Communiqué de presse du 22 avril 2005 de Christiane Taubira
Réagissant à l’article de Monsieur Alain Gérard Slama dans le Figaro du 18 avril dernier1, Christiane Taubira, députée de Guyane, prend acte de l’offensive des nouveaux chantres de la colonisation et s’étonne de la pauvreté des arguments et de la mauvaise foi de leurs auteurs. Elle rappelle que la loi 2001-434 énonce que la Traite Négrière et l’Esclavage constituent un Crime contre l’Humanité, ce qui ne fait contestation ni chez les Historiens, ni chez les Juristes qui en convenaient, bien avant l’adoption de cette loi.
Quant à l’article 2 relatif à la modification des programmes scolaires, il prévoit que cette Histoire y trouve la place qu’elle mérite. Est-il utile de rappeler qu’elle a duré quatre siècles et demi et impliqué trois continents ? En tout état de cause, il n’y a dans cette loi aucune injonction sur la façon d’introduire cette histoire, ce qui laisse les Historiens libres de leurs interprétations. D’ailleurs, certains ne se gênent pas pour construire avec effort des thèses très relativistes.
L’article 4 de la loi du 23 février 2005, au contraire, commande aux Enseignants de diffuser une vision « positive » de l’œuvre coloniale. Il est surprenant, et pour tout dire inquiétant, que des personnes attachées à la démocratie s’accommodent de cette sommation d’Histoire officielle.
Il n’y a que de la mauvaise foi, probablement portée par un projet idéologique, non seulement à comparer ces deux lois mais encore à prétendre que celle de 2001 est plus impérative et orientée que celle de 2005. Mais la France a déjà connu de tristes précédents de ce type de manœuvres.
Doit-on comprendre aussi que la loi reconnaissant le génocide des Arméniens est contestée ?