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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Israël interdit l’entrée des étrangers qui critiquent sa politique

Israël se prépare à combattre le mouvement BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanctions –, qui milite pour une mise au ban des nations de l'Etat hébreu jusqu'à ce que ce dernier satisfasse à certaines conditions, dont l'évacuation des territoires occupés. Selon une loi votée le 6 mars dernier, il ne sera plus accordé de visa ou de permis de séjour à toute personne, qui ne soit ni citoyen israélien ni résident permanent, qui milite dans une organisation ayant sciemment lancé un appel public en faveur du boycott de l'État d'Israël. Dans un éditorial publié le 8 mars dernier, repris ci-dessous, le quotidien israélien Haaretz estime que cette nouvelle loi ouvre la porte à son éventuelle utilisation à l'encontre des Palestiniens vivant en Israël avec le statut de résident non permanent. C'est ainsi que, en 2016, les autorités ont refusé de renouveler les documents de voyage d'un membre fondateur de BDS, Omar Barghouti, dont la famille est palestinienne et qui est né au Qatar.

C’est une raison supplémentaire de soutenir et de faire connaître la campagne pour la suspension de l’Accord d’association UE/Israël. Le respect des droits de l’homme en Palestine implique la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël

Signez, faites signer LA PÉTITION demandant la suspension de l’Accord d’association Union européenne – Israël.

La nouvelle interdiction de voyager d’Israël: boycotter la vérité

Traduction française de l’éditorial de Haaretz le 8 mars 2017

La Knesset a adopté en deuxième et troisième lectures un projet de loi d’initiative parlementaire déposé par les députés Bezalel Smotrich (Habayit Hayehudi) et Roy Folkman (Kulanu) interdisant les visas d’entrée et de résidence aux non-Israéliens qui appellent à un boycott économique, culturel ou académique d’Israel ou «d’une zone sous son contrôle», c’est-à-dire les colonies.

La loi fait partie de la tendance du gouvernement nationaliste de droite à transformer Israël en un bastion contre toute personne qui choisit de s’opposer à la politique israélienne actuelle en utilisant un outil légal [? legitimate] de protestation non violente dans une société démocratique – le boycott. Par exemple, à partir de maintenant, l’entrée en Israël sera interdite aux non-Israéliens et aux personnes sans visa de résidence permanente si elles, ou l’organisation ou l’entité qu’elles représentent, «ont lancé un appel public au boycott d’Israël» ou «engagé à participer au boycott» de produits fabriqués dans les colonies. L’interdiction s’appliquera à moins que le ministre de l’Intérieur ne décide d’accorder à cette personne un visa spécial.

Ainsi, la coalition de Netanyahu continue de brouiller délibérément les frontières de 1967, en jouant réellement dans les mains [? playing into the hands] de ceux qui cherchent à détruire entièrement la souveraineté d’Israël, et en pénalisant ceux qui soutiennent son existence mais s’opposent à l’occupation. Parmi ces derniers, il ya beaucoup de Juifs dans le monde qui travaillent pour l’existence de l’Etat d’Israël aux côtés d’un Etat palestinien en s’opposant aux colonies. A partir de maintenant, absurdement, ces personnes seront également interdites d’entrer en Israël, qui se définit comme l’État de tout le peuple juif.

La nouvelle loi menace non seulement la relation avec les Juifs de la Diaspora, mais également les relations diplomatiques. Lors de la discussion en 2011 de la loi sur le boycott, le conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères avait noté la possibilité de refuser l’entrée en Israël de personnes qui appellent à un boycott : «la loi pourrait endommager les liens d’Israël avec l’Union européenne.»

En effet, l’UE et certains de ses pays membres différencient désormais Israël et les territoires occupés en termes de financement, de marquage des produits et d’importations agricoles. Israël va-t-il empêcher l’entrée des dirigeants et des responsables de l’UE ? Peut-il refuser l’entrée de dirigeants de pays qui différencient Israël et les territoires?

Le but de la loi n’est pas de protéger Israël, mais de protéger les colonies. Elle est destinée à blesser les opposants au régime et à les effrayer en leur imposant des listes noires et en imposant des sanctions. Smotrich, l’un des rédacteurs de la loi, a expliqué: «Qu’est-ce que cette loi dit, après tout? Une personne saine qui aime ceux qui l’aiment et qui hait ceux qui le haïssent ne présente pas l’autre joue.»Dans ce cas, Israël a fait exactement le contraire: Il a giflé ceux qui l’aiment et renforcé ceux qui le détestent.

Non seulement la relation avec les Juifs de la Diaspora est menacée par la nouvelle loi; De même que les relations diplomatiques. Lors de la discussion en 2011 de la loi sur le boycott, le conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères a noté la possibilité de refuser l’entrée en Israël de personnes qui appelaient à un boycott: «La loi pourrait endommager les liens d’Israël avec l’Union européenne».

En effet, l’UE et certains de ses pays membres différencient désormais Israël et les territoires en termes de financement, de marquage des produits et d’importations agricoles. Israël va-t-il empêcher l’entrée des dirigeants et des responsables de l’UE? Peut-elle empêcher les dirigeants de pays qui différencient Israël et les territoires ?

Le but de la loi n’est pas de protéger Israël, mais de protéger les colonies. Il est destiné à blesser les opposants au régime et à les effrayer en leur imposant des listes noires et en imposant des sanctions.

Smotrich, l’un des rédacteurs de la loi, a expliqué: «que dit cette loi, après tout? Une personne saine qui aime ceux qui l’aiment et qui hait ceux qui le haïssent ne présente pas l’autre joue.» Dans le cas qui nous intéresse, Israël a fait exactement le contraire: il a giflé ceux qui l’aiment et renforcé ceux qui le détestent.

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