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Édition du 1er au 15 décembre 2024

Un bal pour le souvenir
et l’actualité
le 13 juillet 2019
place de la Nation à Paris

En 1953, un cortège du mouvement indépendantiste algérien, le MTLD, participait au défilé populaire du 14 juillet derrière un portrait de son leader, Messali Hadj, et ses banderoles : « À bas le colonialisme », « Nous voulons l’indépendance ». La police ouvre le feu, faisant 7 morts et une cinquantaine de blessés. Cet événement oublié revient peu à peu à la mémoire : le 6 juillet 2017, une plaque a été apposée ; le 13 juillet 2018, une projection suivie d'un bal ont été organisés. En 2019, une commémoration rassemblant davantage de partenaires et faisant le lien avec l'actualité française et algérienne, précédera le bal du souvenir.

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Un lent retour de la mémoire

A la suite d’un vote au conseil de Paris, le 18 janvier 2017, à l’initiative de Nicolas Bonnet Oulaldj, président du groupe communiste, une plaque a été dévoilée le 6 juillet 2017 sur l’un des murs du pavillon sud de la « barrière du Trône », notamment par des membres des familles des victimes, place de la Nation à Paris, à quelques dizaines de mètres des lieux du massacre qui a eu lieu 64 ans plus tôt.

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Cet événement dramatique, en plein Paris, qui précédait d’un peu plus d’un an le début de la guerre d’Algérie et qui confirmait que celle-ci devenait inévitable, a longtemps été occulté. Il a commencé à sortir de l’oubli, soixante ans plus tard, grâce au travail du documentariste Daniel Kupferstein qui, après une longue enquête à son sujet, a d’abord réalisé un film, Les Balles du 14 juillet 1953, sorti en 2014, puis publié un livre, sous le même titre, en mai 2017, aux éditions La Découverte.

La bande annonce du film

Le livre paru en 2017

Une première initiative le 13 juillet 2018

A l’initiative de la section LDH du 12e et avec le soutien de la mairie d’arrondissement, une première initiative a eu lieu le 13 juillet 2018. Parmi les intervenants figuraient Jean Laurans, président de la FNACA de Paris, qui, alors jeune militant syndicaliste, a fait partie des blessés par balles lors de cette journée. Ainsi que l’un des fils du dirigeant de la Fédération de la métallurgie de la CGT, Roger Lurot, qui a été tué par balles alors qu’il tentait de s’interposer en demandant aux policiers de cesser le feu. C’est le seul, parmi les dirigeants politiques et syndicaux présents à quelques dizaines de mètres sur la tribune érigée au sud de la place de la Nation, qui est intervenu dans ce sens, et il l’a payé de sa vie. Ses fils ont longtemps protesté en vain contre le silence fait par la presse communiste sur le sort de ce militant internationaliste et anticolonialiste que fut leur père, Roger Lurot. Désormais, le PCF, la CGT et l’Humanité lui rendent l’hommage qu’il mérite.

Le résumé filmé de la soirée du 13 juillet 2018

En juillet 2019, la commémoration citoyenne et festive rassemblera davantage d’associations

De nombreuses associations, souvent membres du Collectif du 17 octobre 1961 et du collectif L’Autre 8 mai 1945, se sont ajoutées à celles qui avaient participé à la commémoration de 2018. Parmi elles, Droit devant !, l’association Les Oranges et l’Association pour la culture et le voyage (APCV), ont rejoint les sections de la LDH de l’Est de Paris (10e/11e, 12e, 19e, 20e…), le PCF 12, le NPA 12, ATTAC 12, la Commune libre d’Aligre, l’UL CGT du 12e, pour organiser cette initiative, qui est soutenue par la mairie du 12e arrondissement.

Dans un premier temps, de 18h30 à 19h30, un dépôt de gerbes et des prises de parole auront lieu devant la plaque posée en 2017 place de l’Ile de la Réunion. Avec les interventions de Catherine Barrati-Elbaz, maire du 12ème arrondissement, Gilles Manceron, historien, Jean-Luc Deryckx, président de la Fédération de Paris de la LDH, Nicolas Bonnet, président du groupe communiste au Conseil de Paris, et Daniel Kupferstein, cinéaste.

Puis les personnes se dirigeront vers le kiosque à musique face au lycée Arago où aura lieu, de 19h30 à 20h30, un repas citoyen et, de 20h30 à 21h30, une table ronde animée par Gilles Manceron, avec les interventions de Sadek Hadjerès, ancien militant à l’époque du mouvement indépendantiste algérien, le MTLD, puis du Parti communiste algérien (PCA), de l’historien Nedjib Sidi Moussa, qui a travaillé sur l’histoire et les itinéraires des militants messalistes, et de Rosa Moussaoui, journaliste, de l’Association des Amis de l’Humanité, qui rentre d’un reportage en Algérie. Un extrait du film Les balles du 14 juillet 1953 sera projeté en plein air, entre 21h30 et 22h, il sera suivi d’un bal, de 22h à minuit.

Une banderole devant le kiosque à musique affichera le thème de cette initiative : le bal du souvenir et des libertés. Car il ne s’agira pas seulement de commémorer : le mouvement populaire actuel en Algérie sera évoqué par des militants qui y prennent part, ainsi que les problèmes posés par les récentes répressions policières en France et par les atteintes au droit de manifester. Des représentants de l’Observatoire parisien des libertés publiques prendront la parole et le lien sera fait avec les violences policières qui ont fait de nombreux blessés lors des récentes manifestations des gilets jaunes, et aussi parmi les lycéens lors de leurs mouvements de mai 2018, au cours duquel des élèves du lycée Arago, mis illégalement en garde à vue, ont été tout particulièrement victimes.

Parmi les intervenants de la table ronde, 7-5.jpg


l’historien Nedjib Sidi Moussa,


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auteur du livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance. Trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj, Presses universitaires de France, 2019.
Présentation de l’éditeur

ainsi que des avocats et des observateurs des violences dues récemment aux forces de police françaises.


Et la question du mouvement de révolte actuel en Algérie sera aussi évoquée.

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L’extrait du film de Daniel Kupferstein qui sera projeté



Sur cet événement plusieurs articles ont été publiés sur ce site
:

14 juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation
Daniel Kupferstein et le massacre du 14 juillet 1953
Première reconnaissance officielle du massacre d’Algériens à Paris, le 14 juillet 1953
65 ans après la fusillade colonialiste à Paris, place de la Nation,
Un bal populaire pour commémorer les balles

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