En 2018, le site 1000autres.org demandait à leurs proches et descendants de nous dire ce que sont devenus plus d’un millier de victimes d’enlèvement par l’armée française à Alger en 1957, durant ce qu’il est convenu d’appeler « la bataille d’Alger ».
Au delà des cas de l’universitaire communiste Maurice Audin, de celui de l’avocat Ali Boumendjel, il y eut des milliers de Maurice Audin et d’Ali Boumendjel dans le seul département d’Alger et durant la seule année 1957. Les forces coloniales pensaient qu’ils seraient effacés à jamais. Mais les archives coloniales ont conservé la trace de démarches faites par leurs familles auprès de la préfecture d’Alger pour obtenir, le plus souvent en vain, des nouvelles de leur disparu.
Les nombreux témoignages et les photographies reçus depuis 2018 de la part de familles algéroises permettent de rendre un visage et une histoire à ces personnes. A ce jour, plus de 400 des cas présentés sur le site ont en effet été identifiés, le plus souvent par leur famille. La très grande majorité a définitivement disparu aux mains de l’armée française (1).
Le 21 janvier 2024, le site 1000autres.org a encore étendu son enquête en mettant en ligne près de 400 nouveaux noms de personnes récemment retrouvés dans les archives. Cela porte à environ 1500 le nombre de personnes dont nous cherchons à savoir ce qu’elles sont devenues.
Ont-elles survécu, le plus souvent après la torture et un long enfermement dans camp ? Ou bien ont-elles disparu définitivement, morts de la torture ou victimes d’exécution sommaire ?
Si vous connaissez certaines de ces personnes, merci vous adresser à nous pour nous dire si elles ont survécu ou non et, si vous le pouvez, de nous envoyer des précisions et leur photographie en nous écrivant à .
Malika Rahal et Fabrice Riceputi
1. Lire : La disparition forcée durant la Guerre d’Indépendance algérienne. Le projet Mille autres, ou les disparus de la « bataille d’Alger » (1957), Malika Rahal, Fabrice Riceputi, Dans Annales. Histoire, Sciences Sociales 2022/2. Voir aussi l’émission A l’air libre de Mediapart.