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Édition du 1er mars au 15 mars 2025

Dans « Orient XXI » : Palestine. En Cisjordanie, la brutalité des colons en roue libre

Dans les territoires occupés, le harcèlement des colons et de l’armée est toujours plus terrible : des centaines de morts, des milliers d’agressions, des pillages sévères. Rencontres, en ce début 2025, en compagnie d’une délégation de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), avec des Palestiniens victimes de la volonté israélienne d’annexion.

De notre envoyé spécial en Palestine

En ces premiers jours de 2025, je parcours les routes de Palestine au pas de charge. Enfin, certaines routes. À côté du réseau traditionnel aux tracés antiques, comme souvent au Proche-Orient, les routes réservées aux colons transpercent le paysage, surélevées, grillagées, vidéosurveillées. Menaçantes, nombreuses et rapides, ces voies prioritaires rendent l’apartheid pratique, comme une application de transport. Ce paysage palestinien fragmenté, gravement altéré par la colonisation, les blocs de béton, les tourbillons de poussière, les traces de destructions, je le connais, je l’ai parcouru maintes fois ces dernières années. Pourquoi la Palestine semble plus moche, sale, triste qu’au printemps dernier. L’injustice y crève les yeux, étouffe comme le souffle de l’enfer. Ces voies de la discrimination sont laides. Elles sont un des signes qu’en Palestine tout s’enfonce dans l’inacceptable. L’indifférence du monde devrait donner à pleurer, si cela servait à soulager ma colère.

Les faits ne laissent aucun répit. Exécutions sommaires, passages à tabac, incendies de maison, destructions de fermes, saccages de terre, arrestations arbitraires… Responsables de cette rengaine quotidienne : des colons organisés en milices armées par le gouvernement et des soldats acteurs de la répression, complices des horreurs des dits-colons. Ce qui se déroule dans les profondeurs de la Palestine est « de pire en pire ». Tout le monde me le dit.

Pour la délégation de la FIDH que j’accompagne, la diplomatie de l’accolade est le signe de partage et de solidarité. Celles et ceux que l’on rencontre se forcent à sourire mais ont envie de hurler. « Comment vous-dites déjà ? Pénible [en français]  », tente de plaisanter un homme dont le regard a perdu toute confiance, tandis qu’il étreint nos mains.

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