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Édition du 1er au 15 novembre 2024

Etats-Unis : Quatre ans après George Floyd, Frank Tyson, est mort étouffé sous le genou d’un policier

Après George Floyd, une nouvelle arrestation par la police aux États-Unis a conduit à la mort d’un Afro-Américain. Une vidéo montre Frank Tyson, 53 ans, menotté, répétant plusieurs fois : « Ils essaient de me tuer ».

La mort de George Floyd, étouffé par un policier le 25 mai 2020 à Minneapolis, a provoqué une vague d’indignation autour du slogan « Black Lives Matter », lancé aux Etats-Unis et repris dans le monde entier. Le lien a été fait entre la longue histoire coloniale dont la colonisation esclavagiste européo-américaine a été la première étape et les discriminations et violences policières d’aujourd’hui visant particulièrement des personnes perçues comme « racisées ». L’article de l’Humanité que nous reproduisons ci-dessous relate l’interpellation le 18 avril dans l’Ohio de Frank Tyson, un Afro-Américain de 53 ans, dans des conditions telles qu’il a été empêché de respirer par la pression du genou d’un policier dans le dos et est mort peu après. Il souligne que cette nouvelle brutalité policière montre que les méthodes d’arrestation de la police aux Etats-Unis ont très peu évolué depuis la mort de George Floyd, malgré le vote en 2021 d’une loi qui porte son nom.


Quatre ans après George Floyd, Frank Tyson, mort étouffé sous le genou d’un policier

par Vadim Kamenka, publié dans l’Humanité le 28 avril 2024.

Source

Après George Floyd, une nouvelle arrestation de la police aux États-Unis vire à la mort d’un Afro-Américain. C’est dans l’Ohio, à Canton, que Frank Tyson, 53 ans, qui vit dans l’est de l’agglomération, est interpellé le 18 avril, vers 20 heures. Après avoir arraché un poteau électrique avec sa voiture, il se rend dans un bar. La police débarque. Les images de la caméra corporelle de l’agent Beau Schoenegge montrent un homme menotté qui répète à plusieurs reprises : « Ils essaient de me tuer » et « Appelez le shérif ! »

Dans cette vidéo de 36 minutes, qui a été largement diffusée à partir du 26 avril par plusieurs médias locaux, les agents affirment à Tyson qu’il va bien et qu’il doit se calmer. Ce dernier ne cesse de répéter à plusieurs reprises : « Je ne peux pas respirer » aux policiers qui le bloquent avec un genou dans le dos. Ces deux hommes vont l’ignorer et plaisanter avec les passants tout en feuilletant son portefeuille avant de se rendre compte qu’il est en crise médicale.

Un des policiers note qu’il « pourrait être absent » car il ne répond pas et de s’inquiéter : « Est-ce qu’il respire ? » et « A-t-il un pouls ? » La réanimation cardio-pulmonaire lui est alors pratiquée et des doses de Narcan lui sont également administrées avant l’arrivée des médecins. Tyson est déclaré mort à l’hôpital moins d’une heure plus tard.

Un drame qui pourrait percuter la présidentielle

Tyson disant aux policiers qu’il était incapable de respirer fait écho aux événements précédant la mort de George Floyd, aux mains de la police de Minneapolis en 2020. Les deux agents du bureau de la circulation de la police cantonale ont été mis en congé administratif et le bureau des enquêtes criminelles de l’Ohio (OCI) a ordonné une enquête sur l’incident.

Pourquoi (presque) rien n’a changé depuis la mort de George Floyd ?

Depuis le milieu des années 1990, le ministère américain de la Justice recommande aux policiers de renverser les suspects dès qu’ils sont menottés, en raison du risque d’asphyxie positionnelle. Pourtant, une enquête récente d’Associated Press, publiée en mars, confirme que plus de 1 000 personnes sont mortes en une décennie après ce type d’intervention.

Le maire du canton, William V. Sherer II, a exprimé en personne ses condoléances à la famille de Frank Tyson. En pleine campagne présidentielle, cette nouvelle brutalité policière illustre que les « protocoles » d’arrestation ont très peu changé depuis la mort de George Floyd et une loi votée en 2021 qui porte son nom.

Celle-ci interdit les étranglements et vise à empêcher l’exécution de mandats sans notification préalable immédiate. Ce drame pourrait relancer les demandes répétées de s’attaquer à l’organisation des forces de police. Elles répondent à plusieurs niveaux territoriaux : ville, comté, État.

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