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Les restes d'Algériens conservés dans un musée à Paris (DR).

Une pétition : rendons à l’Algérie les dépouilles de ses résistants

Saartjie Baartman, une esclave noire d'Afrique du Sud, de son vrai nom Sawtche, était surnommée la « Vénus hottentote » à cause d'un physique singulier. A partir de 1810, et pendant des décennies, elle a été exposée en Europe comme un phénomène de foire. L'un des premiers actes de Nelson Mandela, président de la Nouvelle Afrique du Sud, fut d'exiger son rapatriements dans son pays où elle fut dignement inhumée dans son village natal, en août 2002 1. Après 136 ans passés en France, le crâne du grand chef kanak Ataï, décapité le 1er septembre 1878 en Nouvelle-Calédonie, a été officiellement restitué à ses descendants. Vingt-cinq ans après la prise de possession de l’archipel par les autorités françaises, Ataï avait pris la tête d’une révolte pour protester contre les spoliations foncières de l’administration coloniale. La répression avait fait plus d’un millier de morts parmi les Kanak 2. La France devrait aujourd'hui s'inspirer des exemples précédents pour les crânes d'anciens résistants algériens à la conquête coloniale de leur pays, qui sont stockés dans des cartons du Muséum national d'histoire naturelle à Paris 3. Nous demandons par la pétition ci-dessous que ces dépouilles soient remises à l'Algérie et nous vous invitons, quelle que soit votre nationalité, à nous rejoindre en la signant.
[Mis en ligne le 20 mai 2016, mis à jour le 17 juin]

Les restes d'Algériens conservés dans un musée à Paris (DR).
Les restes d’Algériens conservés dans un musée à Paris (DR).

La pétition

Restitution des têtes des résistants algériens, détenues par le Musée de l’Homme

Les restes mortuaires de dizaines d’Algériens qui ont résisté à la colonisation française au 19ème siècle, morts au champ d’honneur, sont entreposés dans de vulgaires cartons, rangés dans des armoires métalliques, au Musée de l’Homme de Paris.

Ces restes, des crânes secs pour la plupart, datant du milieu di 19ème siècle, appartiennent à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif « Boubaghla » (l’homme à la mule), au Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaatchas (région de Biskra en 1849), à Moussa El-Derkaoui et à Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. La tête momifiée d’Aïssa Al-Hamadi, qui fut le lieutenant du Chérif Boubaghla, fait partie de cette découverte, de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l’Émir Abdelkader.

Il faut que ces restes soient rapatriés en Algérie pour y recevoir une digne sépulture !

Signez la pétition 1 adressée à la direction du Musée de l’Homme demandant la restitution des têtes des résistants algériens, détenues dans ce musée :

Cliquez pour signer

A la date du 17 juin 2016, près de 4000 personnes avaient signé ce texte. Parmi les signataires algériens on notera l’historien Mohammed Harbi.

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Compléments

[par Rachel Mulot, Sciences et Avenir.fr du 7 juin 2011]

L’historien Farid Belkadi, spécialiste de l’histoire antique mais aussi féru de la période coloniale, a découvert en mai [2011] que les têtes de plusieurs chefs de l’insurrection algérienne de la fin du 19eme siècle étaient alignées sur les rayonnages du Muséum. Parmi ces résistants à la colonisation française, les héros Chérif Boubaghla (mort en 1854) et Cheikh Bouziane, artisan de la révolte des Zaâtchas (exécuté en 1849 et dont la tête fut exposée pour l’exemple). Les archives du Muséum ont révélé qu’il s’agissait de dons de médecins militaires. «Rien n’empêcherait le rapatriement de ces restes mortuaires. Mais il faut que la partie algérienne en formule la demande» conviennent Philippe Mennecier [chargé de conservation] et Alain Froment [directeur scientifique], qui plaident pour des restitutions dans la dignité, mais au cas par cas, «afin de ne pas dépareiller une collection utile à l’étude de la diversité humaine.» «Ces donations font aujourd’hui partie du patrimoine national français » rappellent-ils. Et seul un accord entre l’Etat algérien et l’Etat français permettrait le retour des insurgés dans leur pays.

  1. Pétition initiée par Brahim Senouci – Vanves
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