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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

commémoration du génocide Rom sous le nazisme

Un hommage a été rendu le 2 août 2014, sur les lieux de l'ancien camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, à Oswiecim en Pologne, à l'occasion du 70e anniversaire du massacre de plusieurs milliers de Roms qui s'y déroula dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Selon les historiens, 220 000 à 500 000 Roms ont été assassinés par le régime nazi, une tragédie que les communautés roms appellent Samudaripen ou Pharrajimos. L'Union européenne estime qu'il y a actuellement 10 à 12 millions de Roms, Tsiganes ou Gitans, ce qui fait d'eux la plus grande minorité ethnique en Europe, victime dans de nombreux pays de discriminations, d'une extrême pauvreté, et d'un accès inégal aux soins et à l'éducation.

Pologne: hommage aux Roms victimes du génocide commis par les nazis

[Libération->http://www.liberation.fr/monde/2014/08/02/pologne-hommage-aux-roms-victimes-du-genocide-commis-par-les-nazis_1074648
]
avec AFP, le 2 août 2014

Plus d’un millier de personnes venues de 25 pays d’Europe ont rendu hommage samedi aux Roms, victimes d’un génocide sous l’Allemagne nazie, à l’occasion du 70e anniversaire du massacre de plusieurs milliers d’entre eux dans la nuit du 2 au 3 août 1944 dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Ce jour est une date symbolique pour les Roms : au cours de cette nuit là, 3.000 Roms, dont de nombreux enfants, ont été conduits dans les chambres à gaz du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, installé par l’Allemagne nazie dans le sud de la Pologne.

Cet endroit «symbolise toute la souffrance des Roms et des Sinti à l’époque nazie», a rappelé devant le mémorial aux victimes roms d’Auschwitz le chef de l’Association des Roms en Pologne, Roman Kwiatkowski.
«Nous nous unissons ici dans la douleur, dans la mémoire des victimes. Ici, nous nous consolidons en tant que peuple. Non seulement par rapport à notre passé mais aussi à notre avenir», a-t-il déclaré.

Une rescapée d’un pogrom anti-rom, Krystyna Gil, âgée de 76 ans, a rappelé les souffrances de sa famille.

«Je vous dis : n’oubliez jamais», a imploré cette femme qui fut avec sa grand-mère la seule de sa famille de 47 personnes à avoir survécu. Au cours de ce pogrom, 93 Roms ont été fusillés par les Allemands en 1943, à Szczurowa, un petit village du Sud-Est de la Pologne.

«J’avais cinq ans à l’époque, je suis devenue orpheline. Je ne sais pas ce que cela veut dire, l’amour d’une mère et d’un père. J’ai perdu mon frère de dix ans et ma soeur de deux ans», a raconté à l’AFP cette femme devenue conductrice de tramways à Nowa Huta (sud).

«Ma grand-mère me disait ‘n’oublie jamais’. Tant d’années se sont écoulées, mais moi je me souviens toujours», a-t-elle dit.

Un message du président polonais, Bronislaw Komorowski, a été lu à l’occasion de cette Journée internationale du souvenir de l’Holocauste des Roms. «Notre devoir est de nous souvenir des victimes du Pharrajimo, le génocide des Roms. Mais aussi de s’opposer à toutes les formes d’intolérance à l’égard des Roms et d’autres groupes ethniques, à toutes les formes de racisme et de xénophobie», a-t-il écrit dans son message.

Un génocide oublié

«C’est un génocide oublié par les Européens et cela devrait changer», a déclaré à l’AFP Thomas Schobesberger, 23 ans, autrichien.

«Moi même, je ne suis pas rom, mais je suis venu ici pour rendre hommage aux victimes du génocide des Roms pendant la Seconde Guerre mondiale et faire en sorte que ce chapitre de l’histoire soit mieux connu».

«Contrairement au génocide des Juifs, connu à travers le monde entier, le génocide et les souffrances des Roms sont ignorés», a ajouté cet habitant de Vienne qui a participé à une conférence de trois jours à Cracovie, organisée par une association internationale de jeunes Roms (TernYpe International Roma Youth Network) et une ONG éducative de Cracovie Roma Educational Association Harangos.

Après les Juifs, dont près d’un million ont été exterminés à Auschwitz, et les Polonais dont 80.000 y périrent, les Roms ont été le troisième groupe de déportés dans ce camp de la mort. Quelque 21.000 déportés roms, originaires de 14 pays d’Europe, y trouvèrent la mort. Selon les historiens, 220.000 à 500.000 Roms ont été assassinés par le régime nazi.

Vendredi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry, rendant hommage aux victimes du génocide des Roms, a appelé à tirer les leçons de l’Histoire et déploré le racisme dont ils font toujours l’objet.
«Le racisme contre les Roms perdure encore aujourd’hui», a-t-il affirmé, sans dénoncer de pays en particulier.

L’Union européenne estime qu’il y a actuellement en Europe 10 à 12 millions de Roms, soit la plus importante minorité ethnique de ce continent. Dans certains pays ils continuent à être victimes de discriminations, vivent dans une extrême pauvreté et jouissent d’un accès inégal aux soins ou à l’éducation.

«Les Roms font toujours trop souvent l’objet d’intolérance», a déclaré à l’AFP M. Kwiatkowski. «Les propos dénigrant les Roms sont encore trop fréquents», a-t-ajouté.

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