Communiqué de la LDH Corsica 1
La LDH condamne les pressions racistes qui ont visé les enfants et les enseignants de l’école de Prunelli di Fiumorbu. A travers ces actes, c’est toute l’institution scolaire qui est agressée.
La LDH apporte son soutien aux enseignants et aux enfants porteurs de ce projet qui clôturait cette année par une fête, et non par ce message de haine. Elle incite l’équipe éducative à maintenir sa belle initiative pédagogique.
Le 16 juin 2015
Interview d’André Paccou, élu national LDH 2
« Entendues par les gendarmes à propos des pressions qu’elles ont subies ces derniers jours, les deux enseignantes ont saisi l’inspection académique, qui a déposé plainte contre X, tandis qu’une information judiciaire a été ouverte. «?Je suis surpris par la violence de ces quelques individus qui n’hésitent pas à déverser un message de haine pour une simple kermesse et réussissent à imposer leur loi. C’est insupportable?», réagi de son côté André Paccou, responsable local de la Ligue des droits de l’homme, qui a décidé de se joindre à la plainte de l’inspection académique. » 3
Communiqué de la FSU
La FSU de la Corse apporte son entier soutien aux enseignants de l’école de Prunelli di Fium’orbu et condamne avec la plus grande fermeté les menaces proférées à leur encontre par des parents intolérants qui refusent que leurs enfants chantent quelques phrases en arabe.
Le 26 juin, la fête de l’école aurait dû transporter toute la communauté éducative à travers une ode à la vie, à la paix, à la solidarité et à l’amour. En effet, il était prévu que des enfants chantent quelques phrases de la chanson pacifiste « Imagine » de John Lennon dans les cinq langues parlées par les élèves de l’école : le français, le corse, l’anglais, l’espagnol et l’arabe.
La fête est en train de virer au cauchemar et les autorités académiques ont demandé son annulation par mesure de sécurité.
Par-delà la liberté pédagogique, la FSU considère que l’Ecole de la République est un sanctuaire qui ne peut sous aucun prétexte être violé. Aussi, elle affirme avec force et vigueur que l’intolérance, le racisme, la xénophobie n’y ont pas leur place. Elle appelle tous les citoyens à s’élever pour faire barrage à toute forme d’obscurantisme.La Corse, île au cœur de la méditerranée, ouverte depuis la nuit des temps sur le monde, doit rester une terre de paix et de fraternité. Au mois de janvier 2015 nous défilions aux cris de « SIMU CHARLIE », poursuivons ensemble et crions aujourd’hui «TUTTI INSEME » pour que vivent la Liberté, l’Egalité, la laïcité.
Communiqué de la LDH de Corse
La Ligue des droits de l’Homme se félicite de l’initiative prise par les élus et des habitants de Prunelli di Fium’Orbu pour rappeler leur attachement aux valeurs humanistes. Elle participera à la manifestation organisée le 27 juin contre le racisme, pour la tranquillité publique et la fraternité. Aujourd’hui, elle dénonce ceux qui sur des réseaux dits sociaux entretiennent un climat de haine et incitent à la violence. Certains argumentent au nom de la défense de la langue au risque d’en pervertir le sens. Ils stigmatisent la communauté de destin et ont choisi l’exclusion contre la cohésion sociale.
La LDH est prise à partie et le nom d’un de ses responsables est jeté en pâture. Devant ce défoulement malsain, chacun doit assumer ses responsabilités. Pour sa part, la LDH précise qu’elle a adressé une lettre au procureur lui indiquant qu’elle se joignait à la plainte déposée par l’inspectrice d’académie, elle-même violemment prise à partie dans des réseaux « sociaux ». La LDH sera représentée devant la justice par Maître Jean-Sébastien de CASALTA, vice-président de la section de Corse. Quelques individus ne peuvent imposer leur « loi » aux enfants de Prunelli et à toute une communauté villageoise qui sont aussi des victimes.
Ajaccio, le 21/06/2015
- Source : http://ldhcorsica.blogspot.fr/2015/06/prunelli-di-fiumorbu-reaction-de-la-ldh.html.
- Extrait du journal L’Humanité du 19 juin.
- C’est la Ligue des droits de l’Homme qui a adressé un courrier au Procureur de la République pour lui indiquer qu’elle se joint à la plainte de l’inspectrice d’Académie.