Hôtel de ville d’Avignon
Place de l’horloge Salle de l’antichambre
Entrée libre
Conférence-débat
organisée par la section Avignon, Carpentras, Orange de la LDH
avec
• Emmanuelle COMTAT
Enseignante-chercheuse à l’université de Grenoble, spécialiste de l’histoire des pieds-noirs, a notamment étudié l’impact de al guerre d’Algérie sur les opinions politiques des rapatriés. «Mémoires politiques en transmission chez les descendants de pieds-noirs »
• Éric SAVARESE
Professeur de science politique à l’université de Montpellier, spécialiste de la citoyenneté envisagée dans le contexte colonial, a notamment analysé la diversité des recompositions identitaires des pieds-noirs « De la mémoire au politique: retour sur l’invention des pieds-noirs »
Présentation par la section de la LDH
Aujourd’hui, plus de soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, beaucoup de Français.es se sentent concerné.es par l’Algérie et tout ce qu’elle charrie comme histoire, et plus encore par des mémoires demeurées vives et souvent douloureuses. Ces dernières font d’ailleurs l’objet de concurrence, parfois acharnée, entre groupes mémoriels développant souvent des narrations marquées par la douleur et le ressentiment suivies d’exigences mémorielles qui leur sont propres
dans un contexte politique propice à leur manipulation et à leur détournement.
Nous avons identifié cinq grands groupes porteurs de cette mémoire: les Appelés, les Immigré.es algérien.nes, les Pieds-noirs, les Juifs et les Harkis. Les deux premiers groupes ont déjà été traités en 2023. Pour cette troisième étape, avant les Juifs et les Harkis qui seront traités ultérieurement, nous aborderons la question de ceux qu’on appelle communément les Pieds-noirs.
Les pieds noirs représentaient au moment de l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, près d’un million d’Européens d’origines diverses, y vivant et y travaillant depuis des générations. Et loin des stéréotypes et des lieux communs, ce ne sont pas tous des grands colons propriétaires de grands domaines coloniaux. La plupart vivaient dans les centres urbains du nord et avaient un niveau de vie inférieur à celui des habitants de la métropole.
Cette dernière, mère-patrie longtemps virtuelle, découvre dans une grande confusion celles et ceux qui ont vécu dans l’Algérie coloniale et qui en ont été profondément marqué.es jusque dans leur devenir collectif. Des individus et des familles, dont certains ne connaissaient pas l’Hexagone, d’autres n’y avaient aucune attache, ni amicale ni familiale et que l’on va désigner par la qualité officielle de « rapatriés d’Algérie » ou par le terme plus courant de « Pieds-noirs ».
Pour nombre d’entre eux, ce qui est vécu comme brûlure mémorielle ne s’est jamais vraiment cicatrisée, même si elle s’est atténuée avec l’arrivée de nouvelles générations.
En privilégiant un questionnement sur la contemporanéité du passé et l’actualité de ses empreintes, sur la ténacité, parfois discrète, des survivances et de leurs détournements, nous nous interrogerons sur ce qui reste de l’Algérie coloniale dans les récits de ces actrices et acteurs. Quels usages en sont-ils faits ? Comment ce passé et ses mémoires se transmettent- ils ? Comment la colonisation et la guerre d’indépendance continuent d’être interprétées et de résonner dans ces milieux autant qu’au sein de la société française dans son ensemble ?
Le lien Zoom pour rejoindre la réunion :
https://us06web.zoom.us/j/81561067970?pwd=io4FuYNejcfTFFo3ubdYQEZ3BnPjSp.1