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Édition du 15 mai au 1er juin 2025
Albert Camus, 1953 STF/AFP

Albert Camus et l’Algérie coloniale, « la longue confrontation d’un homme et d’une situation », par Agnès Spiquel

Les 18 et 19 mars 2025 s’est tenu à l’Institut du Monde Arabe et à l’Institut d’Études Avancées de Paris un colloque traitant d’« Albert Camus et l’Algérie coloniale », organisé par Catherine Brun, Christian Phéline et Agnès Spiquel, en partenariat avec l’Institut Français d’Algérie, la Société des Études Camusiennes et l’Université Sorbonne Nouvelle (UMR THALIM).

Il a été l’occasion de poursuivre la réflexion sur l’œuvre d’Albert Camus et sur le regard qu’il portait sur la société coloniale, réflexion sur laquelle notre site a déjà publié différents points de vue. Nous reproduisons ci-dessous le texte de conclusion d’Agnès Spiquel qui revient sur les approches différentes exprimées lors de ce colloque.


Les deux journées, dont la première s’est terminée par une table ronde, ont réuni trente intervenants, d’origine, de formation et de points de vue divers et permis l’expression d’un public aussi vif que nombreux. Le présent bilan reste bien sûr ouvert à de nouveaux développements de la recherche, de l’analyse et du dialogue.

Ainsi que le soulignait l’annonce du colloque, si un certain unanimisme médiatique tend aujourd’hui à réduire le legs de Camus à une fade pensée du juste milieu exposée à toutes les récupérations, un vif débat intellectuel se poursuit, en particulier sur le rapport de l’écrivain à l’Algérie coloniale.

Pour ne perpétuer ni une célébration hagiographique, ni des dénonciations purement idéologiques, cette rencontre visait à resituer, au regard de l’objectif anticolonial, la portée et les limites des représentations et combats de l’écrivain.

Tout au long de ces deux jours de débat, nous avons donc parcouru les cinq étapes de notre questionnement de ce rapport complexe de Camus avec l’Algérie coloniale, société dans laquelle il est né, a grandi, s’est formé – et qui vivait alors ses dernières décennies. Dépassant les clichés, de quelque origine qu’ils soient, nous avons voulu, dans la diversité qui était souhaitée des approches et des points de vue, retourner aux textes, sans méconnaître leur statut différencié et en les réinscrivant dans leur situation historico-politique, tellement changeante entre le milieu des années 1930 et ce début de 1960 où l’écrivain meurt prématurément d’un accident. 

Déroulement

D’emblée, au fil de quelque vingt riches communications et sous l’impulsion des présidentes et présidents des diverses sessions, nous avons pensé la position de Camus face au système colonial en termes de lucidité tout autant que de « limites ». Ce sont ces dernières que deux des communicants ont proposé d’approcher, plutôt que par la notion d’« inconscient colonial », ouverte à trop de subjectivité des interprétations, comme cette part épistémique d’impensé que comporte la compréhension camusienne du fait colonial. De manière plus générale, il s’est agi de prendre en compte, ce que l’écrivain, selon une formule citée par plusieurs intervenants, présentait comme « une expérience, c’est-à-dire la longue confrontation d’un homme et d’une situation – avec toutes les erreurs, les contradictions et les hésitations qu’une telle confrontation suppose ».

Chroniques algériennes, recueil publié en mai 1958, a été une des bases essentielles de cette réflexion. La lecture de textes, choisis parmi essais, articles de presse ou fictions, a accompagné l’ensemble d’un parcours conduisant du temps du Front populaire, et de l’abandon de ses projets de réformes coloniales, au dévoiement des ouvertures civiques de 1944 dans les massacres de 1945 puis la fraude électorale organisée, jusqu’aux affrontements croissants de l’après-1954.

Nous avons ensuite sondé la manière – très ancrée dans cette réalité – dont Camus a conçu la question algérienne, et dont sa pensée a été et continue à être reçue dans le temps et l’espace.

Nous nous sommes ainsi penchés sur les questions redoutables que la lutte de libération nationale a soulevées dans son déploiement. Là aussi, principe de contradiction…

Puis, donnant aux fictions de Camus la place qu’elles méritent, nous avons analysé quelques-uns des portraits de colonisés qu’elles proposent et la représentation qu’elles offrent de la société coloniale et des rapports entre ses communautés.

Le débat, en Algérie et en France

Notre dernière session était mise, elle, sous le double signe du « dialogue » et du « débat », principalement en Algérie – ce que nos échanges avaient déjà amplement manifesté !  

D’une discussion à l’autre, s’est confirmée l’évidente fécondité de notre variété de formation et d’approche : spécialistes de littérature, d’histoire, d’histoire intellectuelle, d’ethnologie, de sociologie – nous avons croisé les regards, d’une manière bien plus stimulante que dans des colloques mono-disciplinaires.

Des désaccords ont pu être abordés sans véhémence au cours des débats, tout en ouvrant le dialogue sur des questions de principe trop souvent traitées sur un mode plus manichéen : usage, légitime ou non, de la violence ; conception de l’algérianité ; question du pluralisme culturel et politique dans un pays libéré du joug colonial…

La table ronde a permis que s’élèvent des voix plus personnelles qui ont dit un rapport à Camus à la fois très spécifique et, sous certaines facettes sans doute, largement partagé par beaucoup d’entre nous.

Quelques lignes de force

Modestement, je vais essayer de retracer, dans l’attente d’une publication collective qui en retracera toute la richesse, quelques-unes des lignes récurrentes des communications et des débats avec la salle, qu’ont prolongés sans doute bien des échanges informels…

Nous avons appréhendé de manière précise – et donc plus juste – le contexte de l’Algérie : il nous a été, par exemple, rappelé qu’à la Libération et bien qu’elle ait accueilli le gouvernement provisoire de la France Libre, elle qui avait été largement maréchaliste, voire ouverte à la collaboration, échappa à l’épuration… Et nous nous sommes constamment affrontés à la question des désignations – toujours aiguë en situation coloniale : si le terme d’« indigènes » renvoie aux discriminations de cette époque, celui d’« Algériens » n’a pas revêtu le même sens dans les années 1930, 1940 ou 1950, et, bien sûr, depuis l’indépendance de l’Algérie.

Nous avons centré l’attention sur des textes comme l’enquête de 1939, « Misère de la Kabylie », Chroniques algériennes, les articles de Combat et de L’Express, en les étudiant comme « geste » à la fois politique et scriptural – tant dans le contexte de leur première publication que dans leurs rééditions successives. De quelle parole s’agit-il ? Car, si Camus développe une pensée politique, il se pense d’abord comme écrivain.

Nous avons ainsi pu voir comment, sous quelles influences, dans quel climat intellectuel, la pensée de Camus s’est forgée dans les années 1930 ; comment, dans les fractures de la guerre et de l’après-guerre où sa conception du monde et de l’engagement a changé, il s’est élevé contre les extrémismes, les massacres, l’iniquité… C’était se convaincre un peu plus que « le colonialisme et ses abus [étaient] d’institution » et qu’il fallait « rendre toute la justice au peuple arabe d’Algérie » et « le libérer du système colonial ».

Pour autant, encore en 1958, l’écrivain, dans son souci légitime de ne pas voir sacrifier « le droit à l’existence [des] autochtones français », a pu s’illusionner sur l’acceptabilité de formules institutionnelles médianes, comme le « plan Lauriol », manifestement dépassées par l’acuité de la mobilisation nationale… Même s’il affirmait alors : « le temps des colonialismes est fini, il faut […] en tirer les conséquences » et si, dans le silence public auquel il s’est jugé réduit par la suite sur l’Algérie, il approuva entièrement, fin 1959, la perspective de l’autodétermination qui en confiait l’avenir à la décision du plus grand nombre.

De quoi Camus a-t-il eu conscience ?

Ce qui nous a menés à la question récurrente : de quoi exactement Camus a-t-il eu conscience ? Certainement, dès les années 1930, moment de son bref engagement communiste puis de sa première expérience de journaliste à Alger républicain, de l’iniquité de la domination coloniale sous laquelle tout « un peuple [est] diminué par une misère sans précédent et brimé par des lois d’exception et des codes inhumains ». Certainement, du fossé croissant entre les deux communautés, creusé par les massacres de mai 1945 et la montée du racisme anti-algérien en France dans les années qui suivent, dont témoigne notamment la tuerie de militants pacifiques du MTLD, le 14 juillet 1953 à Paris. Certainement, du drame immédiat et pour l’Algérie future que constituaient, à partir de 1954, les règlements de compte entre militants nationalistes rivaux du MNA et du FLN. Mais sans doute pas de la profondeur de l’enracinement social que le sentiment national algérien puisait dans la violence de la dépossession et de l’oppression coloniales, ni du caractère irréversible de son renforcement au cours de la guerre de libération. Et la question s’est constamment posée à nous : qu’est-ce donc qu’un sentiment national qui se constitue ?

Qu’est-ce qui, chez Camus, a assigné de telles limites à une prise de conscience que d’autres, Européens « libéraux » proches de lui, ont pu opérer à l’épreuve de la crise algérienne ?

– le flou, quelque peu essentialiste, de catégories intellectuelles telles que « culture méditerranéenne », « rencontre de l’Orient et de l’Occident » ou « revendication arabe », qui n’aidaient guère à penser le legs en Algérie de la civilisation autochtone, ainsi que la manière dont le principe colonial s’y est imprimé ou ce que pourrait être un pays, dégagé du « colonialisme et de ses abus », mais qui saurait faire place à toutes ses composantes ;

– un système de valeurs, se référant à la justice, à la démocratie, mais se défiant du nationalisme, sans bien distinguer entre celui des dominants et celui des colonisés, ayant conduit l’écrivain à penser et agir en termes de refus des discriminations et d’extension égalitaire des droits et libertés plutôt qu’en termes de libération nationale ;

– son rapport éthique et politique à la violence qui, s’il ne l’a jamais conduit à dénoncer en tant que telle la lutte armée à laquelle les forces algériennes avaient été contraintes par le refus de réformes réelles, lui a fait refuser tout acte prenant délibérément pour cible les populations civiles, qu’ils soient le fait de l’État et de l’armée ou des forces se réclamant de la lutte anticoloniale ;

– sa crainte dramatique que telle qu’était conduite cette lutte et alors que la surenchère croisée des violences contre les civils creusait de plus en plus le fossé entre les communautés, l’indépendance ne désigne comme « victimes expiatoires » la masse des Européens d’Algérie – dont beaucoup, comme les membres de sa famille, « pauvres et sans haines, n’ont jamais exploité ni opprimé personne ». Crainte aussi que même d’éventuels droits concédés à cette minorité soient de fait réduits à néant dans un pays restreint à sa référence arabo-musulmane et soumis « à la discrétion de chefs militaires fanatiques » ;

– sa défiance grandissante à l’égard du FLN et de ses soutiens européens qui, en métropole comme sur place, considéraient comme de leur devoir anticolonialiste de n’interroger ni ses modes d’action, ni la place que l’algérianité future ferait ou non à la pluralité des cultures, des croyances et des opinions.

Des débats…

Le rapport tendu entre le cœur et la raison dans lequel l’écrivain affronta ainsi la question algérienne, son approche sincère mais restée indécise sur la manière d’en finir avec la domination coloniale, ont profondément influé sur la perception que les lecteurs, dans la diversité des périodes et des pays, ont eue et ont encore de son œuvre. Même si trop souvent cette perception se tissait d’idées préconçues qui méconnaissaient la réalité des textes et des contextes – telle cette invocation si fréquente de la réplique de Stockholm sur « la mère plutôt que la justice », négligeant que, dans les circonstances du débat, elle se référait non pas à la fin ou non de la souveraineté française, mais bien à la question immédiate des attentats contre les civils.

Durant le colloque, la succession des communications comme les interpellations fréquentes venues de la salle ont été propices au dialogue le plus ouvert, tant sur les prises de position de l’écrivain que sur les interprétations de ses fictions.

Le débat proprement politique en est souvent revenu aux différentes implications de la question du « terrorisme » – vocable ici employé non pas comme une invective polémique, mais dans le sens précis du recours délibéré à des actes prenant pour cible des populations civiles. Nombre d’entre nous pouvaient certes rejoindre les remarques d’une communicante selon laquelle le refus par Camus de tels actes quels qu’en soient les auteurs, aurait gagné à mieux mettre en lumière la dissymétrie systémique du rapport des forces entre les deux camps et le combat mené par l’écrivain contre la banalisation de la torture et la vague montante des exécutions capitales. En outre, selon la même oratrice, ce désaccord sur les moyens du FLN n’interdisait en rien d’approuver ses fins, la rupture de tout lien de souveraineté avec la France. Il était en revanche moins évident d’en conclure comme elle qu’en temps de décolonisation et, sauf à tomber dans les travers supposés d’une « gauche réformiste », il était déplacé d’exprimer la moindre interrogation sur les modes d’action et le rapport à la démocratie ou à la religion, de toutes directions se réclamant du « paradigme » de la libération nationale : hier, face au FLN, comme dans l’aujourd’hui de l’« après-7 octobre » ?

L’absence des « Arabes » / des « indigènes »

En ce qui concerne l’expression plus littéraire de Camus, nous avons à plusieurs reprises évoqué le reproche récurrent fait au romancier de l’absence des « Arabes » / des « indigènes » dans ses fictions. En la matière, nous avons bien distingué deux questions : l’absence de personnages de colonisés, individuellement nommés et identifiés, est patente dans les premiers grands textes fictionnels (L’Étranger, La Peste) – mais on peut relever l’apparition de figures d’« indigènes » dès « Entre oui et non », le texte central de L’Envers et l’Endroit, la première publication de Camus, le rapport décisif entre membres des communautés adverses qui sous-tend certaines des nouvelles « algériennes »  de L’Exil et le Royaume (« La Femme adultère », « L’Hôte »), avant leur présence, qui aurait été centrale dans Le Premier Homme si l’on en croit les brouillons et les esquisses du dialogue avec le personnage désigné comme « Saddok ». Quant à la seconde question : l’anonymat des protagonistes indigènes ne fait-il pas que refléter, de la manière la plus juste, la plus réaliste qui soit, la situation coloniale – où les deux communautés se côtoient sans se mêler et, surtout dans les villes, sans se connaître ? Jusque dans ses élisions, Camus ne rend-il pas compte, très exactement, de l’effacement des colonisés ? 

Nous avons, à cet égard, évoqué le débat constant qu’il a eu avec ses amis écrivains algériens (au sens moderne du mot) comme Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohammed Dib ou Kateb Yacine : était-ce à un Français d’Algérie de « parler pour » les colonisés, à leur place, de témoigner de leur vécu ? Et, plus largement, de qui et de quoi chacun peut-il le mieux témoigner par l’écriture, qu’elle soit de fiction ou de prise de position ?

Le colloque lui-même a permis de poursuivre ce dialogue d’écrivains algériens avec Camus – un dialogue passionnant, parfois empreint de colère, de regret ; mais on a aussi entendu parler d’« arche d’alliance », de « circulation », de « fraternité dans la différence », de « déchirure »… Au fil des échanges des deux journées comme lors de la table ronde, nous avons observé le rapport, à la fois critique et admiratif, de l’Algérie par rapport à l’écrivain et son œuvre ; ainsi qu’un mouvement complexe et contradictoire d’appropriation de Camus par les Algériens.

Et ce qui ne cessait de courir à travers tout cela, c’est la question même de la littérature : que peut-elle ? que doit-elle ?

Merci à tous les intervenants – communicants et membres de la table ronde – qui ont donné esprit et chair à cette ample réflexion. Merci au public de ces deux jours, bien plus nombreux que tout ce que nous pouvions imaginer – public souvent animé, dans la différence de ses origines et de ses opinions, de ce que je désignerais selon un mot camusien : la ferveur. Merci encore à ceux qui, chacun selon sa trajectoire, ont vécu en Algérie et ont dû la quitter : ils ont, souvent discrètement, accepté de partager leurs expériences propres de ce pays

… à poursuivre !

Les débats de ces deux jours étaient, à la fois, si riches et si gros d’interrogations à approfondir, que nous nous donnons à cœur, comme organisateurs de ce colloque, de publier, dès que possible, la teneur des communications en un volume collectif de format accessible.

Il n’y sera malheureusement pas possible de rendre compte de toute les suggestions nées des échanges avec la salle. Mais celles-ci, nous en sommes sûrs, vont « infuser » dans les réflexions individuelles et collectives des participants ; et on en trouvera sans nul doute bien des échos dans des publications futures. Rien n’est jamais terminé ! Et surtout pas ce débat sur « Albert Camus et l’Algérie coloniale »…


Annexe : Programme des interventions

Mardi 18 mars 2025 (Institut du Monde Arabe)

Matin

Une lutte anticoloniale et ses limites

Où, du Front populaire à la Libération et des massacres de 1945 à l’ouverture de la lutte armée, l’on examinera les prises de position de Camus, sans méconnaître la configuration changeante des forces en présence et du débat politique algérien.

• Pierre-Louis Rey, président

• Philippe Vanney, « La fin de l’Algérie coloniale : les grands choix d’Albert Camus »

• Michelle Selles-Lefranc, « L’enquête en Kabylie d’Albert Camus : du « témoignage sans réserves » d’Alger républicain (1939) à Chroniques algériennes (1958) »

• Jean-Pierre Peyroulou, « Camus et les questions coloniales, de 1945 à 1955 »

• Sarra Grira, « Albert Camus et la postérité de la gauche réformiste »

• Catherine Brun, « Chroniques algériennes : un recueil au cœur des malentendus »

Après-midi

Une pensée « dans l’histoire et la géographie »

Où l’on explorera dans quelle mesure l’idéal grec ou l’horizon méditerranéen ont pu, à rebours du modèle impérial romain, être invoqués pour penser un dépassement du clivage colonial.

• Martine Job, présidente

• André Benhaïm, « L’homme aux mille tours. Camus entre Ithaque et Alger »

• Alain Messaoudi, « Versions du mythe méditerranéen : Albert Camus et Gabriel Audisio vs Louis Bertrand »

Où, après un retour sur les temps de guerre froide, l’on examinera la manière dont la vision camusienne de la colonialité et sa critique « anti-orientaliste » sont en voie de réévaluation sur les scènes américaines comme arabe.

• Nedjib Sidi Moussa, « Entre critique littéraire et procès politiques : quand la gauche lisait Camus au temps de la guerre froide »

• Madeleine Dobie, « Camus aux États-Unis, de la guerre froide aux études francophones, en quatre scansions »

• Faris Lounis, « Culture et impérialisme(Edward Said) au miroir de la critique arabe »

Camus aujourd’hui (table ronde) 

• Alexis Lager, président

• Maïssa Bey,

• Sarah Al-Matary.

Mercredi 19 mars 2025 (Institut d’Études Avancées de Paris)

Matin

Libération nationale : quels moyens ? quelles fins ?

Où l’on interrogera les cibles et les enjeux d’un combat anticolonial qui impliquait de se confronter au racisme et aux discriminations, à la torture et aux exécutions capitales, comme aux violences contre les civils et à la question des droits futurs des minorités.

• Akram Belkaïd, président

• Emmanuel Blanchard, « Camus et l’immigration algérienne en France »

• Rémi Larue, « Une trêve pour refaire communauté »

• Anne Prouteau, « Germaine Tillion, une « héroïne camusienne » ? »

La représentation de l’Algérie dans la fiction

Où, par-delà des lectures contrastées et parfois abusives des récits camusiens, on explorera quel portrait changeant des colonisés et de leur destin se développe depuis les écrits de jeunesse jusqu’au Premier Homme.

• Christian Phéline, « Des fictions au prisme de l’ »inconscient colonial » : le risque de la surinterprétation »

• Martine Job, « Décrire l’autre : constante et évolution des portraits de colonisés dans les fictions de Camus »

• Alexis Lager, « La séquence coloniale dans le dernier chapitre du Premier Homme : ultime regard de Camus sur l’Algérie ? »

Après-midi

Camus en dialogue, Camus en débat

Où l’on observera quel écho persistant l’œuvre de Camus a trouvé en Algérie, depuis le dialogue serré entretenu avec les littérateurs maghrébins de son temps jusqu’à une interrogation multiforme au sein des nouvelles générations d’intellectuels

• Catherine Brun, présidente

• Guy Dugas, « Fortune et infortunes de la notion de « colonisateur de bonne volonté » (Albert Memmi) » 

• Hervé Sanson « Albert Camus vu par Mohammed Dib : un « aîné immédiat » »

• Yahia Belaskri, « Albert Camus et Kateb Yacine, un même royaume, deux trajectoires » 

• Guy Dugas, président

• Amina Azza Bekkat, « Camus dans la littérature algérienne : échos et reprises »   

• Tristan Leperlier, « L’algérianisation de Camus : Assia Djebar et le « Natif de Belcourt » »


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