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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

le président israélien reconnaît que les Arabes israéliens sont victimes de discriminations

Au cours de sa participation aux cérémonies commémorant le massacre de Kafr Qassem, le président israélien Reuven Rivlin a reconnu les discriminations que subissent les Arabes israéliens. Quelques jours auparavant, il avait déclaré devant l’Académie israélienne des sciences humaines, lors d’une conférence intitulée "De la xénophobie à l’acceptation de l’autre" : “il est temps d’admettre honnêtement que la société israélienne est malade – et il est de notre devoir de traiter cette maladie1. Mais le président israélien a-t-il conscience que “les Arabes israéliens attendent l'égalité, et non des excuses” ?

Le président israélien reconnaît les torts envers
la communauté arabe

par Zoé Lauwereys avec AFP, >i-tele, le 28 octobre 2014

« Un crime atroce ». Ce sont les mots utilisés par Reuven Rivlin, président israélien, pour qualifier le « massacre de Kafr Qassem », dans lequel 48 arabes israéliens perdaient la vie. Il a aussi reconnu les injustices et inégalités que subit la communauté arabe. Une avancée pour les relations des deux communautés mais qui n’est pas étrangère aux troubles qui secouent Jerusalem-Est depuis quelques mois.

C’est à l’occasion de la 58ème commémoration du « massacre de Kafr Qassem », ce dimanche 26 octobre, que Reuven Rivlin, président israélien, a choisi de s’adresser à la communauté arabe de son pays.

Le 29 octobre 1956, 48 femmes et enfants arabes israéliens qui n’avaient pas respecté un couvre-feu étaient abattus par la police des frontières israélienne. Depuis 2006, une journée est consacrée dans les écoles publiques aux événements de Kafr Qassem et au devoir de désobéissance aux « ordres illégaux ». En 2007, l’ex-président Shimon Pérès s’était excusé. Il n’empêche aucun dirigeant israélien n’avait encore assisté aux commémorations.

Les torts passés et présents d’Israël

Reuven Rivlin, président depuis juin 2014, marque donc le coup. Dans son discours, il a reconnu les torts passés et présents d’Israël envers la communauté arabe, qu’il a appelé au calme. Le risque étant qu’elle prenne fait et cause pour les Palestiniens de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël, en proie à des troubles grandissants.

« Je suis ici pour le dire de nouveau : un crime atroce a eu lieu ici », a-t-il dénoncé. « Je suis venu ici, en ces jours difficiles, pour tendre en retour la main que vous m’avez tendue et dire que ces jours d’épreuves menacent de nous faire tous tomber dans un bain de destruction et de souffrance ».

Beaucoup ont salué ce discours :

« Les excuses du président donnent un espoir inhabituel en la coexistence »

« Oui. Je suis d’accord avec le courage du président Rivlin. Israël est plus fort si nous nous en tenons à nos valeurs et pas à nos politiques »

Certains pourtant soulignent le principal problème entre les deux communautés au sein de l’Etat d’Israël : inégalités, racisme…

« Les arabes israéliens attendent l’égalité, pas des excuses »

Les Arabes israéliens sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création de l’Etat hébreu en 1948. Détenteurs de la citoyenneté israélienne, ils représentent plus de 20% des huit millions d’Israéliens.

« La société israélienne est malade »

« Je ne suis pas naïf, je sais que certains Arabes israéliens s’identifient à la souffrance des Palestiniens et qu’ils subissent ici en Israël le racisme », affirme-t-il. « Depuis des années, les citoyens arabes d’Israël sont victimes de discriminations, dans les budgets qui leur sont alloués pour l’éducation, les infrastructures, l’industrie ou le commerce », a-t-il admis en prêchant le respect réciproque. Il y a quelques jours, il avait déclaré : « La société israélienne est malade et c’est notre devoir de traiter cette maladie ».

Reuven Rivlin a aussi exhorté : « Le public arabe en Israël, les responsables arabes en Israël doivent donner de la voix contre la violence et le terrorisme ». Des propos faisant écho à l’attentat à la voiture-bélier ayant eu lieu dans Jerusalem-Est le 20 octobre. Une petite fille israélienne était décédée.

Zoé Lauwereys

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