À la suite de la publication le 15 août 2025, dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays, d’une « Lettre aux présidents Macron et Tebboune », les premiers signataires de celle-ci ont décidé de créer un Collectif citoyen France-Algérie. Dans l’esprit de cette lettre, ils cherchent à mettre en lumière les acteurs des sociétés civiles des deux pays dans toute leur diversité.
Une journée d’inauguration de ce Collectif s’est tenue à Paris le samedi 22 novembre 2025, afin de favoriser la réflexion, le dialogue entre les hommes et les femmes des deux pays et de valoriser les liens qui les unissent, leurs réalisations communes et leurs aspirations partagées. Ses objectifs majeurs sont l’apaisement des relations franco-algériennes et la fraternisation entre les deux peuples.
La matinée a été consacrée à une approche globale des enjeux géopolitiques et sociétaux de la France et de l’Algérie dans le but de mieux comprendre la nature des relations entre les deux pays. Lyazid Benhami, président et cofondateur du Groupe de Réflexion sur l’Algérie (GRAL), Nils Andersson (ancien fondateur des éditions La Cité Lausanne durant la guerre d’indépendance algérienne) et Jean-Louis Levet (haut responsable à la coopération technologique et industrielle franco-algérienne de 2013 à 2019, chercheur associé à l’Observatoire de la Francophonie économique), ont prononcé les interventions d’ouverture. Leur ont succédé trois regards croisés sur les dynamiques régionales et la coopération franco-algérienne, par Gilles Manceron, historien du fait colonial, Adlene Mohammedi, docteur en géographie politique, enseignant à l’IRIS et à l’Université de Paris 3 et expert associé au CERI de Sciences Po Paris, ainsi que Brahim Oumansour, directeur de l’Observatoire du Maghreb à l’IRIS.
L’après-midi, la parole a été donnée aux acteurs associatifs engagés depuis de nombreuses années dans des projets et des actions communes.
Sur les thèmes de l’économie, de la culture, de la coopération, et de la co-construction des projets économiques et socio-culturels entre les deux pays, sont intervenus : Michel Wilson, vice-président fondateur de Coup de Soleil Auvergne-Rhônes-Alpes, Nicole Lefour, attachée culturelle et audiovisuelle à l’ambassade de France en Algérie de 2002 à 2006, présidente du Centre culturel de Chantilly, Jean-Louis Levet, Nacer Kettane, président-fondateur du média Beur FM, et Farid Yaker, président du Forum France- Algérie.
Sur les thèmes de la mémoire, de la solidarité et de la transmission : Christian Travers, des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis-es contre la Guerre (4ACG) ; Jacques Pradel, de l’Association Nationale des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis-es (ANPNPA) ; Georges Morin, de l’Association Coup de Soleil ; Farid Yaker ; Louisa Ferhat, de l’Association Femmes Berbères européennes ; et Nicole Lefour.
Puis, autour d’expériences menées, d’initiatives en cours et des perspectives à venir, sont intervenus : Bruno Laffort, sociologue des migrations, Université Marie et Louis Pasteur, Besançon ; Sonia Gassemi, artiste diplômée des Beaux-arts de Bourges, militante féministe ; Brahim Djellouadji, Association Touiza Solidarité ; Tinhinane Kerchouche, journaliste et artiste plasticienne.
La journée s’est terminée par la projection du film documentaire de Yohan Laffort, « La photo et le pinceau comme seules armes » (15′), qui retrace la vie de Claude, appelé français en 1958 dans un village des Aurès et qui a refusé de porter les armes et a scolarisé des enfants dont certains ont fait ensuite de brillantes carrières et sont restés en contact avec lui ; suivi d’un débat.

Au fond, debout, Patrick Radjef (incarcéré enfant en 1954 après l’arrestation de son père, Belkacem Radjef, l’un des principaux responsables du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques – MTLD).