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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Dans toute la France,
des initiatives en 2022
en mémoire du 17 octobre 1961

Davantage que les années précédentes, le 61ème anniversaire du massacre des Algériens désarmés le 17 Octobre 1961 a été l'objet d'initiatives dans de nombreuses villes françaises. Ci-dessous, quelques échos de ce que des associations et des collectivités locales ont organisé. Ainsi à Rennes, une nouvelle plaque commémorative a été posée, et, à Marseille, Nîmes, Grenoble, Besançon, Montpellier et Béziers, des rassemblements ont eu lieu. Trois étudiants en audiovisuel de Roubaix ont réalisé un court-métrage d’animation, « Les Larmes de la Seine », qui a été récompensé lors de la cérémonie des Oscars étudiants à Los Angeles, et, à Charleville-Mézières, une pièce de théâtre a été représentée. Tout cela rappelle que la reconnaissance des crimes de la colonisation est non seulement une nécessité historique mais aussi un enjeu pour que l'avenir de la France ne soit pas prisonnier de cette page sombre de son passé.

À Rennes,
une plaque pour commémorer le massacre


publié par Ouest France le 14 octobre 2022.
Source

La plaque commémorative, sur le mur d’un immeuble de la place Saint-Germain, à proximité de la Vilaine.

Une plaque a été apposée sur la façade d’un bâtiment, place Saint-Germain, près de la Vilaine et de la passerelle où, chaque année, des associations rennaises (jumelage Rennes-Sétif, Association républicaine des anciens combattants, Mouvement de la paix, etc.), commémorent cet événement.

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« Cette tragédie fait partie de notre histoire commune, rappelle Flavie Boukhenoufa, adjointe en charge des relations internationales. Il nous semblait important de reconnaitre ce qui s’est passé et de regarder l’avenir ensemble. »

Flavie Boukhenoufa, adjointe en charge des relations internationales, a présenté la plaque commémorative aux associations.
Flavie Boukhenoufa, adjointe en charge des relations internationales, a présenté la plaque commémorative aux associations.

La commémoration officielle aura lieu lundi 17 octobre 2022 à 18 h, passerelle Saint-Germain, puis à 20 h, projection d’Élise ou la vraie vie, film marquant de ces années, au cinéma Arvor.


A Marseille


Rassemblement
Sous l’ombrière du Vieux-Port
à 18h



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A Nîmes


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Lu à Nîmes, aux jardins de la Fontaine, lors de la commémoration du 17 octobre



Peuple français, tu as tout vu
Oui, tout vu de tes propres yeux.
Tu as vu notre sang couler
Tu as vu la police
Assommer les manifestants
Et les jeter dans la Seine.
La Seine rougissante
N’a pas cessé les jours suivants
De vomir à la face
Du peuple de la Commune
Ces corps martyrisés
Qui rappelaient aux Parisiens
Leurs propres révolutions
Leur propre résistance.
Peuple français, tu as tout vu,
Oui, tout vu de tes propres yeux,
Et maintenant vas-tu parler ?
Et maintenant vas-tu te taire ?

[/Kateb Yacine
La gueule du loup
/]


A Besançon



Un jeté de fleurs dans le Doubs a été organisé depuis le pont Battant de Besançon, où est posée une plaque commémorative à la mémoire des victimes de cette répression.

À l’initiative du MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié envers les peuples, une centaine de personnes ont commémoré le 17 octobre 1961. Photo ER/Arnaud CASTAGNÉ
À l’initiative du MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié envers les peuples, une centaine de personnes ont commémoré le 17 octobre 1961. Photo ER/Arnaud CASTAGNÉ


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Spectacle de danse
Lundi 17 octobre à 19h30
au Théâtre Ledoux


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A Grenoble



Quelques images de la cérémonie qui s’est déroulée à l’initiative du « Collectif 17 octobre 1961 Isère », au quartier Très-Cloîtres pour s’achever sur le pont Saint-Laurent où les participants ont jeté des fleurs dans l’Isère en souvenir de cet événement.

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Eric Piolle, Maire de Grenoble.
Eric Piolle, Maire de Grenoble.





Appel du Collectif 17 octobre 1961 Isère
Rendre hommage aux victimes de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers de travailleurs algériens et leurs familles ont manifesté pacifiquement à Paris pour le droit à l’indépendance de l’Algérie, pour leur droit à l’égalité et à la dignité, contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé.

Alors que la manifestation était pacifique, la répression s’est abattue sur les manifestants avec une grande violence : des milliers d’arrestations, des centaines de morts ou disparus. Le préfet de police de Paris qui conduisait les opérations était Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de
crimes contre l’humanité pour des actes commis entre 1942 et 1944. Nous savons aujourd’hui que Charles de Gaulle, alors le président de la République, était au courant. Au nom de la raison d’État, le silence fut organisé sur cette tragédie par le pouvoir de l’époque et ses successeurs. C’est grâce à l’action de citoyens, historiens, écrivains, associations, grâce au foisonnement d’initiatives militantes, que la vérité a pu émerger.

Rendre hommage aux victimes de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961, c’est refuser la violence d’État utilisée pour réprimer les manifestations, c’est refuser la banalisation des violences policières, dont est notamment victime la jeunesse des populations issues de l’immigration. 1962-2022 : l’indépendance de l’Algérie est une victoire sur le colonialisme. Il est essentiel de maintenir vivante la mémoire, lutter contre la réhabilitation du colonialisme et de leurs tenants.

En cette année du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, nous tenons à affirmer que la victoire du peuple algérien est une victoire sur le colonialisme et une avancée majeure pour tous les peuples. Alors que la colonisation est toujours une violence faite contre un peuple, comment comprendre que le Président Emmanuel Macron prétende tenir un discours de vérité et de reconnaissance en déclarant qu’entre la France et l’Algérie « c’est une histoire d’amour » ? 60 ans après la tragédie que fut la guerre d’Algérie, il est temps que le sommet de l’État tienne un discours où soit dite la vérité sur ce que furent la colonisation et la guerre d’Algérie, et où soient reconnues les responsabilités de l’État français.

Libération immédiate des prisonniers d’opinion en Algérie

200 à 300 « prisonniers d’opinion » restent emprisonnés en Algérie pour les manifestations pacifiques connues sous le nom de mouvement Hirak qui ont déferlé sur l’Algérie à partir de février 2019. La victoire en 1962 est celle de l’émancipation du peuple algérien vis à vis de la domination coloniale.
Comment comprendre que le 60ème anniversaire soit célébré avec des centaines de personnes en prison dont le seul crime est d’avoir manifesté pacifiquement et exercé leur droit d’expression ?

L’hommage aux manifestant.es du 17 octobre 1961 doit aussi se traduire par une solidarité au présent avec le combat démocratique du peuple algérien. C’est pourquoi nous nous associons à la demande des organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International et la
Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) de « libérer immédiatement et sans condition au moins 266 militants opposés au pouvoir dans des situations allant de l’arrestation à l’emprisonnement, pour leur participation aux manifestations du Hirak ».

Manifestons pour :
• exiger de l’État français qu’il reconnaisse officiellement sa responsabilité dans les massacres liés à la colonisation ;
• exiger la reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 comme crime d’État ;
• réclamer l’ouverture des archives de la Guerre d’Algérie et de la colonisation aux chercheurs français et étrangers, sans restrictions, ni exclusives ;
• refuser les discours xénophobes, racistes, colonialistes.

Appel à l’initiative de :
Algérie au coeur, Amal, Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis (ANPNA), Association de Solidarité des Algériens de l’Isère (ASALI), Comité de soutien aux réfugiés algériens (CSRA), Coup de Soleil Rhône-Alpes, La Libre Pensée, Mouvement de la Paix-Isère, Ras L’Front Isère

Soutenu par :
Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO), Association tisser les liens solidaires (ATLLAS), Collectif des Algériens de Grenoble, association dauphinoise d’amitiés franco-libanaises (ADAFL), Association des Tunisiens de l’Isère Citoyens des deux rives (ATI-CDR), Actions de solidarité avec les peuples d’Amérique latine et pour la diffusion des cultures d’origine (ACIP-ASADO), Association France Palestine Solidarité Isère (AFPS 38), Association isèroise des ami.es des Kurdes (AIAK), ATTAC 38, Cercle Bernard Lazare, Cercle laïque de l’agglomération grenobloise, Collectif contre la traite négrière et l’esclavage (CTNE), Ligue des droits de l’Homme Métropole Grenoble (LDH), Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDDHI), Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL), Maroc Solidarités Citoyennes, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Nil Isère, Réseau éducation sans frontières (RESF 38), Réseau universités sans frontières (RUSF 38), Survie Isère, Union juive française pour la paix (UJFP 38), FSU 38, Solidaires 38, SUD Lutte de classes éducation, UD CGT 38, Syndicat CGT des travailleurs sans-papiers, Action antifasciste Grenoble, ADES, Europe-Écologie Les Verts 38 (EE-LV 38), Ensemble! Isère, Génération·s, Go Citoyenneté, la France Insoumise 38, Lutte Ouvrière, NPA 38, PCF 38, PCOF, PEPS Isère, POI 38, PS 38, Réseau citoyen de Grenoble, Union communiste libertaire Grenoble (UCL Grenoble).


A Béziers



Comme chaque année depuis 2014 un groupe de militants attachés à la paix et à l’amitié entre les peuples s’est retrouvé ce lundi 17 octobre sur le Pont Vieux de Béziers.

Les participants ont symboliquement jeté quelques fleurs et quelques rameaux de châtaignier dans l’Orb en hommage aux noyés de la Seine du 17 octobre 1961.

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A Montpellier



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De Roubaix à Los Angeles…


Un film d’animation sur le massacre des Algériens à Paris,
primé aux Oscars

par Algérie Presse Service, publié le 21 octobre 2022.
Source

Un film d’animation français sur le massacre de manifestants algériens commis par la police à Paris en 1961 et occulté pendant des décennies par les autorités, a été récompensé jeudi lors de la cérémonie des Oscars étudiants à Los Angeles.

Le court-métrage « Les Larmes de la Seine » dissèque la répression policière sanglante de la manifestation d’Algériens du 17 octobre 1961, qui a fait des dizaines, voire des centaines de morts, sous l’autorité du préfet Maurice Papon.

Le film a raflé une médaille de bronze lors de la cérémonie. »Nous avons voulu faire ce film pour mettre la lumière sur un événement bien trop méconnu en France, alors qu’il fait partie de notre histoire », ont expliqué les réalisateurs, Yanis Belaid, Eliott Benard et Nicolas Mayeur, trois étudiants de l’école Pôle 3D de Roubaix.

« Nous serions heureux que cela donne envie aux gens d’en découvrir davantage, et de montrer notre façon de voir l’avenir sans oublier ce qui s’est passé », ont-ils ajouté en recevant leur prix.

Le 17 octobre 1961, quelque 30 000 Algériens avaient manifesté pacifiquement à Paris contre le couvre-feu qui leur était imposé, à l’appel du Front de libération nationale (FLN) qui réclamait l’indépendance de l’Algérie.

Les Oscars étudiants sont très suivis à Hollywood. Parmi les anciens lauréats figurent Spike Lee, Pete Docter (créateur de Monstres & Cie et Là-haut), Robert Zemeckis (réalisateur de Retour vers le futur), et Cary Fukunaga (réalisateur de Mourir peut attendre).

La bande annonce de ce film
« Les Larmes de la Seine »



A Charleville-Mézières



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