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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Israël refuse à des organisations de défense des droits de l’Homme l’accès à Gaza

La reprise des frappes aériennes israéliennes et des tirs de roquettes en provenance de Gaza souligne l'importance de permettre aux organisations de défense des droits de l'Homme de pénétrer dans le territoire de Gaza. Depuis le début de l'opération militaire israélienne à Gaza le 8 juillet 2014, les autorités israéliennes ont rejeté plusieurs requêtes d'Amnesty International qui demandait de pouvoir se rendre à Gaza par le poste-frontière d'Erez, contrôlé par Israël. L'organisation a également demandé aux autorités égyptiennes de la laisser accéder à Gaza, sans succès pour l'instant. Ci-dessous, le communiqué commun diffusé par Amnesty International et Human Rights Watch demandant aux autorités israéliennes de permettre immédiatement aux organisations de défense des droits de l'Homme de se rendre à Gaza.

Israël refuse à Amnesty International et HRW l’accès à Gaza

[Source : Amnesty international, le 21 août 2014]

Les autorités israéliennes refusent à Amnesty International tout accès à Gaza en recourant à des ruses bureaucratiques, en le faisant dépendre de critères totalement déraisonnables et ce alors même que le décompte des morts ne cesse d’augmenter.

Israël doit autoriser sans délai l’accès à Gaza d’Amnesty International, de Human Rights Watch et des autres organisations internationales de défense des droits humains afin qu’elles puissent enquêter sur les allégations de graves violations au droit international humanitaire de la part de toutes les parties au conflit, ont déclaré mercredi 20 août 2014 Amnesty International et Human Rights Watch.

Les victimes et le grand public ont le droit de savoir ce qui s’est passé au cours des hostilités, ce qui impose aux autorités israéliennes de conférer à leurs actions une transparence totale et de ne pas entraver les recherches indépendantes et impartiales sur les violations présumées.

AMNESTY INTERNATIONAL EMPÊCHÉ D’ENQUÊTER

Depuis le 8 juillet 2014, début de l’opération militaire menée par Israël à Gaza sous le nom de code de Bordure protectrice, les autorités israéliennes ont rejeté les nombreuses demandes faites par Amnesty International et Human Rights Watch pour entrer à Gaza par le point de passage d’Erez, contrôlé par Israël. Les deux organisations ont également cherché à obtenir un accès de la part des autorités égyptiennes, qui ne l’ont pas accordé à ce jour.

Depuis le 7 juillet, le Secrétariat international d’Amnesty International a adressé à trois reprises à l’administration civile israélienne (qui dépend du ministère de la Défense) une demande d’autorisation d’entrée à Gaza par le point de passage d’Erez. Chaque fois, l’administration civile a répondu qu’elle ne pouvait pas traiter cette demande et que le point de passage d’Erez était fermé. Des journalistes, des membres du personnel des Nations unies, des travailleurs humanitaires et d’autres personnes munies de permis ont pu franchir ce point de passage dans les deux sens au cours de cette période.

Amnesty International a sollicité sur cette question l’assistance du ministère israélien des Affaires étrangères, et plusieurs gouvernements tiers ont soulevé la question auprès de leurs homologues israéliens au nom d’Amnesty International, mais aucun de ces efforts n’a été fructueux.

Human Rights Watch a vu l’administration civile répondre de façon similaire à sa demande d’autorisation d’entrée à Gaza depuis l’escalade récente des hostilités.

VIOLATIONS DU DROIT INTERNATIONAL PAR TOUTES LES PARTIES AU CONFLIT

Au cours des hostilités récentes, les forces armées israéliennes ont soumis la bande de Gaza à des bombardements aériens, maritimes et terrestres intensifs qui ont eu de graves conséquences sur la population civile de ce territoire.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU), 1999 Palestiniens ont été tués, dont 1434 civils parmi lesquels 467 enfants et 244 femmes. Des milliers de restes explosifs de guerre sont dispersés dans toute la bande de Gaza. Les personnes déplacées se comptent par centaines de milliers. Soixante-sept Israéliens ont été tués, dont trois civils.

Les groupes armés palestiniens ont procédé sans aucune discrimination au tir de milliers de roquettes sur des agglomérations israéliennes ; ils auraient entreposé des roquettes dans des bâtiments vides à usage scolaire ; et ils semblent ne pas avoir pris toutes les précautions possibles pour empêcher les dommages causés aux civils, violant ainsi le droit international. Quelques membres du personnel d’Amnesty International et de Human Rights Watch sont présents à Gaza, mais ils n’ont pas pu vérifier un grand nombre des violations signalées parce que les autorités israéliennes ont refusé tout accès aux chercheurs.

Le gouvernement israélien doit autoriser la vérification indépendante de toutes les allégations de crimes de guerre et d’autres violations, afin que les victimes puissent obtenir justice. Une surveillance active exercée sur le terrain par des défenseurs des droits humains peut également permettre d’éviter que de nouvelles atteintes aux droits soient commises par les différentes forces en présence. Le refus d’accorder l’accès aux organisations internationales de défense des droits humains peut faire croire à une indifférence à l’égard du droit de rechercher, de recevoir et de diffuser les informations.

La dernière fois que les autorités israéliennes ont laissé Human Rights Watch pénétrer à Gaza par le point de passage d’Erez remonte à 2006, et à l’été 2012 pour Amnesty International.

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