Algérie: un Algérien vétéran de l’armée française décoré de la Légion d’honneur
Le secrétaire d’Etat français à l’Intérieur et aux collectivités territoriales, Alain Marleix, a décoré samedi de la légion d’honneur un vétéran algérien, Mohamed Abdeldjalil, 85 ans, au cours d’une cérémonie à la résidence de l’ambassade de France à Alger.
M. Abdeldjalil, engagé volontaire en 1941 dans l’armée française, avait participé à plusieurs campagnes militaires contre l’armée allemande durant la IIe Guerre mondiale puis à la guerre d’Indochine.
Il avait terminé sa carrière militaire en 1961 avec le grade d’adjudant-chef.
A l’occasion de cette visite, M. Marleix a inauguré le service des anciens combattants qui sera rouvert prochainement en Algérie.
Environ 150 000 soldats algériens ont participé à la IIe Guerre mondiale sous le drapeau français. Près de 15 000 de ces vétérans vivent encore en Algérie.
«Entre l’Algérie et la France, le temps de l’affrontement est terminé»
Mandaté par le président Sarkozy dont il est un des proches ministres, Alain Marleix, livre à Liberté la nouvelle vision qui prédomine à L’Élysée sur les relations algéro-françaises, notamment sur l’épineuse question de la mémoire. Sans éviter les points sensibles de cette relation entre Alger et Paris, Alain Marleix transcende les clivages historiques pour souligner ce nouvel état d’esprit qu’il résume par le fait que “la France veut avancer pour rapprocher nos mémoires”. Il abordera, également, la reconnaissance de la France pour la participation essentielle des anciens combattants algériens à la victoire sur le nazisme durant la Seconde Guerre mondiale et la réforme de leur statut, notamment sur les pensions, décidée par Paris.
- Monsieur le secrétaire d’État, six mois après votre première visite, dans quel état d’esprit revenez-vous à Alger, tout en sachant que la visite du président Sarkozy, en décembre 2007, avait suscité, comme à l’accoutumée dans les relations algéro-françaises, des passions et des controverses dans les deux pays ?
Je suis heureux de revenir ici à Alger, où j’effectue mon troisième déplacement depuis septembre 2007. Tout d’abord, parce que je sais y être bien accueilli par les autorités algériennes. Je veux les en remercier. Et surtout, parce que cette visite témoigne de l’attachement du président de la République et du gouvernement français à la relation d’exception avec l’Algérie. Vous savez que je viens d’être nommé à d’autres fonctions au sein du gouvernement. Mais le président m’a demandé de maintenir ma visite pour réaffirmer l’importance qu’il attache personnellement à la relation franco-algérienne et pour tenir les engagements qu’il a pris pendant sa visite d’État.
- La France, Monsieur le secrétaire d’État, semble plus déterminée dans son action par rapport aux anciens combattants algériens qui ont été les “oubliés” de la lutte contre le nazisme. Est-ce que les mesures que vous préconisez, notamment la revalorisation des pensions, demande majeure de ses anciens combattants, sera à l’ordre du jour ?
Non, la France n’a pas oublié les 150 000 Algériens qui ont pris, au côté de leurs frères d’armes français, une part déterminante à la lutte contre le nazisme. En Provence ou en Alsace, par exemple, nos villes se souviennent, à travers le nom de leurs rues ou leurs monuments, que leur libération est aussi venue du Maghreb. La France a si peu oublié, qu’en 2004, Alger a été faite “chevalier de la Légion d’honneur” pour rappeler à tous et, notamment aux plus jeunes qu’elle fut pendant près de deux ans, la capitale de la France libre ! Au-delà et, puisque vous le savez, nous venons de rendre un hommage solennel à notre dernier poilu de la Première Guerre mondiale. Je voudrais rappeler qu’en 2006 a été inauguré à Verdun un monument à la mémoire des soldats musulmans qui ont pris part à cette guerre. Parmi eux, il y avait déjà 170 000 Algériens.
En revanche, je pense que le souvenir de cette partie de notre histoire commune a été gommé, ou en tout cas brouillé, par ce qui, plus tard, nous a opposés. Des deux côtés de la Méditerranée, à partir des années 1960, la nouvelle page que chacun de nos deux pays devait écrire n’offrait pas beaucoup de place à cette épopée, qui pourtant restera comme une des plus belles pages de l’histoire, écrite ensemble cette fois, par nos deux nations. Ceci peut expliquer que le problème des pensions militaires françaises versées aux anciens combattants algériens ait été si long à trouver une solution. Mais aujourd’hui, c’est chose faite ! Je vous précise à ce sujet qu’après la réforme de décembre 2002, qui s’était déjà traduite par un quadruplement des sommes versées, l’alignement total des prestations versées aux anciens combattants algériens sur les pensions françaises est intervenu en Algérie dès juin 2007. Aujourd’hui, près de 5 milliards de dinars sont versés à ce titre chaque année en Algérie.
Mais nous voulons aller plus loin après l’entrée en vigueur de cette réforme essentielle.
Nous voulons maintenant apporter aux anciens combattants algériens les prestations complémentaires, en matière d’action sociale, de soins médicaux ou encore d’appareillage, auxquelles ils ont droit. Cela passe par la réouverture très prochaine d’un service d’accueil et d’information dans les anciens locaux du consulat général de France, dans le quartier du Télemly, à Alger.
- On n’a jamais évoqué les raisons exactes de la fermeture du service des anciens combattants à Alger en 1994. Pourquoi une telle décision et est-ce que cela ne vous a pas pénalisé dans le suivi des dossiers des anciens combattants algériens ?
La suspension d’activité – et non pas la fermeture – du service des anciens combattants d’Alger en 1994 était uniquement due au contexte sécuritaire difficile que connaissait alors l’Algérie. Aujourd’hui, heureusement, les choses ont évolué plus favorablement dans ce domaine. Mais il faut le rappeler tout simplement : les conditions d’alors ne permettaient plus l’exercice de nos missions qui exigent pour la plupart d’entre elles un contact direct avec nos usagers.
Cela a pénalisé les anciens combattants algériens qui n’avaient plus d’interlocuteurs sur place et qui, désemparés, se sont adressés à beaucoup de services de mon ministère ou d’autres administrations qui ont apporté, dans la mesure de leurs possibilités, les meilleures réponses.
Mais cela n’était pas satisfaisant et c’est pourquoi dès 2004 nous avons repris progressivement une partie de notre activité, celle consacrée au suivi de l’appareillage orthopédique des mutilés de guerre (800 personnes environ). Depuis cette date, un technicien spécialisé assure cette mission à Alger en partenariat étroit avec l’Office national de l’appareillage des personnes handicapées, qui est, je crois, l’un des organismes de référence en la matière. Une convention a été signée, et cette collaboration, dans un domaine très technique, se déroule à la satisfaction de tous. Ce que je veux maintenant ajouter sur ce sujet, c’est que, dorénavant, les anciens combattants algériens ont un interlocuteur, ici, à Alger, à travers le service des anciens combattants placé près de l’ambassade de France. Déjà des sessions d’accueil personnalisées sont organisées dans les consulats généraux de France à Oran et Annaba pour ceux qui habitent dans ces deux régions. Tous les anciens combattants ou leurs veuves peuvent y recourir. Une seule condition : prendre au préalable un rendez-vous au numéro 1579. Dans un avenir très proche, cette même possibilité d’accueil sera offerte à Alger, dans les locaux de notre nouveau service des anciens combattants. Mais d’ores et déjà, celui-ci est à l’écoute des demandes qui lui sont adressées par téléphone ou par courrier. Dans les prochaines semaines, il mettra également en ligne sur le site de l’ambassade de France, une banque d’informations accessible aux 28 000 ressortissants concernés recensés aujourd’hui en Algérie.
- Différents services et avantages semblent en préparation au niveau de votre cabinet. Qu’en est-il ? Existe-il de nouvelles mesures dans ce sens ?
La vraie nouveauté passe par la réouverture prochaine du service de proximité qui pourra leur apporter les prestations complémentaires déjà prévues par la loi mais qui nécessitent pour leur mise en œuvre une possibilité d’accueil et de réception de notre public. En revanche, dorénavant, et c’est aussi une nouveauté introduite par la réforme entrée en vigueur cette année, les anciens combattants algériens bénéficieront, comme leurs camarades français, de toute éventuelle évolution positive de la législation française dans ce domaine. Si, par exemple, on décidait d’augmenter le montant de la retraite du combattant, les anciens combattants algériens en bénéficieraient de plein droit, ce qui n’est que justice !
- Le président Sarkozy a, dans un geste unique, rendu à l’Algérie la carte des mines enfouies par l’armée française durant la guerre d’indépendance. Ce geste a été apprécié en Algérie. D’autres décisions de ce type peuvent-elles suivre ? La prise en charge des victimes de ses mines semble être une de vos priorités avec la création de centres orthopédiques et d’appareillage ?
La France a certainement trop tardé pour remettre les plans des champs de mines des lignes Challe et Morice, mais il faut reconnaître ici qu’il s’agit d’une décision que le président Sarkozy a prise dès son élection. Au-delà de l’aspect pratique de cette mesure — je sais qu’il fait ici l’objet de débats mais je sais aussi qu’il n’est pas nul ! — il y a d’indéniables aspects symboliques dans cette décision : le temps de l’affrontement est terminé ! Il faut aller de l’avant, sans oublier — car l’oubli serait une insulte à la mémoire des morts de nos deux pays — et privilégier, dorénavant, et je cite le président de la République, “ce qui nous unit par le cœur et la raison”.
Plus concrètement, je précise que lors de la visite d’État de décembre dernier, le président de la République s’est engagé auprès du président Bouteflika à assurer, en fonction des besoins qui nous seraient signalés par les autorités algériennes, une prise en charge médicale et orthopédique des victimes de ces mines. Les modalités de cette action, qui serait menée en partenariat étroit avec les structures algériennes qui interviennent déjà très efficacement dans ce domaine, restent aujourd’hui à préciser, mais nous sommes prêts à prendre notre part dans le traitement de ces cas douloureux. Mon département ministériel a une réelle compétence dans ce domaine, et il est prêt à étudier des procédures d’échange de savoir-faire ou de collaboration technique.
- Le débat sur la mémoire est apprécié différemment dans les deux pays. Le concept de “bienfaits de la colonisation” a été vécu comme un outrage par les Algériens, très attachés à leur histoire, à qui certains politiques français semblent demander d’oublier les crimes coloniaux. Comprenez-vous ce sentiment de justice et de rétablissement des faits du côté algérien ?
Je comprends, d’autant plus cette nécessité de rétablir les faits que le président Sarkozy l’a fait, ici même, en Algérie, à l’occasion de son discours à l’université Mentouri de Constantine. Le président de la République, dans un discours très novateur, a souhaité que nos deux peuples regardent l’histoire en face, sans se cacher derrière les idéologies et les polémiques que certains, en France, mais peut-être aussi en Algérie, souhaitent en permanence raviver. Il a condamné la colonisation, de la manière la plus solennelle. Il a reconnu, sans détour, sans langue de bois, que la France avait commis en Algérie des fautes et des crimes. Aucun de ses prédécesseurs ne l’avait fait avant lui. La France veut avancer pour rapprocher nos mémoires. Vous me parlez encore de l’article d’une loi qui a été abrogé dès 2005, à la demande du président Chirac, ce qui, aussi, était une démarche exceptionnelle, car ce texte avait été voté par le Parlement. Ce texte ne fait plus partie du droit français ! Alors, pourquoi en parle-t-on encore ? Connaissez-vous un autre pays qui ait abrogé une loi de son Parlement, pour donner un gage d’amitié et d’apaisement à un autre pays ? Moi, je n’en connais pas.
Je sais aussi que certains réclament les archives. La France a déjà rendu les archives de la période ottomane que l’État détenait. Concernant les archives de la période coloniale, celles-ci font l’objet d’un différend entre juristes, les nôtres estimant, au contraire de leurs homologues algériens, qu’elles sont la propriété de l’État français qui les a édictées. Mais si l’on veut vraiment aller vers la vérité, alors il faut cesser de camper sur des positions de principe qui bloquent ce dossier depuis des décennies et l’aborder de façon pragmatique, comme nous l’avons fait pour les mines. Ainsi nous avons proposé à la partie algérienne une coopération dans ce domaine. Le directeur des archives a été invité en France, et nous serions heureux de l’accueillir au moment qui lui conviendra. Nous avons proposé la création d’un groupe de travail composé d’experts franco-algériens pour faciliter l’accès des historiens à ces archives. Enfin, l’Institut national audiovisuel français a transmis récemment toutes les archives télévisuelles correspondant à l’Algérie. Je dis bien toutes, sans exception. On peut regretter que les images ne montrent pas les souffrances des Algériens, mais il s’agit pour beaucoup d’images de la télévision officielle française. Elles choisissaient de montrer une partie seulement de la réalité. Ce n’est qu’une face de la vérité et je le reconnais sans difficulté. Aux historiens français et algériens de rétablir tous les faits.
- L’idée d’un pardon de la France à l’égard de l’Algérie est-il, pour vous, une nécessité, une repentance, un aboutissement logique, un mea-culpa impossible ou un geste inconcevable ?
Nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir prendre le même chemin, celui de la vérité. La vérité, si difficile qu’elle puisse être à entendre pour certains, nous amènera à l’apaisement. Nous souhaitons avancer dans la reconnaissance des faits en respectant la dignité de chacun. C’est un travail qui doit se faire à deux. La France a la responsabilité principale de ce qui s’est passé pendant la période coloniale. Mais cela ne veut pas dire que la vérité est en noir ou blanc. Il faut lever tous les tabous et remettre en cause les vérités révélées des deux côtés. C’est pourquoi nous souhaitons que des historiens algériens et français travaillent ensemble dans la future fondation pour la mémoire annoncée par le Premier ministre François Fillon.
- Votre prédécesseur, M. Mekachera, était un harki qui n’a pas été le bienvenu à Alger à cause du dossier sensible des harkis. Pour l’Algérie, ce dossier est définitivement franco-français. Comprenez-vous l’Algérie quand elle ne veut pas évoquer cette question du moment qu’on ne discute pas avec ceux qui ont trahi la patrie, comme vous n’avez jamais fait preuve d’indulgence envers les vichystes ?
Tout d’abord, une précision. M. Mekachera était un officier de carrière de l’armée française dans laquelle il a servi jusqu’en 1975. Il fait partie de ceux qui ont opté pour la nationalité française, comme d’autres, Français d’Algérie, ont choisi de devenir algériens ainsi que le prévoyaient les Accords d’évian. Il n’était donc pas à proprement parlé un harki, puisque les harkis n’avaient pas le statut de militaire.
Cela dit, je ne suis pas sûr que la comparaison entre les harkis et les collaborateurs du régime nazi soit opportune, car la France en Algérie, malgré tout ce que l’on peut reprocher au système colonial — que le président de la République a justement dénoncé lors de sa visite d’État —, ce n’était pas la barbarie nazie. La réalité est déjà assez terrible pour que l’on n’en rajoute pas.
L’exagération n’est jamais la meilleure façon de rendre hommage à ceux qui ont souffert. En revanche, vous avez raison de dire que ce dossier comporte un fort enjeu franco-français car les harkis sont membres à part entière de notre communauté nationale et il s’agit de faire en sorte qu’aucune discrimination ne soit exercée à leur égard.
Les harkis ont choisi la France, et si la France avait tort, comme l’histoire l’a ensuite démontré, ce n’est pas aux harkis qu’il faut s’en prendre, mais à la France. La France, elle, a des devoirs envers ces harkis qu’elle a longtemps traités de façon injuste. Sur la perception de cet aspect de l’histoire, il faut aussi peut-être tout simplement reconnaître que nos points de vue divergent encore, même si je peux très bien comprendre la sensibilité qui est la vôtre.
- Quelle est la position de votre département par rapport à certaines commémorations et stèles provocatrices en France qui glorifient les acteurs et les actions de l’OAS en Algérie ?
Vous savez, il existe chez nous une multitude d’associations qui représentent différentes sensibilités. Certaines d’entre elles, par exemple, retiennent la date du 19 mars, tout comme vous, pour commémorer la fin de la guerre en Algérie. D’autres refusent cette date. Ces associations organisent parfois des manifestations ou commémorations qui, dès lors qu’elles respectent les règles de droit commun, sur les troubles à l’ordre public, par exemple, sont autorisées. Mais elles doivent être distinguées des commémorations officielles organisées par l’État qui elles seules traduisent la volonté d’inscrire dans la mémoire nationale tel ou tel événement.1
Pour ma part, je souhaiterais une approche plus consensuelle, partagée, de la mémoire, et c’est pourquoi nous souhaitons soumettre aux autorités algériennes un projet de fondation commune pour assurer l’entretien et la restauration des cimetières européens, mais aussi, pourquoi pas, des monuments les plus remarquables d’avant-l’indépendance. Je pense qu’aujourd’hui, les Français rapatriés d’Algérie et leurs descendants peuvent constituer une force d’impulsion des relations franco-algériennes. Ceux d’entre eux qui visitent l’Algérie sont d’ailleurs toujours reçus magnifiquement.
- Certains à Alger on cru qu’avec l’arrivée du président Sarkozy à l’Élysée, considéré comme ne faisant pas partie de la “génération algérienne” de la classe politique française puisque n’ayant pas connu la guerre, les choses allaient changer. Mais on ne le sent pas décomplexé vis-à-vis de la question du pardon.
Le président Sarkozy a été le premier chef d’État a reconnaître les crimes et les fautes commis pendant la période coloniale. Je sais que ce discours a été apprécié par de nombreux responsables. Il a lancé un message d’amitié et de confiance.
Dans son discours de Constantine, il a voulu s’adresser aux jeunes Algériens pour dire que nous souhaitions nous tourner vers l’avenir sans oublier les blessures profondes que les tragédies de l’histoire ont laissées sur l’âme du peuple algérien. C’est ainsi que nous serons fidèles aux souvenirs de nos morts, qu’ils soient Algériens ou Français.
C’est par des gestes concrets, comme ceux qu’il a décidés, que les choses changeront. L’union pour la Méditerranée, que le président Sarkozy a initiée, sera certainement une des traductions de ce changement, qui permettra à toutes les générations qui n’ont pas connu la guerre, en France mais aussi en Algérie, de mieux se connaître et d’être fières de la richesse de ce qu’elles ont en commun.
- Comment faut-il considérer, à cet égard, l’inauguration à Perpignan, le 25 novembre 2007, d’un mur à la mémoire des disparus français et harkis de la guerre d’Algérie, en présence du secrétaire d’Etat à la Défense chargé des Anciens combattants ? (Voir cette page).
[Note de LDH-Toulon – ajoutée le 24 mars]