Une émission proposée par Patrick Lovett et Aline Schmidt.
Par Julien Sauvaget et de Narimène Laouadi
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Lors du point presse du 30 septembre 2016, organisé par le ministère des Affaires étrangères, un journaliste aborda le problème des crânes d’anciens combattants algériens conservés au musée de l’Homme.
Voici leur échange tel qu’il figure dans le compte-rendu officiel.
Q – Concernant l’affaire des anciens combattants algériens conservés au musée de l’Homme, qui a été médiatisée ces derniers jours par France 24, le ministre des anciens combattants algériens, Tayeb Zitouni, a déclaré que l’Algérie s’entretient avec la France sur ce sujet et que les discussions avancent d’une manière positive. La France va-t-elle bientôt rendre ces crânes à l’Algérie ?
R – Il y a un dialogue étroit avec les autorités algériennes sur toutes les questions de mémoire et la question que vous évoquez s’inscrit dans ce dialogue.
La loi du 18 mai 2010 sur la restitution prévoit qu’il doit y avoir une demande officielle de restitution de la part des autorités algériennes, préalable à un travail scientifique d’identification sur les demandes formulées. C’est dans ce cadre qu’ont lieu les échanges au sujet des restes de combattants algériens tués pendant la conquête de l’Algérie et conservés au musée de l’Homme à Paris.
Donc il y a un cadre législatif. Ce travail se fait dans un climat de confiance avec les autorités algériennes.
France-Algérie: Un « climat de confiance » pour la restitution des crânes de résistants algériens
Les autorités françaises et algériennes échangent sur la restitution des crânes des combattants algériens conservés à Paris, affirme le Quai d’Orsay, en attendant la demande officielle de l’Algérie .
La France et l’Algérie coopèrent dans un « climat de confiance » pour la restitution des crânes de combattants algériens conservés à Paris, a annoncé vendredi le ministère français des Affaires étrangères.
Les autorités françaises et algériennes échangent depuis plusieurs mois sur la restitution des restes des combattants tués lors de l’expédition française en Algérie en 1830, conservés aujourd’hui au Musée de l’Homme à Paris, a déclaré à Anadolu, Romain Nadal, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors du point de presse hebdomadaire du Quai d’Orsay.
Les deux pays entretiennent désormais un « dialogue étroit » et travaillent dans un « climat de confiance », sur toutes les questions de mémoire, dont la restitution d’une cinquantaine de crânes, conservés aujourd’hui dans des armoires métalliques sans être exposés au public.
La France attend pourtant la demande officielle de l’Algérie sur ce sujet, qui doit déclencher par la suite la procédure législative, a tenu à souligner le porte-parole, évoquant la loi du 18 mai 2010 sur la restitution.
Cette loi « visant à autoriser la restitution par la France des têtes maories à la Nouvelle-Zélande et relative à la gestion des collections » établit la procédure de la restitution des biens à l’étranger, suite à leur déclassement du patrimoine français. La commission scientifique nationale (française) des collections devra donc intervenir dans le processus et remettre au Parlement son avis sur le déclassement et la cession des biens.
Le Musée de l’Homme devra également intervenir dans le processus de restitution, a précisé le porte-parole.
L’affaire des crânes des combattants algériens a connu un nouvel intérêt suite à sa récente médiatisation en France. Une pétition lancée en ligne par Brahim Senouci, maître de conférences algérien à l’Université de Cergy-Pontoise, demande le rapatriement de ces crânes « pour recevoir une digne sépulture » dans leur pays. Signée par 29 000 personnes, elle identifie même à qui appartiennent ces crânes, une information que la France refuse de confirmer à l’heure actuelle.