Le 6 août 2005, Le Monde publiait la précision suivante relative à un article paru le 18 juin, six semaines auparavant.
Commençons par une information que M. Thierry Rolando semble ignorer : c’est «le Cercle algérianiste de Béziers [qui] a scellé, début décembre [2003], les portraits des quatre fusillés sur le monument à la mémoire des rapatriés.» Lors de l’assemblée générale de l’ADIMAD, à Carqueiranne, le dimanche 22 février 2004, le vice-président Jean Favarel s’en était d’ailleurs publiquement réjoui en constatant que l’exemple de l’ADIMAD avait «suscité une vocation».
Apolitique, le Cercle algérianiste ?
Lors de sa création en 1973, il avait publié un manifeste pour faire connaître ses objectifs. Il se situait dans la continuité des combats pour «garder [à la France]cette Algérie dont elle ne voulait plus», des «combats triomphants et solidaires dans les revers, l’exil et les prisons» et prétendait «redonner une vigueur nouvelle à la communauté « Algérie-française », pour retremper notre foi.» De quelles prisons s’agissait-il ?
Les activités d’une association sont parfois loin des objectifs affichés. Penchons-nous donc sur un mode d’action très prisé par le Cercle algérianiste : la diffusion de communiqués.
Voici l’un des tous derniers, datant du 29 juillet dernier :
« Le Cercle Algérianiste a interpellé, aujourd’hui, le Ministre des Affaires Étrangères, Monsieur Philippe Douste-Blazy, en lui demandant de clarifier ses positions à l’égard de la communauté Pied-Noire à la suite de ses déclarations ambiguës sur la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance des rapatriés.
« Il lui a rappelé qu’il avait lui même été à l’origine de la proposition de loi en faveur de la reconnaissance de l’action positive des Français d’Algérie et que ses récentes déclarations condamnant cette même loi, votée par l’UMP, avaient provoqué un trouble profond au sein de la communauté Pied-Noire.
« Le Cercle Algérianiste a vivement déploré, également, le silence assourdissant du Chef de l’Etat et du Ministre des Affaires Étrangères face aux insultes et provocations renouvelées du Président Algérien Bouteflika comparant la présence française en Algérie à l’occupation nazie et demandé que les ambiguïtés soient levées quant à la repentance à sens unique que s’apprêterait à reconnaître la France, dans le cadre du futur traité d’amitié Franco-Algérien. »
Difficile après la lecture de ce texte de convenir que le Cercle algérianiste s’interdit toute «activité politique» !
Faut-il conclure que, tel un personnage de Molière, le président Thierry Rolando, fait de la politique sans le savoir ?