« Alors que les débats sur la mémoire de l’esclavage et de la colonisation sont vifs, Marc Belissa fournit une indispensable synthèse historique d’une période où s’est levé le “vent commun” de l’émancipation qui a soufflé sur le monde. » Ainsi les éditions La Fabrique présentent-elles « La Révolution française et les colonies » de l’historien Marc Belissa qu’elles publient en novembre 2023. Retraçant les quinze années qui vont des États généraux à la réaction coloniale de Bonaparte, il montre comment la Révolution française a contribué à « faire exploser les tensions qui traversaient les sociétés coloniales ». Une interaction s’est produite entre des révolutions dans les colonies comme celle qui a aboli l’esclavage à Saint-Domingue en août 1793 et le vote de l’abolition générale par la Convention en février 1794 jusqu’à la réaction coloniale menée par Bonaparte en 1800-1804.
La Révolution française et les colonies,
par Marc Belissa
Marc Belissa est maître de conférences émérite et directeur de recherches en histoire moderne à l’Université de Paris-Nanterre. Avec Yannick Bosc, il a publié Robespierre, la fabrication d’un mythe (2013) Le Directoire (2018) et Le Consulat de Bonaparte (2021).
Présentation de l’éditeur
En 1789, l’économie esclavagiste et la ségrégation raciale dominaient les colonies françaises en Amérique et dans l’Océan indien. En proclamant que les « hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », la Révolution française contribue à faire exploser les tensions qui traversaient les sociétés coloniales.« Terreur » des colons blancs esclavagistes, la Déclaration des droits de l’homme est une arme aux mains des « libres de couleurs » et des esclaves noirs qui se révoltent. À Saint-Domingue et en Guadeloupe, malgré les intrigues des défenseurs du « préjugé de couleur », de véritables révolutions s’accomplissent en interaction avec la dynamique révolutionnaire en Europe. C’est la rencontre entre les révolutions coloniales et les mouvements radicaux en métropole qui permet la proclamation de l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue en août 1793, puis le vote de l’abolition générale par la Convention en février 1794, accueilli avec ferveur dans le pays.
Ce livre déroule le fil qui court de la convocation des États généraux à la réaction coloniale menée par Bonaparte en 1800-1804 – empêchée à Saint-Domingue par la résistance acharnée des armées noires de Toussaint Louverture et Dessalines. Durant ces quinze années, les rapports sociaux, les identités « raciales » et politiques ont été bouleversés et les deux piliers de la société coloniale que sont la domination de la métropole et l’esclavage ont été remis en cause.
Alors que les débats sur la mémoire de l’esclavage et de la colonisation sont vifs, Marc Belissa fournit une indispensable synthèse historique d’une période où s’est levé le « vent commun » de l’émancipation qui a soufflé sur le monde.
Sommaire
• Cartes — 10-11
• Introduction — 131. L’empire colonial français à la veille de la Révolution — 29
2. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, « terreur des colons », 1789-1794 — 55
3. « Liberté générale », « colonisation nouvelle » et résistances du parti esclavagiste, 1795-1800 — 75
4. La réaction coloniale, 1800-1804 — 97
5. Le commerce, l’Exclusif et l’empire — 109
6. Le lien colonial — 125
7. Le vent commun : la circulation des hommes, des écrits et des paroles — 149
8. Identités coloniales imposées, imaginaires, révolutionnées — 173
9. Antiesclavagisme, abolitionnisme et lutte contre « l’aristocratie de l’épiderme » — 197
10. Défense de l’ordre racial esclavagiste et Contre-Révolution — 229
11. Violences et guerres coloniales — 251• Conclusion — 273
Chronologie — 281
Bibliographie sommaire — 285
Notes — 295
Index — 305
Lire un extrait sur le site de La Fabrique
Rencontres avec Marc Belissa
- Marc Belissa à La Lucarne des écrivains (Paris)
jeudi 9 novembre - Marc Belissa à la Librairie de Paris
mardi 14 novembre - Marc Belissa, Yannick Bosc, Thomas Bouchet et Kristin Ross à l’Atelier (Paris)
mercredi 22 novembre - Marc Belissa à la Librairie Compagnie (Paris)
jeudi 23 novembre