« Ce que souhaitent les anciens harkis et leurs familles, c’est que la France reconnaisse que son engagement à les protéger à la fin de la guerre n’a pas été tenu. Qu’elle reconnaisse que ceux qui sont venus en France ont été soumis à une procédure humiliante de “réintégration dans la nationalité française” alors que la Ve République leur avait garanti qu’ils étaient citoyens français et qu’“il n’y avait plus désormais en Algérie qu’une seule catégorie de citoyens”.»
Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Manceron 1 ]
Ce que demandent les anciens harkis et leurs descendants, c’est que Nicolas Sarkozy respecte la promesse faite à la centaine de leurs représentants qu’il avait reçus à son siège de campagne le 31 mars 2007. Voici un enregistrement vidéo de l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion2 :
La promesse de Nicolas Sarkozy (6m 15s après le début de l’enregistrement) :
« Si je suis élu président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre de harkis. »
Les harkis n’ont pas oublié
L’association Harkis et droits de l’Homme a rappelée cette promesse à Nicolas Sarkozy, mais il semble l’avoir oubliée3.
L’extrême droite tente d’instrumentaliser les harkis
Alors que Jean-Marie Le Pen est venu jeudi 24 décembre 2009 apporter son soutien à des enfants de harkis qui campent devant l’Assemblée nationale, l’association Harkis et droits de l’Homme précise : « les harkis méritent mieux que le soutien de […] l’homme du “détail”, l’homme du “Durafour-crématoire”, l’homme qui copine avec les anciens membres de l’OAS »
4.
Nicolas Sarkozy et la réhabilitation de la politique : chiche !
« Toute ma vie, j’ai voulu réhabiliter la politique. Et réhabiliter la politique, c’est croire
qu’il n’y a jamais de fatalité. C’est croire qu’il n’y a pas de problème, si grand soit-il, qu’une nation comme la nôtre ne puisse affronter résolument si elle le décide. Je n’ai pas été élu pour vous proposer de subir. Alors qu’il s’agisse de la moralisation du capitalisme mondial ou du changement climatique. Réhabiliter la politique, c’est croire que la parole des responsables politiques doit garder un sens. Et il n’y a aucune fatalité à ce que le temps qui passe, les
difficultés du moment où la démagogie ambiante viennent à bout des plus belles idées, des engagements les plus indispensables et des combats les plus nobles. »
«Avant les élections on dit tout et après, on fait le contraire de tout. Moi je veux faire après les élections ce que j’avais dit que je ferai avant. Cela, ce n’est pas une question de gauche ou de droite, d’opposition ou de majorité, c’est une question de respect, de respect de la signature et respect de la parole donnée.»
- Extrait de 3631.
- Voir 1986.
L’enregistrement vidéo figure également sur le site de campagne de Nicolas Sarkozy : http://www.sarkozy.fr/video/index.php?&intVideoId=673.
- Voir la lettre http://www.harki.net/article.php?id=394 et la réponse : http://www.harki.net/docs/Sarkozy_reponse_lettre_sept_2009.pdf
- Voir le communiqué du 23 décembre 2009.
- Référence : http://www.elysee.fr/download/?mode=press&filename=10.09.2009_Deplacement__Ain.pdf.