloniale.net.

Le constat d’une histoire oubliée

L’histoire des mouvements révolutionnaires de gauche en Afrique a été largement ignorée, voire négligée, par les politologues, les historiens et l’ensemble de la littérature académique sur l’Afrique. La plupart des ouvrages qui en parlent sont les mémoires d’anciens militants qui ont été publiées. Cependant, la plupart des militants de base et même certains des dirigeants de ces mouvements sont morts sans avoir eu l’occasion de raconter leur propre histoire. En outre, les points de vue exprimés dans ces livres sont inévitablement partiels. Une autre limite est la rareté des documents originaux. C’est là un paradoxe, car une part importante de cette activité militante a été la diffusion de brochures ou de tracts. Si la découverte miraculeuse de documents inédits est toujours possible, la réalité est que la plupart de ces brochures et de ces tracts ont disparus à jamais pour diverses raisons : la peur de la répression (pendant les années révolutionnaires, les personnes trouvées en possession de ces documents pouvaient être arrêtées et envoyées en prison), les excès du climat sans oublier la « critique rongeuse des souris »… et des termites.

L’invisibilité de la gauche révolutionnaire africaine dans la littérature existante contraste avec la situation qui prévaut sur d’autres continents, où l’on trouve des rayonnages entiers d’ouvrages sur ce sujet. En lieu et place d’une recherche sérieuse sur ce thème précis, nous trouvons des recherches et des écrits sur des sujets connexes tels que les révolutions, les soulèvements populaires africains[1], ou encore les guérillas lancées par certains mouvements de libération contre des armées coloniales ou néocoloniales[2]. D’autres publications se sont concentrées sur les régimes révolutionnaires[3] tandis que d’autres s’intéressent aux figures de proue des révolutions africaines, pour ne pas dire aux héros révolutionnaires tragiques, comme Amílcar Cabral[4] ou Thomas Sankara[5], qui ont perdu la vie dans la lutte ou ceux qui, comme Patrice Lumumba, ont perdu la vie au moment de l’indépendance. Enfin, certaines contributions ont mis en lumière les relations développées entre les militants et révolutionnaires africains et les anciens pays socialistes d’État et l’attraction exercée par ce modèle de socialisme[6], et plus récemment les relations entre les mouvements de libération africains et les partis communistes occidentaux[7].

Les obstacles à la compréhension des mouvements révolutionnaires en Afrique

Contrairement au reste du monde, où des essais, des monographies et des histoires ont été écrits sur les mouvements de la gauche radicale à leur apogée[8], ce n’est pas le cas pour leurs homologues africains. À première vue, l’histoire des mouvements révolutionnaires africains semble moins épique. Comparé à la révolution cubaine en Amérique latine ou à la guerre populaire vietnamienne qui a inspiré les mouvements révolutionnaires dans les années 1960 et 1970[9], le continent africain peut sembler un terrain peu propice aux luttes révolutionnaires.

Che Guevara, la figure la plus emblématique des années 1960, a lui-même exprimé des réserves quant aux perspectives de victoires pour les révolutionnaires en Afrique. Après l’échec de sa tentative au Congo, il a écrit : « L’Afrique a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre une véritable maturité révolutionnaire »[10].

Cependant, de nombreux mouvements révolutionnaires dans le monde au cours des années 1960 et 1970, même s’ils ont été en mesure de défier l’État, ont finalement été vaincus – par exemple, les Naxalites en Inde[11] et les Tupamaros en Uruguay[12], sans parler des Black Panthers aux États-Unis. Pourtant, leur expérience a influencé les révolutionnaires d’autres pays. L’idée d’un « manque de maturité du peuple africain » imprégné de valeurs traditionnelles localistes constitue encore un préjugé implicite chez de nombreux commentateurs, lorsqu’il est question d’analyser les perspectives révolutionnaires en Afrique alors que ce point de vue est biaisé, surtout lorsqu’il est exprimé de manière générale pour l’ensemble du continent africain.

En outre, les luttes anticoloniales extraordinaires et la création de nouveaux États indépendants ont eu lieu dans le contexte de la guerre froide. Les mouvements anticolonialistes et les organisations radicales au sein de ces mouvements étaient considérés par les observateurs traditionnels comme des « crypto-communistes » plutôt que comme des acteurs indépendants. C’est ainsi qu’un commentateur américain bien connu a pu écrire : « L’Union soviétique a soutenu le développement nationaliste en Afrique dans le cadre de sa stratégie globale visant à créer des situations d’instabilité et de faiblesse au sein du monde occidental, à former et à endoctriner des cadres dirigeants communistes dans l’espoir qu’en manipulant le mécontentement des masses et les symboles nationalistes, ils pourraient prendre le pouvoir dans le cadre de républiques soviétiques africaines et, en général, à mettre en œuvre le mot d’ordre de Lénine consistant à attaquer l’Occident par le biais de ses territoires dépendants »[13].

Pendant plusieurs décennies, la référence au marxisme dans ces mouvements de libération a encore été considérée comme fondamentale, et selon ce point de vue, les mouvements et politiques radicaux ne pouvaient pas survivre à l’effondrement du bloc de l’Est. Toutefois, ces conceptions ignorent la capacité des militants et des intellectuels africains à adopter, créer et adapter des doctrines révolutionnaires pour elles-mêmes. L’idée que les militants et les révolutionnaires ont simplement importé des doctrines toutes faites à partir d’un schéma marxiste-léniniste est, au mieux, un point de vue étroit, au pire, une idée profondément méprisante qui renvoie au racisme colonial.

Bien entendu, cette position de principe ne doit pas nous conduire à ignorer les nombreux obstacles auxquels sont confrontés les mouvements de gauche en Afrique, qu’ils soient d’origine externe ou interne. Au cours du XXe siècle, la pénétration des idées communistes au sens contemporain du terme a été liée à la mise en place des institutions coloniales et de la main d’œuvre nécessaire à l’économie coloniale. Ensuite, la principale question soulevée pour le développement des organisations de gauche (principalement communistes) était la relation avec les mouvements nationalistes émergents, bien que, même lorsque la période coloniale s’est achevée, de nombreuses régions soient restées hors de portée des organisations d’inspiration communiste :

« L’influence communiste s’est manifestée dans le nord et le sud et, dans une moindre mesure, dans l’ouest, mais elle était pratiquement inexistante en Afrique de l’Est. D’une manière générale, la population essentiellement rurale et paysanne du continent rendait la diffusion des idées communistes difficile, voire impossible »[14].

Si nous revenons à Marx lui-même, on ne peut ignorer qu’il a été l’un des rares théoriciens européens de son époque, à n’avoir pas dissimulé l’existence d’une « dette » envers l’Afrique, en lui accordant, tout au contraire, une importance fondamentale. Les travaux récents de l’universitaire nigérian Biko Agozino ont montré comment les personnes d’origine africaine ont joué un rôle central dans la théorie, la pratique et les écrits de Marx, y compris dans le Capital[15]. Les lettres qu’il a écrites depuis l’Algérie à la fin de sa vie ou, plus significativement, les articles sur les Afro-Américains pendant la guerre civile aux États-Unis, ont été complémentaires à ses principaux écrits[16]. Bien qu’elle ait été considérée comme eurocentrique, son œuvre a inspiré de nombreux penseurs afro-américains et africains, de sorte que les idées marxistes ont profondément influencé la création d’une « tradition radicale noire »[17]. Plus inattendu encore, si l’on examine de plus près une figure aussi emblématique que Cheikh Anta Diop, souvent associé à l’« afro-centrisme », on constate que ses écrits n’ont pas ignoré l’analyse marxiste[18] et que son propre engagement dans la politique sénégalaise au sein du Rassemblement national démocratique (RND) à la fin des années 1970 s’est fait en relation avec des militants marxistes du Parti africain de l’indépendance (PAI) et des groupes maoïstes qui ont rejoint le parti qu’il avait créé[19].

En Afrique, le « boom » des idées révolutionnaires marxistes s’est surtout produit au cours des décennies examinées dans ce livre (des années 1960 au début des années 1980). Par la suite, ces idées se sont retirées du continent, ce qui peut donner l’impression fausse qu’il s’agissait essentiellement d’une mode occidentale. Cependant, de nos jours, ce déclin idéologique du marxisme n’est pas propre à l’Afrique, il s’agit plutôt d’un phénomène plus général et global qui dépasse le cadre de l’introduction et de cet ouvrage.

Un cadre chronologique pour l’histoire de la gauche révolutionnaire en Afrique

Afin de donner un aperçu du développement historique des mouvements révolutionnaires en Afrique, nous proposons une division en trois périodes.

Tout d’abord, nous identifions les pionniers qui ont défié le colonialisme triomphant en appelant à la solidarité panafricaniste (de Londres en 1900 à Manchester en 1944) et aussi, pour certains d’entre eux, en développant des liens avec les organisations communistes pendant l’entre-deux-guerres, surtout depuis la création de l’Union soviétique et de la Troisième Internationale. Cette première période de la gauche révolutionnaire incarnée par des militants souvent basés en Europe, dans la métropole coloniale, comme Lamine Senghor ou Tiemoko Garang Kouyate pour les colonies françaises ou Wallace Johnson pour les colonies britanniques, n’entre pas dans le cadre de cet ouvrage. Cependant, ces figures ont été redécouvertes et célébrées par les générations suivantes, en particulier dans les années 1970. Le principal débat de cette génération était « Panafricanisme ou communisme ? », comme le suggère un célèbre livre écrit à la fin des années 1950 pour réévaluer cette période[20]. Cependant, si des tensions ont existé entre les deux orientations, elles n’ont pas toujours été en contradiction[21].

Nous identifions ensuite une deuxième période, plus courte et plus difficile à délimiter, qui se situe à la fin de l’ère coloniale et aux lendemains de la lutte pour l’indépendance des États. Au cours de cette période, les mouvements anticolonialistes se sont radicalisés, surtout lorsqu’ils étaient confrontés aux tactiques des puissances coloniales visant à retarder l’avènement de ces indépendances. Parallèlement, au cours de cette période, l’influence des forces communistes et progressistes s’est accrue au point que le centre de gravité des organisations révolutionnaires s’est déplacé de la diaspora vers les territoires africains, même s’il ne s’agissait pas encore de partis de masse. Durant cette période, l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et la République populaire de Chine sont apparues comme des contre-modèles attrayants pour le capitalisme occidental, pour sortir du sous-développement.

Enfin, dans les années 1960 et 1970, une troisième vague d’activisme a déferlé sur l’Afrique, comme sur l’ensemble du monde et du Sud. Ces mouvements « anti-systémiques » n’étaient pas seulement dirigés contre la domination impérialiste occidentale, mais aussi contre les États « bureaucratisés » se réclamant du socialisme[22]. En Afrique, cette nouvelle gauche s’est développée pendant et après 1968 et s’est heurtée à la vieille gauche, toujours alignée sur l’URSS. Des mouvements clandestins se sont développés dans l’ensemble du continent et une atmosphère de rébellion remettait en cause l’ordre politique[23].  Cette réalité historique est restée largement ignorée durant des décennies. Cependant, des publications récentes ont souligné le rôle joué durant ces années par certaines « capitales de la révolution » – par exemple à Alger, Brazzaville, Conakry ou Dar es Salaam – où des figures révolutionnaires emblématiques telles que Che Guevara, Stokely Carmichael, Elridge Cleaver et d’autres, sont passées ou se sont installées[24]. Durant ces années ces pays sont alors devenus des bases de repli pour les « freedom fighters » en lutte contre le système de l’apartheid,  pour les militants nationalistes et révolutionnaires du PAIGC, du MPLA ou du FRELIMO agissant de même contre le colonialisme portugais ou encore pour les militants du Black Power aux États-Unis victimes de la campagne contre-insurrectionnelle avec des assassinats ciblés lancée par le FBI. Cette solidarité a souvent exposé ces États aux attaques des armées ou des services secrets sud-africains ou portugais qui menaient une « guerre sale » contre leurs opposants, comme l’a montré l’assassinat d’Eduardo Mondlane en Tanzanie en 1969[25] et celui d’Amílcar Cabral à Conakry en 1973[26].  Cependant, à côté de ces développements « spectaculaires » qui ont fait la une des journaux, des expériences radicales moins visibles ont pu exister dans chaque pays africain. Ce livre vise à faire connaître ces réalités oubliées, la plupart de nos chapitres étant centrés sur cette troisième période révolutionnaire.

Traduction par Pascal Bianchini.


[1] Françoise Blum, Révolutions africaines : Congo-Brazzaville, Sénégal, Madagascar, années 1960–1970, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014. Willow J. Berridge, Civil Uprisings in Modern Sudan: The ‘Khartoum Springs’ of 1964 and 1985, London, Bloomsbury Press, 2015.

[2] Gérard Chaliand, Armed Struggle in Africa: With the Guerrillas in ‘Portuguese’ Guinea, New York, Monthly Review Press, 1969. Basil Davidson, No Fist Is Big Enough to Hide the Sky: The Liberation of Guinea-Bissau and Cape Verde,1963–74, London, Zed Books, 1974.

[3] David Ottaway and Marina Ottaway, Afrocommunism, New York, Africana Publishing House, 1981.

[4] Patrick Chabal, Amilcar Cabral: Revolutionary Leadership and People’s War, Trenton, NJ, Africa World Press, 2003. Pour un point de vue moins particulier que celui de Chabal, voir :  Antonio Tomas, Amílcar Cabral: The Life of a Reluctant Nationalist, London, Hurst, 2021.

[5] Bruno Jaffré, Biographie de Thomas Sankara: la patrie ou la mort …, Paris, L’Harmattan, 2007. Ernest Harsch, Thomas Sankara: An African Revolutionary, Athens, OH, Ohio University Press, 2014.

[6] Maxim Matusevich, « Revisiting the Soviet Moment in Sub-Saharan Africa », History Compass, 7(5), 2009, 1,259–1,268. Eric Burton and Constantin Katsakioris, « Africans and the Socialist World : Aspirations, Experiences, and Trajectories : An Introduction », International Journal of African Historical Studies, 54(3), 2021, 269–278.

[7] Françoise Blum, Marco Di Maggio, Gabriele Siracusano and Serge Wolikow (eds), Les partis communistes occidentaux et l’Afrique: une histoire mineure?, Paris, Hémisphères, 2021.

[8] Pour les Etats-Unis, voir Max Elbaum, Revolution in the Air: Sixties Radicals turn to Lenin, Mao and Che, London : Verso, 2002, et pour une vue synthétique sur les gauches révolutionnaires en Amérique latine, voir Verónica Oikión, Solano Eduardo Rey and Tristán Martín López Ávalos (eds), El Estudio de las Luchas Revolucionarias en América Latina (1959–1996), Estado de la Cuestión, Zamora, El Colegio de Michoacan, 2013.

[9] Pour la génération des années 1960, il y a eu surtout deux livres de chevet en la matière : Che Guevara, Che Guevara on Guerrilla Warfare, New York, Praeger, 1961, et Nguyen Vo Giap, People’s War People’s Army : The Viet Cong Insurrection Manual for Underdeveloped Countries, New York, Praeger, 1962.

[10] Che Guevara, The Congo Diary : Episodes of the Revolutionary War in Congo, Melbourne, Ocean Press, 2011.

[11] Prakash Singh, The Naxalite Movement in India, New Delhi, Rupa, 2006.

[12] Lindsey Churchill, Becoming the Tupamaros : Solidarity and Transnational Revolutionaries in Uruguay and the United States, Nashville, TN, Vanderbilt University Press, 2014.

[13] James S. Coleman, « Contemporary Africa Trends and Issues », Annals of the American Academy of Political and Social Science, 298, 1955, 96.

[14] Allison Drew, « Comparing African Experiences of Communism », in Norman Naimark, Silvio Pons, et Sophie Quinn-Judge, The Cambridge History of Communism, Vol. II : The Socialist Camp and World Power, 1941–1960s, Cambridge, Cambridge University Press, 2017, 519.

[15] Biko Agozino, « The Africana Paradigm in Capital : The Debts of Karl Marx to People of African Descent », Review of African Political Economy, 41(140), 2014,172–184.

[16] Kevin B. Anderson, Marx at the Margins : On Nationalism, Ethnicity, and Non-Western Societies, Chicago, IL, Chicago University Press, 1992.

[17] Cedric J. Robinson, Black Marxism: The Making of the Black Radical Tradition, London, Zed Books, 1983.

[18] Thierno Diop, « Cheikh Anta Diop et le matérialisme historique », in Marxisme et critique de la modernité en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2007, 145–175.

[19] Pascal Bianchini, « Cheikh Anta Diop et les marxistes au Sénégal : des relations ambivalentes entre démarcations et rapprochements, entre intégrations et scissions », Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique, 4,  83-96, 2023.  https://oap.unige.ch/journals/rhca/article/view/04bianchini

[20] George Padmore, Panafricanisme ou communisme ? La prochaine lutte pour l’Afrique, Paris, Présence africaine, 1962.

[21] Sur cette période et les liens entre panafricanisme, pan-négrisme and communisme au sein des diasporas africaines, voir : Philippe Dewitte, Les mouvements nègres en France, 1919–1939, Paris, L’Harmattan, 1985 ; Jonathan Derrick, Africa’s ‘Agitators’: Militant Anti-Colonialism, London: Hurst, 2008 ; Hakim Adi, Panafricanism and Communism : The Communist International and the African Diaspora, Trenton, NJ: Africa World Press, 2013.

[22] Immanuel Wallerstein, « New Revolts against the System », New Left Review, 18, 2002, 33–34.

[23] Heike Becker and David Seddon, « Africa’s 1968 : Protests and Uprisings across the Continent », https://roape.net/2018/05/31/africas-1968-protests-and-uprisingsacross-the-continent.

[24] Elaine Mokhtefi, Algiers, Third World Capital : Black Panthers, Freedom Fighters, Revolutionaries, London: Verso, 2018. Voir aussi : Amandla Thomas-Johnson, Becoming Kwame Ture, Cape Town, Chimurenganyana Series, 2020 (Chapter 8) ainsi que : George Roberts, Revolutionary State-Making in Dar es Salaam : African Liberation and the Global Cold War, 1961–1974, Cambridge, Cambridge University Press, 2022 (Chap.12 et 13).

[25] George Roberts, « The Assassination of Eduardo Mondlane : Mozambican Revolutionaries in Dar es Salaam », in Revolutionary State-Making in Dar es Salaam, 135–172.

[26] Peter Karibe Mendy, « The “Cancer of Betrayal” : The Assassination of Amílcar Cabral, 20 January 1973 », in Amílcar Cabral : A Nationalist and Pan-Africanist Revolutionary, Athens, OH, Ohio University Press, 2019, 166–182.

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