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Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024
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Au Sahara, le lourd passé nucléaire et chimique…

De 1960 à 1966, la France s'est livrée dans le Sahara algérien à des expérimentations nucléaires. Elle a alors exposé gravement des appelés du contingent et des habitants à des risques de contamination déjà prouvés scientifiquement. Mais, le fait est moins connu, de 1958 à 1978, la base de "B2 Namous", dans l'ouest du Sahara algérien, a servi de terrain d'essai d'armes chimiques, notamment du gaz sarin, avec l'accord secret, après l'indépendance, des autorités algériennes. Selon les mémoires du général algérien à la retraite Rachid Benyelles, ils ne se sont pas arrêtés en 1978 mais en 1986. Nul ne sait si ce site, qui aurait servi de lieu de détention dans les années 1990, a été décontaminé, comme c'aurait été convenu entre l'Algérie et la France en 2012.

Par Bruno Barrillot et Alain Ruscio

Les essais nucléaires, de 1960 à 1966

Les expérimentations de l’arme nucléaire au Sahara, entre 1960 et 1966, c’est-à-dire en une période qui va de part et d’autre de la fin de la guerre d’Algérie, sont à présent relativement bien connues de l’opinion (voir notamment les articles publiés sur ce site en 2008, 2011 et en 2014). Entre 1960 et 1966, la France a procédé dans le Sahara algérien à 17 essais nucléaires. Quatre explosions atmosphériques ont été réalisées dans le désert du Tanezrouft sur le site d’Hamoudia, à 50 km au sud de la palmeraie de Reggane en 1960 et 1961. Treize autres expériences ont été effectuées en tunnels dans la montagne du Taourirt Tan Afela, près du lieu-dit In Eker situé à quelque 100 km au nord de Tamanrasset dans le Hoggar entre 1962 et 1966.

D’autres expérimentations explosives, dites complémentaires, dispersèrent en surface sur de grandes étendues de petites quantités de plutonium. On décompte 35 expériences complémentaires sur le site d’Hamoudia entre avril 1961 et mai 1963 tandis que 5 autres expériences furent réalisées entre mai 1964 et mars 1966 sur le site du Tan Ataram proche de la montagne du Taourirt Tan Afela.

Selon les données du ministère de la Défense, souvent approximatives, 38 500 militaires, civils du Commissariat à l’énergie atomique et d’entreprises sous-traitantes et personnels recrutés localement ont été engagés sur les deux sites sahariens entre 1958 et 1966. À la même période, la population locale résidente autour du site de Reggane a été évaluée à 40 000 personnes tandis que dans un rayon de 200 km autour d’In Eker on décomptait environ 5.200 sédentaires et 2 730 nomades.

Le 1er novembre 1958, les trois puissances nucléaires (États-Unis, URSS, Royaume-Uni) avaient décidé un moratoire des essais atmosphériques sous la pression de la communauté scientifique internationale. En effet, plusieurs personnalités françaises dont Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix, s’étaient associés à l’appel des 9 235 savants de tous pays qui, quelques mois plus tôt, avaient remis aux Nations Unies un manifeste en faveur de la cessation des explosions expérimentales.

Néanmoins, le 13 février 1960, la France faisait exploser sa première bombe atomique à Reggane, violant ainsi le moratoire. Cette initiative, outre ses effets régionaux désastreux, a par ailleurs déclenché la reprise des essais nucléaires par les États-Unis et l’URSS dès 1961. Les pressions diplomatiques de plusieurs pays africains obligèrent cependant la France à renoncer à des expériences aériennes1. Effectivement, des documents d’époque, déclassifiés du secret défense en 2012, ont montré que les retombées radioactives des quatre tirs aériens de Reggane (1960-1961) ont été mesurées sur toute l’Afrique de l’Ouest2. Après l’indépendance de l’Algérie, la déclaration de principe relative aux questions militaires des accords d’Évian du 18 mars 1962 stipulait : « La France utilisera pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations In-Eker, Reggan et de l’ensemble de Colomb-Béchar-Hamaguir dont le périmètre est délimité dans le plan annexé, ainsi que les stations techniques de localisation correspondantes »3. Cette formulation qui ne mentionne même pas les essais nucléaires a permis à la France de poursuivre des essais souterrains à In Eker jusqu’en 19664.

Malgré l’emploi massif sur les sites d’expérimentation de personnels non informés sur les risques des radiations (jeunes appelés du contingent, ouvriers recrutés localement), les autorités militaires se sont affranchi des impératifs et des normes de radioprotection. Pourtant, depuis la publication à partir de 1957, d’une synthèse américaine publique et très détaillée The effects of nuclear weapons, les autorités françaises n’ignoraient rien des risques sanitaires et environnementaux des essais nucléaires. Le promoteur de la bombe française, le général de Gaulle, n’écrivait-il pas : « Je dois dire que la révélation des effroyables engins m’émeut jusqu’au fond de l’âme. Sans doute ai-je été depuis longtemps averti que les Américains étaient en train de réaliser des explosifs irrésistibles en utilisant la dissociation de l’atome. Mais pour n’être pas surpris, je n’en suis pas moins tenté par le désespoir en voyant paraître le moyen qui permettra, peut-être, aux hommes de détruire l’espèce humaine » (Mémoires de guerre, 19595).

Et pourtant, le 13 février 1960, l’enthousiasme du Général transparaissait dans son message de félicitations envoyé aux armées pour la première bombe Gerboise bleue de Reggane : « Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière… »

Le 25 avril 1961, préparant une hypothétique guerre nucléaire, on a fait manœuvrer volontairement des unités militaires, y compris des fantassins, à quelques centaines de mètres du point zéro au moment de l’explosion Gerboise verte pour « étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme atomique afin d’obtenir les éléments nécessaires à la préparation physique et à la formation morale du combattant moderne »6.

Pas plus que pour les personnels militaires, les populations civiles des petites localités et oasis, dont certaines se situaient à moins de 50 km des points zéro des explosions, n’ont bénéficié d’abri de protection ou de mesures de sauvegarde. En 1967, après le retrait des unités françaises, les populations locales n’ont pas reçu de mises en garde ou d’avertissements sur les dangers de manipulation des matériaux contaminés laissés sur place ou enterrés sous quelques centimètres de sable.

Contrairement aux affirmations publiques des autorités françaises, les expériences souterraines en tunnel dans la montagne du Taourirt Tan Afela ont provoqué des fuites radioactives gazeuses et même solides. Le rapport confidentiel défense La genèse de l’organisation et les expérimentations du Sahara révèle que 12 des 13 tirs souterrains n’ont pas été contenus. Le 1er mai 1962, les barrières de protection ayant cédé, l’essai Béryl a provoqué un énorme panache radioactif qui a contaminé des pâturages à de très grandes distances. La roche fondue radioactive a provoqué une coulée de 300 mètres sur 30 mètres de hauteur qui, 40 ans plus tard, reste encore hautement radioactive.

À l’issue d’une rencontre entre les Présidents Bouteflika et Sarkozy lors de la visite officielle à Alger du Président français en décembre 2007, la création d’un groupe de travail franco-algérien sur les essais nucléaires au Sahara avait été annoncée7. L’enjeu portait sur la sécurisation des anciens sites d’essais, la localisation des déchets radioactifs enterrés, le suivi sanitaire des populations proches des anciens sites. Annoncés « confidentiels », sept ans plus tard, les travaux de ce groupe n’ont toujours pas fait l’objet d’une information publique. Aucune étude épidémiologique n’a été effectuée sur les populations voisines des anciens sites d’essais. Les aspects environnementaux ont été abordés très sommairement dans le rapport d’une mission d’expertise demandée par le gouvernement algérien à l’Agence internationale de l’énergie atomique8. De plus, la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires du 5 janvier 2010, pourtant applicable aux victimes algériennes, n’a indemnisé personne en Algérie malgré le dépôt de plusieurs dizaines de dossiers qui ont tous été rejetés par le Comité d’indemnisation.


Dans l’ouest du Sahara, l’expérimentation d’armes chimiques, de 1958 à 1978

En Algérie, selon John Hart, directeur du projet sécurité biologique et chimique du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), le gaz sarin a fait l’objet d’« essais sur le terrain »9, au mépris des engagements internationaux de la France. Il s’agit donc bien d’essais, et non d’utilisation contre des combattants ou des populations.

Quelques témoignages confirment cette accusation : « J’étais chef de pièce dans l’artillerie, de février 1958 à avril 1960, en Algérie. Durant le deuxième semestre de l’année 1959, j’ai été appelé à la base secrète de Beni Ounif10. Chaque matin, les officiers nous donnaient l’ordre de tirer à 6 ou 8 kilomètres, au canon, durant deux heures. Nous avons expérimenté le gaz sarin ». Les cibles étaient des caisses dans lesquelles avaient été enfermés de petits animaux (rongeurs). « Nous allions dans le désert 48 heures plus tard, équipés de masques à gaz, pour aider les techniciens à ramasser les animaux morts, qu’ils emmenaient au laboratoire pour des analyses » (Auguste Cuzin, Témoignage, 201311).

Ces essais se sont poursuivis largement après l’indépendance.

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Le site de Oued Namous (Google maps)

En 1997, un journaliste du Nouvel Observateur, Vincent Jauvert12, avait révélé que conformément à une clause secrète des accords d’Évian, des militaires français, sous l’uniforme puis sous couverture civile, étaient restés au Sahara, avec l’autorisation des plus hauts responsables algériens. Ils y avaient « testé des grenades, des mines, des obus, des bombes et même des missiles, tous porteurs de munitions chimiques », et ce jusqu’en 1978. Le centre portait le nom de code de B2 Namous et était situé à Beni Welif (qu’Augustin Cuzin avait appelé Beni Oulif, mais c’était le même lieu).

Lors d’un conseil ultrasecret de défense, présidé par le général de Gaulle, le 25 juin 1965, il est décidé que « l’effort doit porter essentiellement sur l’étude des agents chimiques, mortels et incapacitants, et des agents bactériologiques ; sur la protection contre ces agents; et sur la définition de systèmes d’armes susceptibles de les mettre en œuvre ». La base B2 Namous est dès lors utilisée pour « les expérimentations en vraie grandeur des différents produits (…) dans le but d’effectuer des tirs réels d’obus d’artillerie ou d’armes de saturation avec toxiques chimiques persistants ; des essais de bombes d’aviation et d’épandages d’agressifs chimiques et des essais biologiques ».

Interviewé par le journaliste de télévision Hervé Brusini, Pierre Messmer, ministre des Armées au moment des accords d’Évian, confirma cette information : nous nous sommes efforcés de mettre au point « en particulier des armes incapacitantes, c’est-à-dire en quelque sorte des armes qui paralysent celui qui respire ou qui reçoit sur la peau le produit chimique en question ». À la question « Pourquoi l’Algérie indépendante acceptait-elle des expérimentations sur son sol ? », Messmer répondit sur un mode que certains auraient pu juger naïf, d’autres cynique : « Mais… B2 Namous, c’est au Sahara, et au Sahara, comme on le sait, il n’y a pas beaucoup d’habitants, et les expérimentations que la France faisait à B2 Namous ne gênaient pas du tout l’Algérie. Au contraire je dirais, au contraire, parce que ça apportait autour de B2 Namous une certaine activité qui a disparu complètement quand nous avons fermé le centre » (Journal télévisé, France 2, 20 heures, 21 octobre 1997)13.

Témoin et acteur, malgré lui, de cette « certaine activité », Bertrand Cousin, ancien député (RPR) du Finistère, présent en 1966 au Sahara, fit le récit suivant : « Trois matins par semaine, un obus chargé de gaz sarin doit être tiré vers le sol par un canon juché en échafaudage d’une dizaine de mètres. L’obus explose donc au sol et dégage un nuage toxique, totalement mortel ». Les soldats sont chargés de récupérer des échantillons contaminés. « Imaginez 20 marsouins habillés, au milieu du désert, en combinaison étanche, portant bottes et surbottes, gants et surgants, masques à gaz enrobés d’une cagoule jetable. Ces gros insectes verdâtres s’agitent dans un ballet très contemporain pour manier les perches et recueillir les échantillons. La mission une fois terminée, une bonne douche pour laver l’abondante transpiration due à la chaleur, mais aussi a la trouille, Puis, systématiquement, une prise de sang au bout d’un doigt pour vérifier l’absence de contamination (…). Les expériences ne consistaient pas à vérifier les vertus reconnues du gaz sarin, mais à identifier le meilleur explosif à placer dans l’obus pour ne pas altérer les qualités mortifères de ce gaz lors de l’explosion. Une telle recherche intéressait diablement nos alliés et quelle ne fut pas ma surprise de voir arriver à B2 des spécialistes américains et hollandais de la guerre chimique » (Bertrand Cousin, Un énarque dans la choucroute, 2009)14.

Au moment où était paru l’article de Vincent Jauvert, dans Le Nouvel Observateur, les autorités françaises, gênées, avaient répliqué que « l’installation de B2 Namous a(vait) été détruite en 1978 et rendue à l’état naturel » (Alain Richard, ministre de la Défense). Mais cette affaire rebondit lorsque, presque vingt ans plus tard, un autre journaliste, Jean-Dominique Merchet, de Marianne, affirma, sans être démenti, qu’à l’occasion d’un voyage du président Hollande en Algérie (décembre 2012), un accord secret, visant à la décontamination du site, avait été conclu. Le centre d’études du Bouchet (CEB), un établissement de la Direction générale pour l’Armement, spécialisé dans la guerre chimique et bactériologique, était chargé de cette délicate opération15.

Bruno Barrillot et Alain Ruscio


Révélation de Rachid Benyelles : Les tests français à B2 Namous ne se sont pas arrêtés en 1978 mais en 1986

Hamdi Baala
HuffPost Algérie, le 18/05/2017, source

L’affaire B2 Namous, cette base secrète dans le Sahara algérien où l’armée française a testé des armes chimiques et bactériologiques n’est plus un secret. Mais le général Rachid Benyelles fait sensation en affirmant qu’elle n’a été fermée qu’en 1986 alors que jusque-là on pensait qu’elle l’a été en 1978.

L’affaire B2 Namous avait fait sensation quand elle a été révélée en 1997 par le Nouvel Observateur. Le régime anti-impérialiste et anticolonialiste de Houari Boumediene s’était accommodé, au nom de la raison d’Etat, d’une présence peu en phase avec son discours. Mais le général Rachid Benyelles vient d’enfoncer le clou en soulignant que la base a continué à être utilisée par l’armée française pour ses dangereux essais sous le règne de Chadli Bendjedid et ce jusqu’en 1986. C’est la grande révélation du livre du général à la retraite Dans les arcanes du pouvoir (1962-1999), qui paraîtra le 22 mai aux éditions Barzakh. La « déboumédienisation » n’a pas touché cet aspect secret de la présence française post-indépendance en Algérie.

L’existence la base B2-Namous est restée secrète jusqu’aux révélations du magazine français en 1997 dans un enquête qui a fait sensation, titrée : « Quand la France testait les armes chimiques en Algérie ». Créé sous la colonisation, ce polygone de plusieurs milliers de kilomètres carrés a été le terrain des armes chimiques nouvelles, des bombes et des gaz toxiques. « Ils ont testé des grenades, des mines, des obus, des bombes et même des missiles, tous porteurs de munitions chimiques », a affirmé le magazine.

L’auteur de la révélation, le journaliste Vincent Jauvert du Nouvel Obs avait indiqué sur la foi du ministère français de la défense que le site B2-Namous a été démantelé en 1978. « Au ministère de la Défense, on se contente de dire: « L’installation de B2-Namous a été détruite en 1978 et a été rendue à son état naturel », a-t-il indiqué dans son enquête. Il se posait néanmoins des questions sur ce qu’ils ont laissé sur le terrain : « N’ont-ils (les militaires français) rien laissé, rien enfoui ? Officiellement, non », avait-il écrit. Une source militaire a affirmé à M. Jauvert que les tests chimiques de l’armée française se sont poursuivis jusqu’en 1987 en France. « C’est en tout cas ce qu’affirme cet ingénieur général », notait avec prudence le journaliste.

Ces doutes trouveraient un début de confirmation avec la révélation de M. Benyelles. Le général à la retraite, ancien Secrétaire général du ministère de la Défense, est revenu sur cette affaire dans son livre. Sous le chapitre « In memoriam », il affirme que le site a continué à être exploité par l’armée française longtemps après son « démantèlement » officiel. « Très discrètes, les activités, sur ce périmètre désertique, cesseront en 1986, sous la présidence de Chadli Bendjedid », lit-on sur la page 119 du livre.

Pour illustrer le secret qui entourait cette base, l’ancien ministre des Transports a indiqué que malgré sa longue carrière dans l’armée, il n’a appris l’existence de B2-Namous qu’après sa désignation au Secrétariat général de la Défense en 1984. Dans un entretien téléphonique avec le HuffPost Algérie, Rachid Benyelles a ajouté que des « vagues de militaires français » se rendaient périodiquement dans le no man’s land où se trouvait B2-Namous jusqu’en 1986, soit près de huit ans après la date fournie par le Nouvel Observateur.

Négocié à Evian

La poursuite des tests d’armes chimiques et bactériologiques français à Oued Namous a été par l’effet des accords d’Evian qui ont abouti à l’indépendance de l’Algérie, au même titre que les sites de Reggane et In Ekker où l’armée française a mené des tests nucléaires. Selon Pierre Messmer, le ministre des Armées du général de Gaulle, cité par le Nouvel Obs, les négociateurs de l’Elysée ont pu obtenir le maintien de la base pour 5 ans, un arrangement qui a été mentionné dans une annexe secrète aux accords d’Evian.

En 1967 et après les 5 années convenues, tous les sites ont été fermés, sauf B2-Namous. Pour de Gaulle, l’investissement considérable dans le site et la nécessité de développer l’arme chimique justifiaient la conservation de la base. Il s’en est suivi un nouveau délai de 5 ans accordé par le président Houari Boumediene dans le secret absolu : même son ministre des Affaires étrangères à l’époque, Abdelaziz Bouteflika, n’en a pas été informé.

Boumediene a ensuite accordé un nouveau délai de 5 ans en 1972 malgré les relations difficiles entre les deux pays suite à la nationalisation des compagnies pétrolières une année auparavant. M. Benyelles n’est pas entré dans les détails du renouvellement des accords de l’exploitation de B2-Namous après 1978.

Camp de détention

A partir du début des années 90, le site d’Oued Namous ainsi que les autres lieux de tests de l’armée française dans le sud ont servi de camps de détention des personnes arrêtées au lendemain de l’arrêt du processus électoral en janvier 1992. Selon Nourredine Belmouhoub, porte-parole du Comité de défense des ex-internés des camps de sûreté (CDICS), les arrestations « sans mandat » ont débuté même avant janvier 1992, soit 5 ans seulement après la fermeture de B2 Namous. Des citoyens algériens ont été « séquestrés dans des camps implantés dans une zone ayant servi aux essais nucléaires, bactériologiques et chimiques, formant le triangle de la mort, située ente Reggane, Oued Namous et In M’guel », a-t-il déclaré au site Algeria Watch en 2010.

  1. Marie-Françoise Furet, Expérimentation des armes nucléaires et droit international public, Paris, Édition A. Pedone, 1966, p. 83 à 87.
  2. STA/108/B – Synthèse sur les enseignements tirés des quatre premières expérimentations nucléaires, septembre 1961 ; Le Parisien, 14 février 2014 ; Jeune Afrique, 23 février 2014.
  3. Journal officiel de la République française, 20 mars 1962, p. 3030.
  4. Larbi Benchiha, Documentaire, L’Algérie, De Gaulle et la bombe, 2010.
  5. Tome III, Paris, Plon, p. 227.
  6. La genèse de l’organisation et les expérimentations du Sahara, rapport confidentiel défense rendu public par la presse en février 2010. Lire aussi Vincent Jauvert, « Les cobayes de Gerboise verte », Le Nouvel Observateur, 5 février 1998 ; Bruno Barrillot, « Sortir du mensonge. Quelques vérités nouvelles sur les essais français au Sahara », Damoclès n°128-129, 3-4ème trimestre 2009.
  7. Nadjia Bouzeghrane « Un groupe franco-algérien prépare un inventaire exhaustif », El Watan, Alger, 24 février 2010.
  8. AIEA, Radiological Conditions at the Former French Nuclear Test Sites in Algeria : Preliminary Assessment and Recommendations, AIEA, Vienna, 2005.
  9. Hélène Sallon, « Gaz moutarde, sarin ou VX : des armes chimiques interdites », Le Monde, 1er mai 2013.
  10. Au nord du Sahara, à quelques kilomètres de Colomb-Béchar.
  11. Cité par Alexandre Ollivieri, Le Dauphiné, 8 septembre 2013.
  12. « Nom de code : B2-Namous. Quand la France testait des armes chimiques en Algérie », Le Nouvel Observateur, nº 1720, 23 octobre 1997. Toutes les citations qui suivent proviennent de cette source. Témoignage confirmé, dans le même numéro de l’hebdomadaire, par Pierre Messmer : « Un témoignage inédit de l’ancien ministre de la Défense : « B2-Namous, c’était vraiment très secret » » (http://www.3emegroupedetransport.com/B2NAMOUS.htm).
  13. Archives INA ; http://www.ina.fr/video/CAB97134409.
  14. Paris, Le Cherche-Midi.
  15. « Exclusif : la France va dépolluer un ancien site d’essais d’armes chimiques en Algérie », Marianne, blog de Jean-Dominique Merchet, Secret Défense, 25 février 2013.
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