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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

de chaleureuses rencontres franco-algériennes

L'Algérie a reçu ces derniers jours deux délégations d'associations françaises qui militent pour le développement de liens d'amitié entre les deux pays : l'Association nationale des Pieds noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA) et l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG). Tous ont insisté sur la nécessité d'une écriture lucide et dépassionnée de l'histoire entre l'Algérie et la France. Autre événement significatif : la rencontre à Alger de Louisa Ighilahriz, victime emblématique de la torture en 1957, et de Simone de Bollardière, veuve du seul officier supérieur français à avoir ouvertement condamné cette pratique.

La lutte des Algériens pour libérer leur pays :

« juste et justifiée »

[ Algérie presse service – le 5 septembre 2013 ]

Des membres de « l’Association nationale des Pieds noirs progressistes et leurs amis » (ANPNPA), venus à Constantine, dans le cadre d’un programme d’amitié et d’échanges, ont affirmé mercredi que la lutte des Algériens pour libérer leur pays « était juste et justifiée », soulignant « militer pour un rapprochement des peuples français et algérien ».

Se déclarant favorables à « l’écriture d’une histoire lucide et dépassionnée entre la France en Algérie », Jacques, Victor, Rémy et plusieurs de leurs amis, ont évoqué une « responsabilité à assumer », un « devoir de mémoire » et un « avenir solidaire ».

Ils ont fait part à l’APS, de leur volonté de « redéfinir le terme “Pied noir” », soutenant que le “Pied noir” « n’est pas nécessairement ce nostalgique du régime colonial et encore moins de l’Algérie française ».

Rencontré à El Khroub, à quelques kilomètres à l’est de Constantine, Jacques Pradel, 69 ans, natif de la ville de Tiaret et président de l’ANPNPA, a précisé que son association « milite pour une amitié forte entre les peuples français et algérien et oeuvre à renforcer les échanges entre les deux pays ».

M. Pradel a insisté sur les termes « Pieds noirs » et « progressistes » dans l’appellation de l’Association pour expliquer que ces deux vocables « se suivent dans un souci de donner une autre définition au “Pied noir” qui n’est pas forcément un nostalgique du système colonial ou un militant du Front National, raciste, mais plutôt une personne ouverte, qui réfléchit et croit que la lutte des Algériens pour la libération de leur pays était juste et justifiée ».

Sur le terrain, l’ANPNPA oeuvre, selon son président, à contribuer à faire connaître la réalité du régime colonial imposé à l’Algérie : « Nos voyages en Algérie procèdent d’une volonté d’apporter des éclaircissements, de démontrer que des “Pieds noirs” avaient dénoncé, à l’époque, les injustices de ce régime et avaient manifesté ouvertement leur solidarité avec le peuple algérien » en lutte pour son indépendance.

M. Pradel revient sur un voyage des membres de cette association, en mai dernier à Guelma, lors de la commémoration du 68e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 pour affirmer que, par leur présence, les membres de l’Association entendaient « condamner sans réserve le système colonial imposé à l’Algérie, ainsi que toutes les injustices et les violences commises ».

Il a également évoqué les rencontres des membres de l’ANPNPA avec des anciens moudjahidine, des jeunes et particulièrement des acteurs de la Révolution algérienne, à l’image de Louisa Ighilahriz et Ali Haroun.

Des rencontres qu’il a qualifiées de « très enrichissantes où il était à chaque fois décelé une volonté sincère d’aller de l’avant dans les relations entre les peuples français et algérien ».

Le président de l’ANPNPA reconnaît « garder toujours en mémoire » les atrocités et crimes commis par la sinistre Organisation de l’Armée Secrète (OAS) dans les rues d’Oran, à la veille de l’indépendance de l’Algérie.

Créée en 2008, l’ANPNPA regroupe des Français originaires d’Algérie qui avaient choisi de s’engager aux côtés des Algériens dans leur combat libérateur et qui furent témoins des atrocités commises par les forces coloniales.

Emouvante rencontre Simone de Bollardière – Louisa Ighilahriz

[par M’hamed Houaoura, El Watan, le 11 septembre 2013]

La veuve du général français Jacques de Bollardière, Madame Simone de Bollardière (91 ans) est arrivée lundi après-midi à Alger, afin de rendre visite aux membres de l’association française 4ACG, (Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre, ndlr), qui viennent d’achever leur séjour en Algérie, après avoir sillonné les wilayas de Constantine, Annaba, Tizi Ouzou, Béjaïa et Alger.

Elle avait été accueillie au salon de l’hôtel Albert 1er par ses compatriotes de l’association 4ACG, de l’association ANPNPA (association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis, ndlr), et de la moudjahida Louisa Ighilahriz et du moudjahid Ghafir Mohamed (Moh Clichy).

Une émotion palpable a baigné l’atmosphère dès les premiers instants de sa rencontre avec le groupe au niveau de l’hôtel.

Cette longue accolade, historique et inédite en Algérie entre Mme Simone de Bollardière et Louisa Ighilahriz, a ému l’assistance. Embrassades, larmes et murmures entre les deux femmes ont brisé le silence qui avait régné en ce moment précis dans le salon de l’hôtel. «C’est vous qui méritez ces fleurs, pas moi», déclare Simone à Louisette, en recevant un bouquet de fleurs. La veuve du général Jacques de Bollardière est la présidente d’honneur de l’association 4ACG. Elle s’est montrée spontanée et naturelle. Avec Louisa Ighilahriz, elle a rappelé les questions qu’elle avait posées au général Aussaresses, en sa qualité de témoin, lors du procès qui s’était déroulé au grand tribunal de Paris.

Rémi (75 ans), blessé durant la guerre d’Algérie, ancien appelé et l’un des 4 membres fondateurs de 4ACG, a tenu à nous expliquer l’objet de son séjour et son soutien aux peuples de Palestine et d’Algérie, tandis que Jacques Pradel, natif de Tiaret et président de l’ANPNPA, informait l’assistance sur les initiatives prises par les membres de son association en France, pour affirmer leur solidarité avec le peuple algérien, tout en précisant qu’ils ne se sentent plus représentés par les associations de pieds-noirs en France.

Moult projets, à titre symbolique, sont initiés par les deux associations françaises en direction de quelques wilayas, avec ce désir de transmettre la véritable histoire aux jeunes générations des deux pays d’une part, et d’autre part contribuer à la réconciliation sincère et durable entre les deux peuples. Multiplier les rencontres entres les jeunes des deux pays, animer les débats dans les écoles françaises et participer à des actions citoyennes en Algérie, telles sont les actions inscrites au menu de ces deux associations afin de pouvoir rapprocher et consolider les liens entre les deux peuples et dévoiler la vérité sur tout ce qui s’était passé durant 132 ans de colonisation.

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