Robert Ménard : la personnalité
Avant-hier journaliste (localier à Radio France, puis chroniqueur à RTL ou à I-Télé), hier à la tête de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), demain possiblement maire apparenté Front national de Béziers (Hérault) : singulier parcours, décidément, que celui de Robert Ménard.
C’est dès 1985 qu’il cofonda RSF, avec notamment l’ex-MSF Rony Brauman. Mais ce n’est qu’en 2008 qu’il acquit une notoriété nationale. Quand toute la France le vit, à la télé, en train d’être coursé par les policiers chargés d’escorter la flamme olympique, de passage à Paris. Auparavant, avec l’unique souci d’être « réaliste » et « efficace », il avait approché, pour financer son ONG, un magnat du clan Kadhafi. En 2008, le même pragmatisme l’avait fait quitter RSF pour rejoindre, au Qatar, un improbable Centre pour la liberté de l’information. Où il n’était resté qu’un an.
Celui qui s’autoproclama un jour « beauf absolu » est, à l’instar d’un Eric Zemmour, un contempteur du « politiquement correct » de « la gauche bien-pensante » – même si lui-même eut une jeunesse trotskiste.
L’obsession de la liberté d’expression sans limites l’a conduit à défendre le polémiste antisémite Dieudonné, à dialoguer publiquement avec l’essayiste néo-nazi Alain Soral, et à s’afficher avec des ultras du Bloc identitaire. Cela lui a aussi fait déclarer qu’il n’aurait pas forcément fait grâce de la peine de mort au pédophile Marc Dutroux.
A Béziers, il conduit une liste « sans étiquette » et « ouverte à toutes les sensibilités ». Mais soutenue par le FN, ce qui « ravit » l’auteur, en 2011, d’un livre intitulé « Vive Le Pen ! ». Il a fait campagne contre « le clientélisme, l’affairisme et le communautarisme ».
Dimanche, ce pied-noir né à Oran et resté partisan de l’Algérie française pourrait se retrouver à la tête d’une cité où, pendant sa campagne, il a dénoncé le nombre selon lui trop important de Maghrébins et de gitans.
Le programme sécuritaire de Robert Ménard 1
Sécurité pour tous
- Doubler les effectifs de la police municipale. Aujourd’hui, la police municipale compte une quarantaine d’agents (hors ASVP). Nous porterons leur nombre à 80.
- Armer et mieux former les policiers municipaux. Après avoir suivi la formation adéquate, doter les agents d’armes de poing et de pistolets à impulsion électrique, type «Taser».
- Développer la vidéo protection nomade. L’essentiel de la vidéo protection est concentré sur le centre ville avec des caméras fixes. C’est insuffisant. Il faut passer aux caméras « nomades » moins chères et permettant de « suivre » la délinquance.
- Equiper les véhicules de police de terminaux embarqués, directement reliés aux caméras de vidéo protection. Ils permettront aux policiers municipaux d’intervenir plus efficacement et dans de meilleures conditions de sécurité.
- Doter les policiers municipaux de caméras portatives individuelles. Déclenchées à l’initiative des agents, elles leur permettent de filmer leurs interventions, de servir de preuves et d’assurer leur sécurité.
- Mise en place d’unités spécialisées : une « brigade canine », une « brigade verte » et une « brigade de nuit ».
- Appliquer la loi aux individus en état d’ébriété qui occupent des trottoirs, qui squattent des emplacements et perturbent la vie des Biterrois.
- Interdire aux enfants de traîner dans les rues le soir : comme la loi sur la protection des mineurs le permet, les policiers municipaux les conduiront au commissariat de la police nationale où leurs parents devront venir les chercher.
- Mise en place d’un numéro vert (gratuit) pour joindre la police municipale 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
- Ouverture des locaux de la police municipale 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. La délinquance ne s’arrête pas à 23 heures et durant les week-ends…
- Moderniser les locaux actuels de la police municipale, les rendre plus visibles, faciliter leur accès du grand public.
- Mettre en service un poste annexe mobile. Un véhicule aménagé pour recevoir le public qui puisse se déplacer dans des quartiers excentrés, notamment pour nos aînés.
- Créer un nouveau local de police, au niveau de la maison de quartier Georges Brassens, à mi-chemin entre les quartiers de l’Iranget et de la Grangette et du Lycée professionnel Mermoz.
- Développer la coopération avec les partenaires institutionnels. Il faut que tous ceux qui concourent à la tranquillité publique (police nationale, police municipale, magistrats, travailleurs sociaux, éducateurs, médiateurs…) travaillent de concert.
- Développer la médiation. Augmenter le nombre de médiateurs pour qu’ils soient davantage présents sur le terrain et en relation directe avec la police municipale.
- Développer un site internet pour permettre aux citoyens d’informer en temps réel la police municipale d’actes d’incivilité ou de nuisances diverses.
- Mise en place d’un dispositif « Stop aux cambriolages » qui, sur le modèle des opérations « tranquillité vacances » de la police nationale, permettra aux Biterrois de signaler leurs absences à la police municipale.
- Créer un Observatoire municipale de la tranquillité publique qui centralise toutes les données pour adapter la politique menée à la réalité du terrain.
- Soutenir des initiatives comme « Voisins vigilants » avec l’ensemble des comités de quartiers.
- Développement de l’application « alerte aux quartiers » pour téléphone portable qui permet de signaler pour les inscrits la présence d’individus suspects dans un quartier.
Aujourd’hui, les policiers municipaux représentent 2,5% du personnel. Notre objectif : 5 % du personnel. Pour cela, nous privilégierons la promotion interne (notamment celle des ASVP et des agents en contrat à durée déterminée). Le coût d’investissement (armes, locaux, véhicules, caméras…) est de l’ordre de 600.000 euros. C’est plus utile et moins cher qu’un bâtiment, un « cube », pour faire du rap ou du slam…
- Référence : http://www.choisir-beziers.fr/?page_id=349.