Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

D’Ismaÿl Urbain à Albert Camus : réformistes et libéraux dans l’Algérie coloniale

Rencontre organisée par : l’association Coup de soleil, la Société des études camusiennes et la Société des études saint-simoniennes, le samedi 13 avril 2013, de 9h à 18h, à l’Institut du monde arabe place Mohammed V, Paris 5e (entrée libre). Pour télécharger la plaquette de présentation et le programme, cliquer sur ce lien.

« D’Ismaÿl Urbain à Albert Camus :

réformistes et libéraux dans l’Algérie coloniale »

Cette rencontre a pour origine la volonté de mettre en lumière ceux que l’on a appelés, peu avant et au début de la guerre d’indépendance, les « libéraux » d’Algérie. Le succès des deux débats organisés sur ce thème par Coup de soleil, en 2010 et en 2013, a confirmé l’intérêt du public pour un mouvement qui a trop souvent souffert d’une visibilité moindre que celle d’autres forces poussées au premier plan de l’Histoire. Car des femmes et des hommes d’Algérie, européens, juifs ou musulmans, ont cru et oeuvré à un rapprochement entre des communautés que la société coloniale opposait.

En portant le regard sur les 132 ans de la colonisation française, l’organisation d’une rencontre étendue à toute une journée permettra d’identifier des acteurs engagés dans la recherche d’un rapprochement qui, pour eux, passait par l’accès de tous à la représentation politique et l’égalité des droits.

Sous le Second Empire, le saint-simonien Ismaÿl Urbain avait défendu et commencé à appliquer, avec l’appui de Napoléon III, un programme de réformes que ses adversaires ont qualifié de «Royaume arabe», alors qu’il se proposait d’édifier une Algérie de citoyens.

Avec la Troisième République, la priorité donnée à la colonisation de peuplement et la vague des expropriations foncières ont davantage encore écarté les Musulmans des droits de la citoyenneté. Des «réformistes» ont tenté de s’y opposer au nom des principes républicains et de la nécessité de réduire, notamment par l’instruction publique, un fossé entre les communautés qui
menaçait à terme leur coexistence.

Parmi ceux qui, en bonne ou mauvaise part, ont été qualifiés d’ « indigénophiles », de «réformistes» ou de «libéraux», on trouve des élus musulmans aussi bien que des gouverneurs généraux, un maire d’Alger, des responsables religieux, des universitaires, des journalistes, des médecins, des architectes, des avocats, des instituteurs, des syndicalistes… Autant de cas, autant d’individus, que leur dispersion a privés de l’efficacité propre aux groupes organisés.

Que leurs tentatives aient été mises en échec, ou qu’elles aient comporté une part d’illusion sur la possibilité de fonder dans la durée une colonisation « à visage humain », n’est pas une raison pour les ignorer. La recherche sur « réformistes et libéraux » est en effet indispensable à une réflexion sur les raisons qui ont conduit à ce que la décolonisation ait été payée d’une guerre
meurtrière et du départ de la grande majorité de la population non musulmane. Peut-être aidera-telle aussi à constituer un socle de références et d’exemples sur lequel asseoir des relations franco-algériennes apaisées.

Tout au long de la guerre pour l’indépendance, des Français comme des Algériens ont agi pour que cesse l’horreur et que s’ouvrent des négociations. Ainsi, l’Appel des 61 élus du deuxième collège qui, le 26 septembre 1955, ont demandé au Parlement et au gouvernement la cessation de la répression et une politique qui reconnaisse « l’idée nationale algérienne ». Ainsi l’Appel pour
une trêve civile, défendu par Albert Camus à Alger, le 22 janvier 1956, en présence de responsables algériens. Mais la rencontre du 13 avril 2013 se veut aussi un hommage à tant d’autres qui, face aux violences de l’Histoire, ont tenté de sauvegarder, en terre algérienne, ces valeurs universelles que sont la liberté, la justice, le droit à la vie et à la dignité.

Programme


– 9h – 9h30 (30mn) – Accueil du public

– 9h30 – 9h45 (15mn) – Présentation de la journée (Georges MORIN)
– 9h45 – 10h15 (30mn) – Introduction générale (Jean-Pierre PEYROULOU)
Réformistes et libéraux dans l’Algérie coloniale, de 1830 à 1962

– 10h30 – 12h (1h 30mn) – Table ronde n°1 :

« Royaume arabe » et réformisme républicain (1830-1918)

  • 10h30- 10h40 (10mn) – Présentation de la table ronde (Michel LEVALLOIS)
  • 10h40 – 10h55 (15mn) – Ismaÿl Urbain et le « royaume arabe » (Michel LEVALLOIS)
  • 10h55 – 11h10 (15mn) – Le réformisme républicain : la mission sénatoriale de 1892 ; le gouverneur général Charles Jonnart et Georges Clémenceau (Jacques FRÉMEAUX)
  • 11h10 – 11h25 (15mn) – M’Hamed Ben Rahal, le recteur Charles Jeanmaire et le système éducatif en Algérie (Gilbert GRANDGUILLAUME)
  • 11h25 – 11h40 (15mn) – Maurice L’Admiral, un Guadeloupéen « indigénophile » au barreau d’Alger (Christian PHÉLINE)
  • 11h40 – 12h (20mn) – Débat avec le public

– 14h – 15h30 (1h 30mn) – Table ronde n°2 :

Les réformistes et l’émergence du nationalisme algérien (1919-1944)

  • 14h – 14h10 (10mn) – Présentation de la table ronde (Georges MORIN)
  • 14h10 – 14h25 (15mn) – Les lieux et manifestations d’une « mixité » vécue entre Algériens et Européens : l’exemple des syndicats enseignants (Aïssa KADRI)
  • 14h25 – 14h40 (15mn) – Les Oulémas : de la réforme islamique au Congrès musulman (Augustin JOMIER)
  • 14h40 – 14h55 (15mn) – Le projet de loi Blum-Viollette de 1936 (Georges MORIN)
  • 14h55 – 15h10 (15mn) – Ferhat Abbas, du réformisme au nationalisme (Julien FROMAGE)
  • 15h10 – 15h30 (20mn) – Débat avec le public

– 16h – 17h30 (1h 30mn) – Table ronde n°3 :

Les libéraux face à la montée des périls (1945-1962)

  • 16h – 16h10 (10mn) – Présentation de la table ronde (Agnès SPIQUEL)
  • 16h10 – 16h25 (15mn) – Les libéraux, diversité et convergences (Cyrille DUCHEMIN)
  • 16h25 – 16h40 (15mn) – Les élus du second collège pendant la guerre d’Algérie (Jean-Philippe OULD-AOUDIA)
  • 16h40 – 16h55 (15mn) – Jacques Chevallier, « l’homme qui voulait empêcher la guerre d’Algérie » (José-Alain FRALON)
  • 16h55 – 17h10 (15mn) – Albert Camus avec les libéraux, depuis les années 1930 jusqu’à l’Appel pour une trêve civile (Agnès SPIQUEL)
  • 17h10 – 17h30 (20 mn) – Débat avec le public

– 17h30 – 18h (30 mn) – Conclusion (Denise BRAHIMI)

Facebook
Twitter
Email