Communiqué LDH
Paris, le 4 septembre 2014
Faire échec au racisme et à la haine
Les agressions contre Christiane Taubira ont inauguré de façon spectaculaire le retour d’un racisme désinhibé dans le débat politique.
Sa nomination comme ministre de l’Education nationale a littéralement déchaîné, contre Najat Vallaud-Belkacem, un torrent de boue et d’abjections. S’y mêlent, pêle-mêle, le rejet de l’étranger et pire encore, de l’étrangère ou étiquetée telle, la dénonciation de la supposée musulmane, porteuse ou non d’un voile, la haine, enfin, contre la femme de conviction, militante de l’égalité entre femmes et hommes, et aujourd’hui à la direction d’un ministère où sont défendues les valeurs de l’école laïque et républicaine.
Orchestrée par des publications d’extrême droite dont l’éthique est celle du caniveau, cette campagne soulève le cœur de toutes celles et ceux qui ont la démocratie au cœur et partagent une haute idée de la chose publique et du débat qui devrait en être la marque.
La Ligue des droits de l’Homme déplore que, pour la plupart d’entre eux, les responsables de la droite se soient réfugiés dans un mutisme complice qui les amène aux côtés de la droite extrême. Elle salue le courage de celles et ceux qui ont choisi de ne pas suivre ce chemin de honte. Elle assure la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, de sa solidarité face à des propos qui, au-delà de sa personne, visent la République, ses valeurs de fraternité et d’égalité. Elle invite les citoyennes et citoyens à se mobiliser pour faire échec à tout ce qui vise à substituer la haine au débat, la violence à la raison, la xénophobie au vivre ensemble.
Najat Vallaud-Belkacem, visée par les « snipers » de la droite
L’extrême droite et la droite radicale adorent cela : avoir une cible. Ce fut le cas avec Christiane Taubira, ministre de la justice, notamment au moment de l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel. Depuis la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l’éducation nationale, les coups pleuvent sur la jeune ministre.
Deux images résument la teneur de ces attaques : les « unes » des hebdomadaires Minute et Valeurs actuelles. Le premier titre sur « Une Marocaine musulmane à l’éducation nationale : la provocation Vallaud-Belkacem ». Le second, encore plus outrancier, n’hésite pas à la qualifier d’« ayatollah » et promet une « enquête sur la ministre de la rééducation nationale ».
« LA NAUSÉE ET LES MAINS SALES »
Face à un tel déferlement, la ministre de l’éducation a réagi à la sortie du conseil des ministres, mercredi 3 septembre. « Je ne sais pas si vous connaissez la formule de Pierre Desproges : “Pour le prix d’un journal, vous avez la nausée et les mains sales” », a-t-elle lancé, l’humoriste faisant alors référence à Minute et à deux œuvres de Jean-Paul Sartre.
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