À l’occasion de cette semaine nationale de sensibilisation, l’Université d’Évry vous invite au ciné débat autour du film « Congo-Océan, un chemin de fer et de sang » de Catherine Bernstein le 20 mars. L’histoire terriblement meurtrière de la construction d’une voie ferrée entre 1921 à 1934 reliant Brazzaville à Pointe-Noire au bord de l’Atlantique. Avec plus de 20 000 morts, il s’agit d’un des plus grands chantiers et le plus meurtrier de la colonisation française et du continent africain.
Proposé dans le cadre de la semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme.
Cette projection sera suivie d’une rencontre avec la documentaliste Catherine Bernstein modérée par le politologue Olivier Le Cour Grandmaison qui fut le conseiller historique de Catherine Bernstein pour ce documentaire.
Olivier Le Cour Grandmaison enseigne les sciences politiques et la philosophie politique à l’Université d’Évry Paris-Saclay.
Catherine Bernstein est née à Paris en 1964 puis a passé son enfance à Tours. Après avoir été assistante à la réalisation sur des longs métrages de fiction, elle réalise des courts métrages et poursuit, avec ses documentaires, une quête quasi obsessionnelle sur les traces du passé.
De 1921 à 1934, la France entreprend dans sa colonie du Congo la construction d’une ligne de chemin de fer appelée « Congo-Océan », reliant Brazzaville à Pointe Noire au bord de l’Atlantique. Un moyen de transport était nécessaire pour acheminer et exploiter les richesses de l’Afrique Equatoriale Française : oléagineux et coton, café et cacao, bois précieux et caoutchouc, or, cuivre, et bien sûr ivoire. Travail forcé, mauvais traitements, punitions des récalcitrants… cette construction va semer la terreur jusqu’aux portes du Sahara. On ne revient pas du Congo-Océan.
Dénoncés à l’époque par André Gide dans son « Voyage au Congo », puis par le célèbre journaliste Albert Londres dans « Terre d’ébène, la Traite des Noirs », les conditions de recrutement comme celles du travail sur le chantier vont provoquer un énorme scandale dans la métropole. Ces travaux forcés qui ont caractérisé la construction du Congo-Océan ressemblent étrangement à cet esclavage que l’on venait de supprimer.
Le travail forcé est finalement aboli en 1946. Quant à l’affaire du Congo-Océan, elle a sombré dans l’oubli. Avec plus de 20 000 morts, il s’agit pourtant du chantier le plus meurtrier de la colonisation française et du continent africain.
L’histoire de cette construction nous plonge dans les ressorts idéologiques, économiques et pratiques de la colonisation, pour nous faire découvrir les conséquences d’un capitalisme débridé. Elle incarne à elle seule « l’illusion coloniale ».