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Le discours identitaire de Nicolas Sarkozy à la Chapelle en Vercors

Le 12 novembre 2009, Nicolas Sarkozy était à la Chapelle en Vercors. Alors que l'Elysée avait annoncé que le déplacement présidentiel serait placé sous le "thème du soutien à l'agriculture et de l'avenir des territoires ruraux", le président a prononcé un discours au lyrisme suranné consacré à l'"identité nationale" – le nom de la France a été prononcé 60 fois, et chacun des mots "identité" et "culture" 23 fois. Un discours de campagne électorale – les élections régionales ne sont pas loin – analogue à ceux de la campagne présidentielle de 2007. Un texte comportant de nombreux messages plus ou moins codés : "La France est un pays où il n'y a pas de place pour la burqa, pas de place pour l'asservissement de la femme." Le texte du discours présidentiel est téléchargeable1.

Communiqué de la délégation régionale de la LDH

Chambéry le 10 novembre 2009

La presse régionale nous informe que le Président de la République prononcerait un discours sur l’ « identité nationale », ce jeudi 12 novembre, dans le département du ministre Eric Besson, à la Chapelle-en-Vercors, haut-lieu de la Résistance.

Face à la déferlante du thème de l’identité nationale, la Ligue des droits de l’Homme réagit. Elle dénonce une vaste opération de communication électorale qui ne peut que flatter les idées d’extrême droite.

A cet égard, la création d’un ministère chargé de la gestion de « l’identité nationale », significativement associée à celle de l’immigration est une duperie contraire aux valeurs de la République. La LDH rappelle que les combats sur le plateau de Vercors ont été menés par des femmes et des hommes épris de liberté et venus de nombreux horizons : Français, Polonais, Tchécoslovaques, Espagnols, Allemands et Italiens anti-fascistes, Africains -appelés tirailleurs sénégalais-, Américains… de toutes confessions ou sans confession.

Enfin, l’Histoire nous enseigne que dans un Etat démocratique, il n’appartient ni aux ministres ni aux fonctionnaires d’autorité de tracer le portrait des « bons Français ».

Le débat sur l’identité nationale est « nécessaire » selon Sarkozy

[LEMONDE.FR avec AFP, le 12 novembre 2009]

Nicolas Sarkozy a jugé jeudi 12 novembre « nécessaire » l’ouverture, contestée par la gauche, d’un débat sur l’identité nationale en estimant qu’il serait « dangereux » de « ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien », lors d’un discours prononcé à La Chapelle-en-Vercors.

« A force d’abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l’avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays », a déclaré le président français.

« Voilà pourquoi nous devons parler de notre identité nationale. Ce n’est pas dangereux, c’est nécessaire. Ce qui serait dangereux ce serait de ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien en se disant ‘à quoi bon ?' », a insisté le chef de l’Etat. « C’est avec cette politique de l’autruche qu’on laisse le champ libre à tous les extrémismes. C’est pourquoi j’ai voulu ce débat. C’est pourquoi j’ai voulu que nous discutions ensemble, que nous réfléchissions ensemble. L’identité nationale ça nous concerne tous, ça concerne tous les Français », a poursuivi Nicolas Sarkozy.

« Il n’y a pas de place pour la burqa »

« La France est un pays où il n’y a pas de place pour la confusion du spirituel et du temporel, la France est un pays de tolérance et de respect, mais elle demande aussi qu’on la respecte », a encore dit le chef de l’Etat. « Il n’y a pas de place pour la burqa, […] il n’y a pas de place pour l’asservissement de la femme, sous aucun prétexte, dans aucune condition et dans aucune circonstance », a-t-il insisté. Une mission parlementaire sur le voile intégral, présidée par André Gerin (PCF) et dont le rapporteur est Eric Raoult (UMP), a été mise en place par l’Assemblée nationale début juillet.

« La France est un pays où l’on ne demande à personne d’oublier son histoire et sa culture, mais elle demande à ceux qui veulent lier leur sort au sien de prendre aussi son histoire et sa culture en partage », a poursuivi M. Sarkozy. « La France ne se pense pas comme une juxtaposition de communautés ou d’individus. » « La France n’est pas seulement une communauté d’intérêts », selon lui. « Devenir français, c’est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs, à des mœurs. »

Multipliant les exemples, il a estimé qu’on ne pouvait pas « vouloir bénéficier de la Sécurité sociale sans jamais se demander ce que l’on peut faire pour son pays » ou « vouloir bénéficier des allocations chômage sans se sentir moralement obligé de tout faire pour retrouver du travail ».

« On ne peut pas vouloir profiter de la gratuité des études qui est l’une des plus belles conquêtes de la République et ne pas être assidu aux cours, ne pas témoigner de la considération pour ses professeurs, ne pas respecter les bâtiments qui vous accueillent », a continué le chef de l’Etat.

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