Le HCR (Haut Conseil des Rapatriés) souhaite aborder la problématique des harkis dans le cadre du futur traité d’amitié entre la France et l’Algérie.
Un entretien avec Mebarek Serhani, Conseiller municipal UMP de Roubaix. Ce fils de harki va siéger au Haut conseil des rapatriés (HCR).
Les propos ont été recueillis par Fanny Bertrand et publiés dans l’édition du 10 Novembre de 20 minutes.
« Une grande amertume chez les harkis »
- Pourquoi avez-vous été choisi, il y a quinze jours, par le Premier ministre pour siéger au HCR ?
Cela fait vingt ans que je me bats pour la reconnaissance des harkis. Dans ma famille, qui vient d’Algérie, vingt personnes ont été tuées en 1962. Elle a ensuite été rapatriée dans les camps de Rivesaltes [Pyrénées-Orientales] et est montée à Roubaix en 1963. A 23 ans, je me suis investi dans les mouvements harkis rapatriés pour défendre leur mémoire, qui est occultée.
- Quel sera votre rôle au sein du HCR ?
Je vais travailler à l’élaboration du traité d’amitié franco-algérien. Certains litiges entre les deux pays ne sont pas négociables pour nous. Par exemple, les harkis ne peuvent pas se rendre en Algérie pour se recueillir sur la tombe de leurs proches. Je vais aussi faire remonter les doléances des harkis.
- Quelles sont ces doléances à Roubaix, votre ville ?
Ils réclament des mesures d’aide à la création d’entreprises, des primes à l’acquisition de la propriété. Dans certains quartiers, comme celui de l’Epeule, le taux de chômage des enfants de harkis atteint 60 % alors qu’ils sont diplômés. Il y a une grande amertume de la part des harkis.
- Comment y remédier ?
Il faut faire un travail de mémoire, qui a été occulté jusqu’ici. Je vais essayer d’être utile aux associations. Je vais siéger en tant que Roubaisien et fils de harki, pas en tant que politique. Le HCR devrait être un outil de proximité et je vais tout faire pour.