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Édition du 1er au 15 octobre 2024

alors que Gaza croule sous les bombes, les interdictions de manifester attisent les tensions

La Ligue des droits de l’Homme appelle à manifester pacifiquement le mercredi 23 juillet, à Paris, à partir de 18h30, de Denfert-Rochereau aux Invalides. Elle répond ainsi à l'appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens que vous trouverez ci-dessous.

Communiqué de la LDH

Gaza croule sous les bombes,

Israël s’enferre dans la répression,

les interdictions de manifester du gouvernement français attisent les tensions

La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son rejet absolu de toute forme de racisme et d’antisémitisme. Elle appelle tous ceux et toutes celles qui sont attachés à ces principes fondateurs de la République à ne rien tolérer en ce domaine. Elle exprime en même temps son attachement déterminé à la liberté d’expression et de manifestation. Il revient aux pouvoirs publics de faire respecter le droit de chacun à exprimer ses opinions pacifiquement, et dans le cadre des lois de la République. La paix civile, comme le libre débat démocratique, ne seront préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.

Les actes antisémites commis à Sarcelles autour d’une manifestation interdite ne servent en rien la cause palestinienne et sont, en tout état de cause, inexcusables ; ils appellent enquêtes et sanctions. Rien, en revanche, ne justifie qu’ils puissent servir à l’interdiction de « toutes les manifestations présentant un risque » comme des voix, déjà, le réclament… Sous couvert de ne pas attiser un affrontement communautaire, le gouvernement est en train d’en créer toutes les conditions, en faisant vivre un « deux poids, deux mesures » injustifié et dangereux.

Cette dynamique perverse est le fruit de trois contre-vérités alimentées par la parole gouvernementale :

– il n’est pas vrai que celles et ceux qui entendent manifester leur douleur, leur inquiétude et leur solidarité se « laisseraient entraîner par des querelles qui sont trop loin d’ici pour être importées ». D’abord parce que ramener l’offensive sur Gaza à une « querelle », c’est déjà et presque prendre le parti de l’agresseur, en évacuant sa dimension aussi illégale que tragique. Ensuite parce que la solidarité, l’humanité et les droits de l’Homme ne sont pas une affaire de kilométrage, et que prétendre l’ignorer revient à dire aux Françaises et Français à quoi ils devraient être sensibles et à quoi ils ne le devraient pas ;

– il n’est pas vrai que critiquer Israël et son offensive militaire contre la population de Gaza soit manifester quelque antisémitisme que ce soit. Il est donc honteux que le Premier ministre ait instrumentalisé la commémoration du 72e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv pour stigmatiser, en les qualifiant de « nouvel antisémitisme », celles et ceux qui exigent que cesse le massacre à Gaza. Les responsabilités d’un Etat ne sont en aucune façon celles de personnes ou de communautés ; cela vaut aussi pour l’Etat d’Israël ;

– il n’est pas vrai, enfin, que les débordements et incidents survenus à Paris autour de la manifestation de solidarité avec la population de Gaza justifient a posteriori son interdiction. Le prétendre, c’est délibérément confondre la cause et les conséquences. La décision d’interdire, prise au plus haut degré de l’Etat a, au contraire, enclenché une dynamique de colère, avivée un sentiment d’injustice flagrante et fait le jeu de toutes les provocations. La preuve c’est que partout où elles ont été autorisées, en France comme ailleurs, ces manifestations se sont déroulées de façon pacifique.

Au moment où tout indique que le gouvernement israélien entend poursuivre son offensive militaire sans tenir aucunement compte des lois et conventions internationales protégeant les vies civiles, il est plus que légitime de soutenir les actions pour un cessez-le-feu et pour la paix. C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme appelle à manifester pacifiquement le mercredi 23 juillet, à Paris, à partir de 18h30, de Denfert-Rochereau aux Invalides.

Paris, le 21 juillet 2014

Appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens

Le bombardement intensif de Gaza depuis 13 jours, avec plus de 3 000 raids aériens, a causé la mort de plus de 350 Palestiniens, blessé plus de 2 500 autres et détruit des centaines d’habitations. Le bilan s’alourdit à chaque heure avec le début de l’offensive terrestre qui a commencé le jeudi 17 juillet. Même le domicile du Chef de l’antenne consulaire française à Gaza a été bombardé.

Une nouvelle fois le pouvoir israélien déclenche un déluge de feu sur Gaza, au prétexte de tirs de roquettes, mais avec pour objectif avoué de mettre fin au gouvernement palestinien d’entente nationale, condition pourtant nécessaire à tout progrès vers une paix juste.

Devant cette situation dramatique, les gouvernements occidentaux se cantonnent une nouvelle fois à « dénoncer l’engrenage de la violence » sans désigner le responsable de cette nouvelle tragédie, et appelant seulement le gouvernement israélien à la « retenue ». Le président François Hollande est même allé jusqu’à cautionner l’agression d’Israël contre la population de Gaza en déclarant, lors de son entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahou le 9 juillet dernier, qu’il appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger la population face aux menaces »

L’Union européenne disposerait d’un moyen simple : la suspension de l’accord d’association avec Israël qui accorde des avantages économiques à ce pays. Cet accord est conditionné par le respect des droits humains, ce qui n’est pas le cas avec la colonisation et l’existence du mur qui sont illégaux selon le droit international.

Pour dénoncer cette passivité coupable de nos gouvernants, et obtenir des actions concrètes de la France auprès du pouvoir israélien et du Conseil de sécurité, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens 1
appelle tous les militants à manifester

mercredi 23 juillet à 18h30

de Denfert-Rochereau aux Invalides

– Pour l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza
– Pour l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem
– Pour la levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza
– Pour des sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international
– Pour le soutien au peuple palestinien et au gouvernement d’entente nationale

La cause palestinienne n’a rien à voir avec l’extrême droite et n’accepte aucun soutien de sa part.


  1. Signataires

    Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – Alliance for Freedom and Dignity (AFD) – Alternative Libertaire (AL) – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba – Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) Confédération Générale du Travail (CGT) – Confédération paysanne – Droit-Solidarité – Ensemble – Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Gauche Unitaire (GU) – Génération Palestine – La Courneuve-Palestine – le Mouvement de la Paix – les Alternatifs – les Femmes en noir – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Mouvement Politique d’Emancipation populaire (M’PEP) – Organisation de Femmes Egalité – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) – Une Autre Voix Juive (UAVJ) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires

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