Présentation de l’éditeur
Décembre 1956, le jeune député poujadiste Jean-Marie Le Pen est à Alger. Engagé volontaire chez les parachutistes pour défendre l’Algérie coloniale contre la « subversion », il participe aux premiers mois de l’opération militaro-policière visant à éradiquer le nationalisme algérien connue sous le nom de « bataille d’Alger ».
A-t-il alors pratiqué la torture ?
Lui-même le revendiqua durant la guerre d’indépendance algérienne. Puis, lorsque commença son ascension politique et celle du Front National, rattrapé dans la presse par son passé, il nia l’avoir fait et poursuivit durant vingt ans ses accusateurs en diffamation, finissant par perdre ses procès.
Fabrice Riceputi réunit pour la première fois l’ensemble d’un dossier historique particulièrement accablant mais resté jusqu’ici dispersé. S’appuyant sur les acquis récents de la recherche historique, il examine la crédibilité des sources qui l’accusent comme de celles qui tentent de le dédouaner et, malgré les silences et les dissimulations, reconstitue autant que possible l’histoire du séjour de ce lieutenant pas tout à fait comme les autres à Alger. Il souligne également l’importance des racines idéologiques colonialistes trop souvent négligées du courant politique aujourd’hui aux portes du pouvoir. «
Fabrice Riceputi est historien, chercheur associé à l’Institut du temps présent. Il coanime le site histoirecoloniale.net sur l’histoire coloniale et post-coloniale et mène avec l’historienne Malika Rahal le projet de recherche Mille autres sur la disparition forcée, la torture et les exécutions sommaires durant la « bataille d’Alger » (site 1000autres.org). Il a notamment publié Ici on noya les Algériens (Le passager clandestin, 2021).
Ce livre publié en France par Le passager clandestin en partenariat avec Mediapart sera édité prochainement en Algérie par les éditions Barzakh.