L’embuscade de Palestro, Algérie 1956
Edition de poche avec une postface inédite : La Découverte, 274 p., 10,90 € (en librairie le 11 janvier 2018)
Palestro, le 18 mai 1956 : vingt et un militaires français tombent dans une embuscade. Un seul d’entre eux survit, les corps des autres sont retrouvés mutilés. Quelques mois après que le contingent a été rappelé pour lutter contre l’insurrection qui se propageait en Algérie, la nouvelle fera l’effet d’une bombe dans l’opinion française. « Palestro » deviendra vite synonyme de la cruauté de cette guerre qui ne disait pas son nom. Pourquoi, alors qu’il y eut d’autres embuscades meurtrières, a-t-on plus particulièrement retenu celle-ci ?
Pour comprendre les raisons de cette persistance dans l’imaginaire national français, Raphaëlle Branche a mené une longue enquête historique, en particulier en Algérie. Car il fallait aussi comprendre ce qu’il en était là-bas : cette action des maquisards de l’Armée de libération nationale avait-elle également marqué les mémoires ? En s’attachant au récit détaillé du drame de Palestro, ce livre de « micro-histoire » permet ainsi d’aller voir plus loin et d’interroger un passé plus ancien, là où se sont noués les liens coloniaux. Sous les pas des combattants de 1956, en effet, d’autres Français et d’autres Algériens avaient laissé leurs traces. Ce livre est aussi leur histoire.
Dans sa postface inédite, où elle revient sur la réception de ce livre, l’auteure témoigne que l’enquête historique continue toujours.
Raphaëlle Branche est professeure d’histoire contemporaine à l’université de Rouen et rédactrice en chef de la revue Vingtième Siècle. Elle est notamment l’auteure de La Torture et l’Armée pendant la guerre d’Algérie, 1954-1962 (Gallimard, 2001) et de Prisonniers du FLN (Payot, 2014).
Avant de mettre à la disposition du lecteur la présentation de l’ouvrage par son éditeur, qui en reproduit l’introduction et le premier chapitre, nous tenons à donner la parole à l’auteure qui explique l’hypothèse fondatrice de sa recherche :
« cette plongée dans l’infime et le local peut offrir aux lecteurs une compréhension plus fine de ce qui a pu se nouer en Algérie pendant les quelques cent années qui séparent l’installation des colons de leur départ précipité. »
L’ouvrage en est la démonstration concrête
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