Indépendance nationale et enjeux de pouvoir(s)
Préface de Omar Carlier, postface de Mohammed Harbi.
Editions Frantz Fanon, 2023.
Présentation de l’éditeur
Qu’est-ce que la crise du FLN de l’été 1962 ? Quand a-t-elle commencé ? Quels en sont les origines, les enjeux et les acteurs ? Dans quelles conditions s’est-elle déclenchée ? Quelles sont les positions de la France, de l’Égypte, du Maroc, de la Tunisie, des États-Unis et autres puissances dans cette crise ? Qu’est-ce que le groupe de Tlemcen et le Groupe de Tizi-Ouzou ? Quels rôles ont joué le GPRA et l’Exécutif provisoire ? Où commence le wilaysime et où se termine-t-il ? « Le clan de Oujda » est-il un mythe ou une réalité ? Quels en sont la genèse et le fonctionnement ? Comment Ben Bella a pu émerger comme leader du FLN au détriment de ses codétenus et des autres dirigeants de la révolution, y compris Krim Belkacem, Ferhat Abbas et Mohamed Boudiaf ? Quels sont ses soutiens et ses adversaires ? L’implication dans la crise de l’Armée des Frontières a-t-elle été déterminante dans la suite des événements ? La prise du pouvoir par le duo Ben Bella-Boumediene était-elle une fatalité ? L’issue de la crise du FLN de l’été 1962 était-elle scellée d’avance ?… Au de-là des clichés, des idées reçues, des tabous et des partialités cultivées çà et là, c’est à toutes ces questions et à bien d’autres que tente de répondre ce livre à travers une démarche historienne rigoureuse et précise et une documentation riche et souvent inédite.
Amar Mohand-Amer, docteur en histoire (Paris 7), est chercheur à la Division « Socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire (HistMém) » et directeur-adjoint du comité de rédaction de la revue Insaniyat, au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC d’Oran). Il travaille sur les processus de transition (1962), les trajectoires individuelles et de groupes, la violence en temps de guerre (colonisation), ainsi que sur les questions mémorielles et les récits historiques alternatifs.
Pour acheter le livre
Préface de Omar Carlier
L’année 1962 est à l’évidence une année clé dans l’histoire de l’Algérie contemporaine, puisqu’elle clôt une guerre d’indépendance de plus de sept ans, distinctive non seulement à l’échelle du Maghreb et du monde arabe, mais à l’aune de toutes les guerres de décolonisation du XXè siècle, et met en tout cas un point final à 132 ans de domination coloniale.
Trois éléments pertinents, qui offrent autant d’intérêts, retiennent d’emblée l’attention dans l’ouvrage qu’Amar Mohand-Amer propose au lecteur. La force du livre tient d’abord à ce qu’il circonscrit avec bonheur la période de transition qui pose les bases de la reconstitution d’un Etat souverain, mais aussi les principes directeurs durables d’un régime politique, aux termes d’accords passés entre le gouvernement français et le gouvernement algérien (GPRA), direction légale du FLN. A savoir les accords d’Evian, il est vrai bientôt mis à rude épreuve. On peut s’étonner justement de ce que ce double mouvement de clôture et d’ouverture, de rupture et de continuité – ne se-rait-ce que par la loi du 31 décembre 1962 reconduisant la législation en vigueur, bien connue des juristes – n’ait pas sollicité davantage la recherche académique sur le temps court de ce dénouement. Autrement dit, sur le moment de bascule, de passage, de transfert, dont les évènements qui le concrétisent et l’actualisent constituent l’expression majeure. C’est le premier intérêt de cet ouvrage, qui reprend et reconfigure une thèse soutenue dix ans plus tôt, à l’issue d’un travail de bénédictin qui n’est pas dépassé à ce jour.
Quand la machine militaire et bureaucratique se referme sur Ben Bella
Le second intérêt de ce livre tient à la déconstruction d’un lieu commun encore trop présent, même dans les travaux académiques. Selon ce cliché (topos), tout serait joué d’avance, puisque l’Armée des frontières dirigée par l’Etat-Major Général (EMG) a les cartes principales entre les mains – conformément à la jurisprudence Bonaparte relative à la force des baïonnettes – et bénéficie du soutien de la personnalité numéro un du FLN, Ben Bella, en mesure de lui apporter la légitimité politique qui lui manque, pour se saisir du pouvoir à son profit, sans coup férir. Dès lors que cette alliance est acquise, fût-ce dans le cadre de l’intérêt bien compris entre deux partenaires d’occasion, tout le reste coule de source, la machine militaire et bureaucratique se refermant sur le premier chef d’Etat algérien, la rationalité organique l’emportant sur le charisme du zaïm, pour le dire en termes wébériens. Ce n’est pas à dire que le topos soit le simple envers du vrai. C’est sa simplification abusive qui est en cause, au prolongement d’une approche déterministe, essentialiste, téléologique, dans laquelle Mohand-Amer se garde bien de tomber.
La troisième force du livre, soulignée déjà par le professeur Jacques Frémeaux dans son rapport de thèse, mais renforcée par son remaniement, est justement de clarifier « la mise en place des évènements, particulièrement nombreux et difficiles à suivre en raison du nombre des revirements et de la multiplicité des protagonistes ». Cela étant, il fallait bien explorer les faits au plus près, en restituer la chronologie la plus fine, pour restituer au mieux le processus suivant lequel les forces rassemblées par le FLN et l’ALN, alors même qu’elles touchent au but, se livrent à une course au pouvoir fratricide de forte intensité. C’est ce à quoi s’est attaché l’auteur avec une abnégation digne d’éloges. Sans oublier les conflits fratricides antérieurs au 1er novembre, récents ou anciens, quelles que soient leur durée et leur intensité. Y compris les plus anciens. Juste-ment, Mohand-Amer les connaît bien. Il sait aussi faire la part entre les conflits qui surgissent dans les semaines suivant l’insurrection, et ceux qui ne prennent de l’ampleur qu’au cours des différentes étapes de son développement. Cette bonne connaissance conditionne l’efficacité de la quête documentaire et la qualité analytique de l’argumentaire, dont chaque chapitre établit le bilan, avant de proposer une conclusion générale.
Le lecteur exigeant intéressé par le passage du temps court à la longue durée trouvera alors dans cet ouvrage un intérêt supplémentaire. Car les conflits cumulés, anciens et récents, ne pèsent pas seulement sur la résolution ultime de la crise de l’année 1962. Ils révèlent la dynamique complexe des actions et réactions multiples des forces qui s’engagent dans le conflit, surdéterminées qu’elles sont par un nouvel enjeu capital : non pas conquérir mais conserver le pouvoir et garder avec lui la guidance du pays. Ils ont donc des conséquences lourdes, en longue durée, sur le devenir de la société algérienne elle-même.
Mohand-Amer comprend qu’il est confronté à un processus en partie irréductible à ses causes, comme tout évènement puissant, à l’instar de ces moments où, comme Marx le notait jadis, une année peut compter comme dix années. Soit à un mouvement historique rendu à tous ses aléas, rebondissements, retournements, déjouant en partie les coups des meilleurs joueurs d’échec. Cette complexité concerne évidemment l’année 1962, objet propre de la recherche, étant entendu que la victoire du duo Ben Bella-EMG n’était pas acquise d’avance. Elle se prolonge avec le coup d’Etat du 19 juin 1965, qui installe le colonel Boumediene au pouvoir pour treize ans, jusqu’à sa mort. Certains de ses proches étant éliminés en cours de route, pour s’être opposés à certaines de ses décisions nouvelles majeures. Elle continue bien au-delà. Et nombre des pronostics que j’ai entendus en 1965 et 1967 de la bouche de personnalités politiques importantes et de journalistes supposés « bien informés » ont été assez rapidement déjoués. Il leur manquait une analyse du système politique algérien comme tel, et de la culture politique qui le soutenait, comme ont su les définir Jean Leca et Jean-Claude Vatin. Analyse dont Mohand-Amer a su recueillir les fruits.
L’importance de la maîtrise du kabyle, de l’arabe dialectal et moderne et du français
Ce dernier a eu d’autant plus de mérite d’y parvenir que ses débuts n’ont pas été faciles. Je les connais mal, il est vrai, mais deux choses semblent avoir joué en ce sens. D’une part, l’auteur portait en lui depuis longtemps cette étude sur l’année 1962. D’autre part, une fois parvenu au niveau des études supérieures, sanctionnées par un DEA, cette étude a du être interrompue durant de longues an-nées, pour des raisons personnelles et matérielles que j’ignore. Daniel Rivet, mon collègue et ami, alors à Paris 1, a eu la générosité d’aider son étudiant, à remettre l’ouvrage sur le métier, et à le conduire, avec son double talent de chercheur et de pédagogue, sur la voie d’un travail fécond qu’il eût été dommage d’abandonner, tant en raison de l’importance du projet, qu’en raison du potentiel de l’auteur. En outre, Mohand-Amer a traversé un moment de doute devant la masse documentaire qu’il lui fallait dominer de nouveau pour cette reprise. En tout cas, lors-que Daniel Rivet et son étudiant m’ont proposé de prendre la relève, Il m’était difficile de refuser. Je n’ai pas eu à le regretter. J’espère que ce sera également l’avis du lecteur. J’ajoute que Mohand-Amer a eu raison de persister dans son entreprise dans la mesure où il comptait parmi ses atouts la maîtrise des trois langues nécessaires à la « construction » de ces archives écrites et orales, et à la bonne utilisation de la bibliographie existante, et contribuent sans aucun doute à la réussite de ce livre. Le kabyle est en effet la langue maternelle de ses parents, l’arabe dialectal est connu de son père, l’arabe moderne et le français sont les langues de sa formation scolaire et universitaire. Il a d’ailleurs soutenu son DEA en français, sous la direction de Fanny Colonna. L’arabe vernaculaire lui a permis de faciliter ses entretiens avec Tahar Zbiri, plus à l’aise dans cette langue qu’en français. Dernier chef de la Wilaya I et personnage clef de la période, il a notamment joué un rôle majeur à Tripoli, les 3,4 et 5 juin 1962, au moment des débats sur la la désignation du Bureau Politique, en sou-tien au duo Ben Bella-Boumediene. On est en droit en outre d’évoquer sa tentative ultérieure de putsch contre Boumediene (1967), car elle n’est pas sans lien direct avec la dette que ce dernier a envers lui depuis l’été 1962. L’arabe est également précieux, quoiqu’à un degré moindre, pour ses entretiens avec Ali Kafi, même si ce dernier peut utiliser aussi le français. Ex. colonel de la Wilaya II, Kafi passe par la Kettania de Constantine, adversaire de l’Institut Ben Badis, et devient en 1952 professeur à la médersa PPA de Skikda (ex. Philipeville).
S’agissant du kabyle, la moisson est encore plus précieuse puisque son usage académique est plus rare. Plusieurs des nombreux entretiens avec d’anciens responsables du plus haut niveau, membres du FLN, de l’ALN, et de l’UGTA, ont bénéficié de la maîtrise du tamazigh. Globalement, cette maîtrise trilingue participe à la compréhension, évoquée plus haut, du jeu au sein de chaque wilaya, entre wilayas, entre les wilayas et l’armée des frontières et au sein de cette dernière. On ne saurait la sous-estimer.
Tout le bien de cet ouvrage ne tient pas pour autant à cet atout linguistique. Loin s’en faut. Les sources écrites ont fait l’objet d’une exploration méthodique de grande am-pleur. S’agissant de sa « bibliothèque », au sens des très nombreux ouvrages consultés par l’auteur, Mohand-Amer Amar n’a pas manqué, pour ce qui est de leur qualité ana-lytique, d’utiliser les textes classiques (Leca et Vatin 1975, Leca 1980, Harbi 1980). Il en va de même pour les ouvrages importants consacrés à la recherche de documents de statuts divers, connus depuis longtemps, qui bien en-tendus n’ont pas manqué à l’appel (Jauffret, Belhocine, Harbi et Meynier). Tous ou presque sont bien connus. En revanche, ce qui reste appartient en propre à l’auteur, et ce reste n’est pas mince.
S’agissant des autres sources écrites, signalons la presse tant algérienne (El Moudjahid, périodiques, dépêches de l’APS) que française. Elle a été sollicitée avec bonheur. Classique en tant que telle, elle est neuve pour l’objet de cette enquête. On sait que ce type de consultation exige une longue investigation et donc une véritable abnégation. Mohand-Amer n’en a pas manqué. Les archives d’Etat, et plus généralement les archives publiques, devenues depuis longtemps la marque de l’historien, ont été investiguées avec bonheur. On dira que c’est le moins qu’on puisse attendre d’un auteur versé dans cette discipline. Il en est bien ainsi en la circonstance. C’est le cas pour les archives françaises militaires, diplomatiques et policières (Vincennes, Quai d’Orsay, Préfecture de police de Paris). Sur-tout, chose rare, côté algérien, l’auteur a pu avoir accès aux fonds du GPRA déposés aux Archives nationales, malgré un arrêt brutal des dérogations initialement accordées. D’autres fonds, souvent oubliés, ont été utilisés avec profit, notamment ceux de la Fondation des sciences poli-tiques. Tous documents étant soumis au regard critique de l’historien.
Des assassinats, purges et conflits entre « frères » ayant atteint le millier de morts
Quant aux très nombreux ouvrages de mémoire émanant d’anciens militants et dirigeants civils et militaires algériens, parus depuis plus de vingt ans, Mohand-Amer a su en faire le meilleur usage. Après avoir lu les archives françaises, fussent-elles de première main, en tant que textes politiques idéologiquement marqués et datés, il s’est livré à la même entreprise du côté algérien, plus nécessaire encore, tant l’idéologie dominante y prévaut sans ambages depuis des décennies. Il a su exploiter les mémoires de nombreux acteurs politiques et militaires algérien, divers et variés. En sus des ouvrages bien connus de Ben Khedda, ancien secrétaire général du PPA-MTLD et dernier chef du GPRA, on note les mémoires en arabe d’acteurs aussi importants qu’Ali Kafi, colonel de la Wilaya II, et Tahar Zbiri, dernier colonel de la Wilaya I, beaucoup plus récents, et jamais utilisés avec la même précision aussi bien sur le plan documentaire que sur le plan analytique. Plus encore, il faut ajouter à cette richesse bibliographique, deux documents de grande valeur. Le premier, de nature écrite, tient à la consultation des mémoires non publiés de Lakhdar Ben Tobbal, ancien colonel de la Wilaya II, et l’un des rares personnages clés de la période 1954-1962, au titre du FLN, et de l’année 1962, en tant que ministre de l’intérieur du GPRA. Car le manuscrit est resté inaccessible au chercheur. De même, a-t-il contribué, cette fois dans le registre de l’oral, et donc en tant que constructeur de sources, aux longues heures d’entretiens accordées par Hocine Ait Ahmed à un panel d’historiens de métier sans attaches partisanes (Ouarda Siari-Tengour, Gilles Manceron et Ali Guenoun). Faut-il présenter ce dernier ? J’en doute. En tout cas, il est évidemment bien présent dans le livre. Enfin, l’auteur n’a pas oublié Ali Haroun, acteur politique présent à Tripoli et témoin précis, qui a consacré un ouvrage à L’Année 1962.
Un dernier mot pour dire la fonction médiatrice possible de la préface, notamment quant à la relation complexe qui se noue entre l’auteur et le lecteur. Amar Mohand-Amer n’est pas un théoricien de l’histoire, a fortiori un philosophe, ou un romancier de l’histoire. C’est un historien qui connaît son métier et le fait bien. Et respecte d’autant plus son lecteur qu’il lui propose un récit faisant droit, on l’a vu plus haut, à la précision de la chronologie, à la fiabilité des sources, à l’exactitude des faits, si construits soient-ils, sans les facilités que se donnent telle ou telle idéologie, et telle ou telle imagination romanesque. De son côté, le lecteur est partie prenante de la vie du livre. Non à raison du tirage qu’il est susceptible d’atteindre, mais de la richesse intellectuelle qu’il lui donne en tant que livre d’histoire, bien distinct du roman historique. N’est-ce pas tout particulièrement le cas de cet ouvrage ?
Le lecteur fait le livre en tant qu’il réfère aux passions humaines, non pas inventées mais ancrées dans le réel, avec ses retournements, ambitions, trahisons ; avec ses assassinats, purges, conflits entre « frères » atteignant le millier de morts. L’assassinat de Ramdane Abane par les hommes de main de Boussouf, le « procès des colonels » (Lamouri) par une justice expéditive est un de ces drames. Mais il en est d’autres beaucoup moins connus, parmi les-quels ceux que frappent les sentences des tribunaux expéditifs. Tragédie que celle du conflit entre les frères, dans la plaine du Chélif, à Boghari et dans d’autres régions, qui à l’échelle du pays font sans doute plus de mille morts. Etonnement de voir un Ferhat Abbas choisir le duo politico-militaire Ben Bella-Boumediene, pour un temps court il est vrai, si l’on oublie que l’ancien leader UDMA avait combattu pendant dix ans pour une solution politique.
A toi, lecteur, de tracer ton chemin parmi les nombreuses pistes que te propose ce livre. On le voit, il n’en manque pas.
Postface de Mohammed Harbi
Cet ouvrage est l’œuvre d’un historien appartenant à une génération nouvelle de chercheurs prête à donner sa propre interprétation du passé algérien. On croyait tout comprendre de la révolution du 1er novembre, de ses causes, des forces en conflit, l’emphase avec laquelle a été décrit le FLN et son armée. Toute cette littérature louangeuse ne résiste pas à l’analyse de l’évolution politique de l’Algérie depuis 1962. Des relectures sont indispensables pour la reconstruction d’une nation moderne dans la mesure où l’histoire est à comprendre, mais aussi à prévoir l’avenir.
Les historiens ont un rôle à jouer dans le relèvement du pays. Ce livre nous y aide. Les sources existent. On sait que les travaux du Conseil National de la Révolution Algérienne (CNRA) ont été enregistrés par les services du Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales (MALG). Les travaux du CNRA de Tripoli de mai/juin 1962 l’ont été également. Le compte-rendu de la séance du 07 juin, qui a vu les congressistes se séparer après l’échange vif entre Ahmed Ben Bella et Benyoucef Ben Khedda, a été noté lui aussi. Ce Procés-verbal été subtilisé et est tombé entre les mains du FFS. Il a été récupéré dans des conditions restées secrètes à ce jour. On ne sait toujours pas s’il a été versé aux archives nationales.
Les historiens doivent savoir qu’ils sont aussi des citoyens. Ils doivent aider à l’élaboration d’un récit national qui exprime la diversité politique sociale et religieuse de toutes les composantes de l’ensemble algérien. Le FLN s’est donné pour mission d’unifier le peuple et d’en finir avec la colonisation. Il s’est imposé au nom de cette mission. C’est aussi au nom de cette mission que le FLN, à travers ses différentes factions, a confisqué à partir de 1962 le pouvoir. Il est temps que la légitimité dont le peuple a été dessaisi soit enfin reconnue. A l’indépendance, il se devait de restituer au peuple sa légitimité. Il ne l’a pas fait. Là est le sens de son échec. C’est la problématique que développe dans cette recherche Amar Mohand-Amer. Ses travaux nous aident ainsi à comprendre le sens de l’échec du FLN.
عمار محند عامر
• « Le nationalisme algérien et la Seconde Guerre mondiale. Postures partisanes et pragmatisme politique », A. Aglan, J. d’Andurain, F. Chérif, M.-L. Gharbi, H. Jellab, P. Vermeren (dir.), Le Monde arabe et la Seconde Guerre mondiale, tome 1, Paris, maisonneuve-larose/hémisphères, 2022.
• « Ahmed Ben Bella, premier Président de l’Algérie indépendante : les raisons de son accession au pouvoir en 1962 », SFHOM, 2022.
• « L’émir Abd el-Kader au cinéma : l’histoire aux prises avec la politique », C. Faucourt et Fl.Hudowicz (dir.), Abd el-Kader, Marseille/ Paris, Mucem, Errance/Actes Sud, 2022.
• « Récits historiques alternatifs et enjeux mémoriels en Algérie », G. Fabbiano et A. Moumen (dir.), Algérie coloniale. Traces, mémoires et transmissions, Paris, Le Cavalier bleu, 2022.
• « Les historiens algériens confrontés à la fermeture des Archives nationales », Mémoires en jeu, 15/16, 2022.
• « Deux éclairages sur le moment présent : élections et protestations ; état civil vs état militaire », A. Allal, L. Baamara, L. Dekhli, G. Fabbiano (dir.), Cheminements révolutionnaires. Un an de mobilisations en Algérie (20
• « La question des disparus du fait des forces de l’ordre françaises durant la guerre vue d’Algérie », C. Teitgen-Colly, G. Manceron, P. Mansat (dir.), Les disparus de la Guerre d’Algérie / La bataille des archives, Paris, l’Harmattan, 2021.
• « La recherche et l’écriture de l’histoire en Algérie : réalité et enjeux politiques et mémoriels », Maghreb – Machrek, vol. 245, 3, 2020.
• « Contester le hirak : essai d’analyse du discours », Insaniyat, CRASC, 88, 2020.