Les organisations ayant obtenu l’interdiction de la cérémonie pro-OAS
du jeudi 7 juin au cimetière du Haut-Vernet à Perpignan ont demandé la publication dans L’Indépendant du communiqué suivant, au titre du droit de réponse1
à l’article que vous trouverez plus loin.
Communiqué du collectif
La stèle de la profanation doit quitter le cimetière du Haut–Vernet
Par leur pugnacité et leur vigilance, 41 organisations républicaines avaient fait échouer un projet d’hommage public à l’OAS prévu le 7 juin au cimetière Nord de Perpignan devant une stèle érigée à la gloire des criminels de cette organisation.
Sur leur site Internet (www.adimad-oas.com), les instigateurs de ce rassemblement ont publié un communiqué dans lequel ils expriment leur dépit et évoquent la constatation, le 6 juin, d’un léger dommage affectant la stèle en question, maculée de peinture rouge.
Le 15 juin, sous le titre «Profanation à Perpignan – L’Adimad déplore la provocation», L’Indépendant a reproduit les déclarations de Jean-François Collin, chef frontiste de ce groupe de factieux à la retraite réunis par leur passé terroriste.
Le quotidien a repris à son compte, sans précaution rédactionnelle, les affirmations d’inspiration révisionniste de J-F. Collin sur ceux que l’Adimad entend glorifier : des hommes «tombés pour la défense de la Constitution dans les départements français d’Algérie».
Le journal s’est également fait l’écho de l’imputation de la responsabilité de la dégradation de la stèle aux organisations, aisément identifiables, ayant appelé à faire obstacle au déroulement de la célébration pro-OAS du 7 juin. L’Indépendant aurait pu s’éviter de conférer une telle publicité à des allégations mensongères.
Ces mêmes organisations intensifieront leur mobilisation pour que le cénotaphe dédié à l’OAS disparaisse du lieu de recueillement et de sérénité où il a été érigé pour faire outrage à la mémoire de ceux qui, durant la Guerre d’Algérie, ont combattu jusqu’au sacrifice de leur vie pour la sauvegarde des valeurs de la République. Constitutive, par elle-même, d’un trouble permanent à l’ordre public, la stèle en est aussi génératrice par les célébrations rituelles dont elle est le prétexte.
Par des mesures réglementaires appropriées, la municipalité de Perpignan a su, à la veille du 7 juin, empêcher la dernière de ces manifestations. Il lui appartient maintenant d’ordonner le transfert de cet ouvrage profanatoire qui, comme ceux qu’elle attire, trouvera avantageusement refuge en un lieu privé, à l’abri des contestations et oppositions.
Perpignan, le 18 juin 2007
Signataires des Pyrénées Orientales : MRAP 66, Ligue des Droits de l’Homme Perpignan, , PCF, SURVIE, LCR, ARAC, ASTI, ANACR, Coup de soleil des P.O, Les Verts Catalogne Nord, UNSA 66,UNSA, Education et S.E, FSU, CGT 66, association Harkis et droits de l’Homme, Association France Palestine 66, Ras le Front, Mouvement de la Paix 66, ATTAC 66
Signataires régionaux et nationaux : MRAP national, MRAP 13 et Languedoc Roussillon, LDH national et Languedoc Roussillon, ANPROMEVO, Les amis de Max Marchand, MPE, FAMILLES ET AMIS D’ALGERIE, UNSA Education, Internationale Gaulliste, Union citoyenne gaulliste.
L’article publié dans L’Indépendant, le 15 juin 2007
Profanation à Perpignan : “L’Adimad déplore la provocation”
Le président de l’Adimad (Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française), revient sur les événements qui se sont déroulés autour de l’hommage qu’elle rend depuis des années, dans le calme et la dignité, aux hommes tombés pour la défense de la constitution dans les départements français d’Algérie.
«Un collectif n’a cessé de nous vilipender et de nous insulter. Nous sommes restés silencieux malgré les invectives et les contre-vérités déversées sur nous. Le préfet, par l’intermédiaire de la mairie, nous demandait d’annuler notre commémoration “en raison des élections législatives” !»
«Nous avons accepté. Le 6 juin, nous constatons que notre stèle est profanée par des personnes répondant aux appels à la haine des ennemis de la paix civile. Pis encore, le préfet signifie le soir même à notre délégué régional l’interdiction de notre manifestation. J’ai alors écrit au préfet pour m’élever contre cette mesure discriminatoire. Le préfet nous a écoutés et a interdit les trublions. Toutefois, le 7 juin, malgré l’interdiction, le petit groupe d’émeutiers était présent devant le cimetière.
Face à cette provocation, l’Adimad a sonné le rassemblement et spontanément plus de 100 personnes sont venues chanter “Les Africains” devant les agitateurs interloqués et les forces de l’ordre déconcertées. Une foule nombreuse s’est ensuite réunie en l’église Saint-Paul du Moulin à Vent où l’abbé Pagès a su trouver les mots pour réconforter les patriotes ulcérés par l’injuste décision qui les a frappés.»