Traduit de l’anglais par Houria Delourme-Bentayeb. Editions du Croquant, 30 €.
Neil MacMaster est historien. Docteur à l’université de Cambridge depuis 1972, il enseigne, au début de sa carrière, l’histoire européenne. Dès les années 1980, il s’est intéressé à l’Algérie contemporaine et est devenu un spécialiste reconnu de la période coloniale, de la Guerre de Libération, l’émigration et le racisme en France. Il est aujourd’hui maître de conférences honoraire à l’École d’études politiques, sociales et internationales de l’université d’East Anglia (Norwich).
Présentation de l’éditeur
Alors que les envahisseurs français avaient réussi, en 1843, à écraser la résistance tribale dans le Dahra et l’Ouarsenis grâce à des tactiques brutales de brûlis, le régime colonial continuait à craindre que les paysans des montagnes ne se soulèvent dans une insurrection sanglante, une crainte qui s’est finalement concrétisée lors de la guerre d’indépendance de 1954. La géographie de la région du Chelif, avec la relation étroite entre la plaine et la montagne, un « pays de bandits » naturel, offrait des conditions idéales pour la guerre irrégulière et a été choisie par le Parti communiste algérien (PCA) et le Front de libération nationale (FLN) comme redoute pour leurs forces de guérilla. Les contre-insurgés français, ainsi que les historiens, suivant la formulation maoïste classique du partisan comme un poisson dans l’eau, ont perçu les guérilleros comme étant soutenus par la paysannerie qui fournissait une réserve inépuisable de combattants.