4 000 articles et documents

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024

Le 21 mars :
Journée internationale de lutte
contre tous les racismes

En 1966, l'ONU a créé le 21 mars la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. En France des associations antiracistes ont lancé en 1988 la Semaine nationale d'éducation contre le racisme, conduite jusqu'à la fin des années 1990 par un collectif où elle travaillaient en plein accord. A partir des années 2000, la question de l'assimilation de la critique de la politique du gouvernement israélien à de l'antisémitisme et celle de l'existence de l'islamophobie parmi d'autres formes de racisme ont suscité des divergences entre certaines d'entre elles. En 2012 a été institué auprès du ministre de l'Intérieur un délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), devenu DILCRAH en 2016 par l'ajout de la lutte contre l'homophobie. Le site histoirecoloniale.net est le prolongement du site ldh-toulon.net fondé en 2004 par le président de la section de Toulon, François Nadiras. Celle-ci mentionne cette thématique dans sa demande de soutien à la DILCRAH en 2022-2023.

Le 21 mars : Journée internationale de lutte
contre tous les racismes



logo_onu.png
Texte publié sur le site des Nations Unies.

Source

L’existence des journées internationales est antérieure à la création des Nations Unies mais l’ONU les a adoptées comme un puissant outil de sensibilisation. Les Nations Unies observent des journées, des semaines, des années et des décennies internationales, chacune ayant un thème spécifique. En créant ces célébrations, les Nations Unies favorisent la sensibilisation et l’action internationales sur ces questions. Chaque journée internationale offre en effet à de nombreux acteurs la possibilité d’organiser des activités en rapport avec le thème de la journée. Les organisations et les bureaux du système des Nations Unies, et surtout les gouvernements, la société civile, les secteurs public et privé, les écoles, les universités et, plus généralement, les citoyens, font d’une journée internationale un tremplin pour des actions de sensibilisation. La majorité des célébrations ont été établies par des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, bien que certaines d’entre elles aient été proclamées par ses institutions spécialisées. L’ONU observe également les anniversaires d’événements clés de son histoire.

Des femmes de toute la Côte d'Ivoire réunies pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes à Abidjan en 2005. Photo ONU/Ky Chung
Des femmes de toute la Côte d’Ivoire réunies pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes à Abidjan en 2005. Photo ONU/Ky Chung

Qui décide les journées internationales ?

Les journées internationales sont proposées à l’Assemblée générale des Nations Unies par les États Membres. L’Assemblée générale décide par consensus toute nouvelle journée. C’est la raison pour laquelle, on dit qu’une journée internationale est proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU.

Toutefois, quelques-unes de ces célébrations sont aussi créées par des institutions spécialisées du système des Nations Unies pour attirer l’attention du public sur des sujets plus pointus, par exemple dans le domaine de la santé ou en matière de propriété intellectuelle, etc.

Les thèmes des journées internationales sont toujours liés aux principaux domaines d’action des Nations Unies, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales, la promotion du développement durable, la protection des droits humains et la garantie du droit international et de l’action humanitaire. […]

Comment mesurer la portée de ces Journées ?

Les journées internationales font partie des pages les plus visitées du site Web de l’ONU. Chaque journée internationale a un site Web dédié, disponible dans les six langues officielles de l’Organisation.

75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme : une incitation à lutter contre le racisme

L’édition 2023 de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale porte sur l’urgence de combattre le racisme et la discrimination raciale, 75 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).

Il y a 75 ans, pour la première fois, la communauté internationale s’est accordée sur un ensemble de valeurs communes et a reconnu que les droits sont inhérents à chaque être humain et non accordés par l’État. Ces droits sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, un modèle de normes internationales relatives aux droits humains fondamentaux.

La Déclaration stipule que chacun doit pouvoir bénéficier de tous les droits et libertés, sans distinction d’aucune sorte, telles que la race et la couleur de peau, entre autres. Cependant, le racisme et la discrimination raciale continuent d’affecter les gens partout dans le monde.

La commémoration de ce 75e anniversaire devrait inciter les États à prendre des mesures rapides et énergiques, en droit et en pratique, pour faire progresser l’égalité et combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.

Dans le cadre de l’Initiative Droits humains 75, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a invité tous les états à combattre le racisme en s’engageant à prendre des actions urgentes et spécifiques.

Contexte

La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque année le 21 mars, pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (en Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l’apartheid. En proclamant la Journée internationale en 1966, l’Assemblée générale a engagé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale (Résolution 2142 (XXI)).

En 1979, l’Assemblée générale a adopté un Programme d’activités à entreprendre au cours de la seconde moitié de la décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale (A/RES/34/24). À cette occasion, l’Assemblée générale a décidé qu’une semaine de solidarité avec les peuples en lutte contre le racisme et la discrimination raciale, commençant le 21 mars, sera organisée chaque année par l’ensemble des États.

Depuis lors, le système d’apartheid en Afrique du Sud a été démantelé. Les lois et pratiques racistes ont été abolies dans de nombreux pays et nous avons mis en place un cadre international de lutte contre le racisme, guidé par la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Cette convention est sur le point d’être ratifiée de façon universelle même si dans toutes les régions, trop d’individus, de communautés et de sociétés souffrent encore de l’injustice et des préjugés causés par le racisme.

Le principe d’égalité

L’Assemblée générale des Nations Unies rappelle que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits et ont le potentiel de contribuer de manière constructive au développement et au bien-être de leurs sociétés. Dans sa résolution la plus récente (A/RES/74/137), l’Assemblée générale a également souligné que toute doctrine de supériorité raciale est scientifiquement fausse, moralement condamnable, socialement injuste et dangereuse et doit être rejetée, de même que les théories qui tentent de déterminer l’existence de races humaines distinctes.

L’Organisation des Nations Unies s’intéresse à cette question depuis sa création et l’interdiction de la discrimination raciale est inscrite dans tous les principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. Elle impose des obligations aux États et les charge d’éradiquer la discrimination dans les sphères publique et privée. Le principe d’égalité exige également des États qu’ils adoptent des mesures spéciales pour éliminer les conditions qui causent ou contribuent à perpétuer la discrimination raciale.

Les principales réunions et manifestations de l’ONU

En septembre 2021, l’Assemblée générale des Nations Unies a réuni les dirigeants du monde à New York afin de marquer le 20e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban sous le thème, « Réparations, justice raciale et égalité pour Les personnes d’ascendance africaine ».

En 2001, la Conférence mondiale contre le racisme a produit le programme le plus autorisé et le plus complet de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée : Déclaration et Programme d’action de Durban. En avril 2009, la Conférence d’examen de Durban a passé en revue les progrès d’ensemble réalisés pour venir à bout du racisme et a conclu qu’il restait beaucoup à faire. Sans aucun doute, la plus grande réussite de la conférence a été de renouveler l’engagement de la communauté internationale envers l’agenda de lutte contre le racisme.

En septembre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies a organisé à New York une réunion de haut niveau pour commémorer le dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban. Les dirigeants mondiaux y ont adopté, par consensus, une déclaration politique proclamant leur « ferme détermination à faire de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, et la protection des gens qui en sont victimes, une priorité pour [leur] pays. »

Ce dixième anniversaire coïncidait avec l’Année internationale des personnes d’ascendance africaine, et est arrivé à point nommé pour renforcer l’engagement politique en faveur de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale.

L’Assemblée générale, par sa résolution 68/237 du 23 décembre 2013, a proclamé la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, débutant le 1er janvier 2015 et prenant fin le 31 décembre 2024, et ayant pour thème « Personnes d’ascendance africaine : considération, justice et développement ».

Photo : UNICEF/Alejandro Balaguer.
Photo : UNICEF/Alejandro Balaguer.


Événements

• Commémoration du 75e anniversaire de la DUDH

le 21 mars 2023, 11 heures – 12 h 30 (heure de New York)
Salle de l’Assemblée générale, New York

Au cours de cette cérémonie, le Secrétaire général António Guterres, M. Csaba Kőrösi (Président de l’Assemblée générale), Mme Ilze Brand Kehris (Sous-Secrétaire générale aux droits de l’homme), Mme Verene Albertha Sheperd (Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale), entre autres, prendront la parole.

Regardez la commémoration en direct sur UN WebTV.

• Débat sur l’urgence de combattre le racisme et la discrimination raciale, 75 ans après l’adoption de la DUDH

le 29 mars, de 16 à 18 heures (heure de Genève)
Palais des Nations, Genève

La table ronde réunira des conférenciers, connus pour leur rôle actif dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, et issus de divers horizons. Ils partageront leur expérience, leur expertise et leurs recommandations sur la manière de relever certains des défis et obstacles les plus pressants.

Regardez la commémoration en direct sur UN WebTV.



Tous les racismes !…



Le 16 février 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a été institué auprès du ministre de l’Intérieur un délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA), qui, depuis le 26 novembre 2014, sous la présidence de François Hollande, a été directement rattaché au Premier ministre tout en rendant compte à l’un et à l’autre. En juillet 2016, la lutte contre l’homophobie a été ajoutée à la mission du DILCRA, qui est devenu dès lors le DILCRAH.

Ses différents responsables – Régis Guyot (2012-2014), Gilles Clavreul (2014-2017), Frédéric Potier (2017-2021) et Sophie Elizéon (depuis février 2021) – ont eu des approches différentes de la lutte contre les différentes formes de racisme. Gilles Clavreul, par exemple, s’est moins intéressé au racisme anti-Arabe et anti-Noir1. Pour 2022-2023 il est précisé que « Cette année, l’appel à projet local est élargi au critère d’appartenance, ou de non appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».

Notre site histoirecoloniale.net est le prolongement du site ldh-toulon.net qui a été fondé en 2004 par le président de la section de Toulon, François Nadiras, et qu’il a dirigé jusqu’à sa mort en 2017. Il était attaché à la lutte contre toutes les formes de racisme, y compris, bien entendu, contre l’antisémitisme, tout en accordant une importance spécifique à la lutte contre les préjugés coloniaux et postcoloniaux dont il avait perçu l’importance comme fondement idéologique de l’extrême droite locale. Peu avant son décès, la partie de ce site ldh-toulon.net consacrée à cette forme de racisme et à la période historique qui avait favorisé son développement a été continuée sous le nom histoirecoloniale.net.

La section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme est attentive au travail de ce site. Elle se félicite de ce que la DILCRAH combatte l’antisémitisme et la haine anti LGBT-QI. Elle pense même que ces causes méritent une vigilance particulière au sein des mouvements qui affrontent le racisme postcolonial. Mais elle estime aussi que, conformément aux textes des Nations Unies, toutes les formes de racisme doivent être combattues, y compris ce racisme hérité de la période coloniale de notre histoire.

Combattre tous les racismes implique d’affronter aussi ce fléau qui plonge ses racines dans notre longue histoire esclavagiste et coloniale, comme le rappelle un article récent du quotidien Le Monde.

C’est notamment à ce titre que la section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme a demandé à la DILCRAH un soutien en 2022-2023.

L’appel à projet 2023 pour la fraternité contre le racisme l’antisémitisme contre la haine anti-LGBT+,
sous l’égide de Madame Elisabeth Borne, Première ministre



Sous l’égide de Madame Elisabeth Borne, Première ministre, et Madame Isabelle Lonvis-Rome, ministre chargée à l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, est lancé l’appel à projet local porté par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) et les préfets de département pour accompagner les deux plans nationaux pilotés par la DILCRAH, soutenir et encourager les initiatives de la société civile engagée contre les haines et les préjugés racistes, antisémites ou LGBTphobes.

2,6 millions d’€uros pour lutter contre la haine


[…] Doté d’une enveloppe de 2,6 millions d’euros, l’appel à projet soutient les actions d’éducation, de prévention, de formation et d’aide aux victimes ainsi que celles relatives à la communication et à l’organisation d’événements en lien avec la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ainsi que la lutte contre la haine anti-LGBT+.

[…] Les candidatures feront l’objet d’une instruction locale par les services de l’Etat compétents désignés par le préfet de département. La programmation finale fait l’objet d’une validation en Comité Opérationnel de lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (CORAH), co-présidés par le préfet du département et le procureur de la République. […]

  1. Carine Fouteau, « Antiracisme : Gilles Clavreul, délégué interministériel à la discorde », Mediapart,‎ 17 décembre 2015.
Facebook
Twitter
Email