Elle a été profondément scandalisée par la chronique d’Elie Wiesel dans le New York Times du 22 août. Le Prix Nobel de la Paix y qualifiait les colons évacués de « dépossédés« , « obligés de se déraciner […] pour un futur avec des étrangers « , et reprochait aux Palestiniens de ne pas avoir » fait de geste collectif » pour atténuer la » douleur » de ceux qui ont colonisé leurs terres pendant 38 ans1.
Cordelia Edvardson répond de façon cinglante à Elie Wiesel par une lettre ouverte 2,
dont voici une traduction que nous espèrons fidèle 3
Elie,
Je t’écris cette lettre ouverte en ta qualité de survivant de l’Holocauste. Comme tu te le rappelles peut-être, puisque nous nous sommes rencontrés à différentes occasions, je suis également une survivante de l’Holocauste. Nos souvenirs de l’Holocauste sont évidemment différents et uniques, de même que les chiffres qui ont été marqués au fer rouge dans notre chair à l’arrivée à Auschwitz. Ton Holocauste est autre que celui d’Imre Kertesz, et dans « La liste de Schindler« , l’épopée kitsch sur l’Holocauste de Spielberg, je ne retrouve pas « mon » Holocauste.
Mais, et c’est là le cœur du problème, quand tu t’exprimes oralement ou par écrit en différentes circonstances, on t’écoute avec respect, même si la question traitée n’est pas l’Holocauste mais le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, la paix en général, ou toute autre question. Ton passé donne à tes paroles un poids certain sur différents sujets, un poids qu’elles ne méritent pas, selon moi.
Laisse-moi éclairer mes propos par ta tribune récente (du 22/8) dans l’International Herald Tribune. Tu y évoques le retrait israélien de Gaza, l’évacuation des colons, […]