C’est en 2021, après 129 ans de spoliation par la France, que le trésor royal d’Abomey a été restitué au Bénin. La restitution de ce pan d’histoire s’inscrit dans une bataille engagée, dès 2016, par le Bénin, pour faire de son patrimoine la pierre angulaire de son rayonnement culturel.
Avec
- Saskia Cousin, anthropologue, sociologue et professeure à l’Université Paris Nanterre
- Didier Houénoudé, professeur d’histoire de l’art à l’université d’Abomey Calavi et membre du comité de préfiguration du projet de musée d’art contemporain
- Massamba Guéye, enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop, conteur, écrivain, producteur, fondateur-directeur de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine, Kër Leyti, et référent national patrimoine, convention 2003 de l’Unesco.
Dans l’ordre, il y a l’effigie mi-homme mi-oiseau, du roi Ghlézo, puis celle mi-lion mi-homme, de son successeur le roi Glèlè, et puis il y a à Béhanzin, dernier représentant de cette lignée de monarques d’Abomey et dernier souverain de ce royaume séculaire tombé aux mains des colonisateurs français à la fin XIXᵉ siècle.
Ces statuettes contiennent du bois, du cuir, du métal et du fer, mais elles contiennent aussi un peu de l’histoire et de la culture du Bénin. Plus que des œuvres d’art, plus qu’un arbre généalogique, elles constituent un pan de l’identité du pays, un pan glorieux, mais subitement disparu pendant 130 ans suite à la campagne militaire du général Dodds et aux pillages qui l’ont accompagnée.
Pendant toute cette période, ces statuettes ont toisé de leurs regards impénétrables les visiteurs des musées du Trocadéro puis du Quai Branly jusqu’à leur retour au pays en 2021. Cette restitution, fruit de longues négociations entre Paris et Porto-Novo, a permis au Bénin de récupérer ces trois statues et une vingtaine d’autres objets spoliés par le général Dodds. Un trésor royal que les autorités béninoises érigent aujourd’hui en ciment de l’unité nationale, mais aussi en vecteur de développement.
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