Communiqué du comité régional PACA de la LDH
Célébration du 19 mars 1962
Ainsi Christian ESTROSI, dans son mandat de Président du Conseil régional refuse de participer aux prochaines cérémonies qui tous les 19 mars célèbrent le cessez-le-feu décrété en Algérie dès le lendemain des accords d’Evian, cérémonies auxquelles cette année, la République a choisi de donner un éclat particulier.
La raison avancée, la souffrance des Harkis et des Pieds-noirs, ne trompe personne, car les morts, les horreurs qui suivirent le cessez-le-feu sont effroyablement semblables à ceux de toutes les fins de conflit. Ici, ils deviennent un prétexte tragique pour la conquête d’un certain électorat, et ce faisant, le président du Conseil régional désespère tous ceux qui souhaiteraient voir s’installer enfin sur ce sujet, d’une part une authentique fraternité républicaine entre citoyens de toutes origines au sein de notre communauté nationale et, sur les rives de la Méditerranée, d’autre part, une véritable réconciliation entre ses peuples divers et si proches.
Nous n’ignorons pas les souffrances que nos compatriotes harkis et pieds-noirs ont connues. Pour autant, il ne faut pas rejeter celles des Algériens, ni celles des appelés du contingent qui ont été plus de 1,3 millions à devoir participer à cette guerre et pour lesquels le 19 mars fut une immense délivrance, ainsi que pour leurs familles.
Ainsi, la prétendue protection des Harkis et les Pieds-noirs ne peut s’opposer à celle de tout un peuple et à celle d’autres peuples. Sinon, accommodant la mémoire à des motifs de basse politique locale, elle n’est que le fruit médiocre de la concurrence que le Président du Conseil régional engage avec le FN.
Et dans un moment si incertain pour leur avenir, en niant le 19 mars, Christian ESTROSI ne sert ni ses compatriotes, ni leur volonté d’échanger en toute quiétude avec les peuples qui partagent cette mare nostrum porteuse, depuis toujours, de culture et de richesses.
Christian Estrosi ne participera pas aux cérémonies du 19 mars
Dans un communiqué, Christian Estrosi, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, annonce qu’il « refusera de participer aux cérémonies organisées le 19 mars » commémorant les accords de 1962, mettant fin à la guerre d’Algérie.
Ni présent, ni représenté. Dans un bref communiqué, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur annonce qu’il ne participera pas aux cérémonies organisées le 19 mars, lors de la journée nationale du souvenir « des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie ».
Le Sénat avait adopté en 2012 une proposition de loi socialiste, adoptée par l’assemblée nationale dix ans plus tôt sous le gouvernement Jospin, consacrant le 19 mars 1962 – jour du cessez-le-feu en Algérie – comme journée nationale en France.
Depuis la première journée organisée en 2013, la polémique a gonflé autour de cette question. Dans le Sud de la France notamment, où plusieurs élus LR comme Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, ou encore Elie Aboud, député de l’Hérault, ont refusé de commémorer le 19 mars 1962. Plus à droite, Robert Ménard, le maire de Béziers, était l’an dernier allé jusqu’à débaptiser la rue du 19 mars 1962.
Christian Estrosi, maire de Nice était de ceux-là, refusant que les bâtiments publics de sa ville marquent l’événement, malgré une circulaire préfectorale allant en ce sens. Depuis deux ans, l’élu de la République n’a pas appliqué la loi, refusant d’organiser toute cérémonie du souvenir dans sa ville… Et visiblement, son nouveau costume de président de la Région Paca, n’y change rien.
Participer, constituerait « une provocation inqualifiable à l’égard de l’ensemble de la communauté rapatriée et des harkis », estime Estrosi, précisant que dans ce « combat » il sera « toujours, avec Agnès Rampal, présidente de la commission Euroméditerranée au Conseil Régional, aux côtés des harkis, des rapatriés et du monde combattant, comme je l’ai toujours été. Cette date constitue pour eux un déni de vérité. Je veux rappeler avec force que le nombre de victimes et de disparus s’est amplifié après le 19 mars 1962 – une date qui, en réalité, marque le début d’enlèvements et du massacre de milliers de civils européens et de harkis ».
De la mairie de Nice à l’hôtel de Région, le discours reste donc le même, jouant sur la controverse, loin de l’ouverture d’esprit prônée en décembre dernier au lendemain de son élection face à Marion Maréchal-Le Pen. Loin de ce que les citoyens progressistes qui l’ont porté à la tête de la Région sur la base d’un large socle républicain, auraient pu espérer.
Car avec ces gesticulations inutiles, c’est surtout cette douloureuse page de l’histoire française, encore froissée à l’automne dernier à Marseille, avec le procès fait au président de l’association Sortir du colonialisme autour de l’affaire Audin, qui a toujours autant de mal se tourner.
Ch. C