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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024
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L’hommage au colonel Argoud des anciens de l’OAS

L’Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française (ADIMAD) a annoncé son intention de rendre un hommage public au colonel Antoine Argoud (1914 - 2004), l’un des derniers chefs de l’Organisation armée secrète (OAS). L’association des anciens de l’OAS veut fixer une plaque d’hommage sur la tombe d’Antoine Argoud – une nouvelle provocation de la part de ces tenants de l’Algérie française. Rappelons qu'« il incombe au maire de prendre les mesures qu’exige le respect de l’ordre public3 » et de s'assurer que les inscriptions polémiques qui seront portées sur cette tombe ne sont pas susceptibles de troubler la sérénité d’un lieu voué au respect des défunts qui y reposent, et de leurs familles.
[Première mise en ligne le 26 mai 2011, mise à jour le 7 juin ]

Voici en effet un extrait d’une lettre du 20 mai 2011 signée par le président de l’Adimad et disponible sur Internet au format PDF1 :

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Des méthodes expéditives

Le colonel Argoud a commencé par se rendre célèbre durant la guerre d’Algérie par les méthodes expéditives qu’il a mises en pratique en vue de terroriser la population algérienne : exécutions publiques et expositions de cadavres.

«Dès 1957 dans le secteur de l’Arba, […] le colonel Argoud exécute lui-même, publiquement, “les assassins ou les responsables”. Et il contourne l’interdiction de ses supérieurs en procédant en dehors de la ville, devant la population transportée sur les lieux.2»

Le colonel Argoud confirmera dans les Mémoires qu’il publiera en 1974, sous le titre La décadence, l’imposture et la tragédie : «Le renseignement est obtenu à n’importe quel prix. Les suspects sont torturés comme les coupables, puis éliminés si nécessaire.»

Opposition à De Gaulle

Après un premier séjour en Algérie, en 1956-1957, c’est auprès du général Massu – dont il est désigné chef d’état-major fin 1958 – que commence vraiment sa carrière politique. Interprétant le combat mené par la France comme un « épisode de la lutte entre le monde communiste et le monde occidental », Argoud, qui invoque de manière récurrente sa fidélité à la « conscience chrétienne », privilégie “l’action psychologique” – par exemple : les exécutions sommaires.

Il participe au putsch des généraux, dont il est un des instigateurs.
Après l’échec de cette tentative de coup d’État, il se réfugie en Espagne, d’où il tente de participer aux dernières actions de l’OAS. Après la signature des accords d’Evian, il essaie de poursuivre la lutte sur d’autres fronts : il annonce, en mai 1962, avoir constitué, avec Georges Bidault et Jacques Soustelle, un comité exécutif qui deviendra le « Conseil national de la résistance »…

Condamné à mort par contumace en juillet 1961 pour sa participation au putsch, il vit à l’étranger avant d’être arrêté en 1963 dans des conditions rocambolesques. Le 30 décembre 1963, la Cour de sûreté de l’État le condamne à la détention criminelle à perpétuité. Il bénéficie de l’amnistie du 15 juin 1968, et se retire dans son village natal de Darney (Vosges).

Une vidéo : Qui était Argoud ?

  1. Source : http://fr.altermedia.info/images/DARNEY-10-JUIN-20111.pdf.
  2. Sylvie Thénault, Histoire de la guerre d’indépendance algérienne, page 101, qui cite Raphaëlle Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, page 283.
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