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Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024

le député-maire de Cholet récidive

En 2010, la Ligue des droits de l'Homme avait déjà porté plainte contre Gilles Bourdouleix, député-maire UMP de Cholet, pour « provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciales ». La plainte s’appuyait sur des déclarations concernant les gens du voyage, tenues lors d’une réunion de quartier : «On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits ! Je suis prêt à prendre un camion plein de m... pour le déverser au milieu de leurs caravanes !» Dimanche dernier, 21 juillet 2013, le maire de Cholet aurait été beaucoup plus loin, puisque, évoquant l'extermination des gens du voyage par les nazis, il aurait déclaré : «Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez».

Propos de Bourdouleix sur Hitler :

la justice saisie pour apologie de crime contre l’humanité

[Le Monde.fr avec AFP, le 23.07.2013 à 08h58]

A la demande du ministre de l’intérieur, le préfet du Maine-et-Loire a saisi le procureur de la République pour « apologie de crime contre l’humanité » après les déclarations polémiques du député-maire (UDI) de Cholet, Gilles Bourdouleix, sur les gens du voyage. « La justice appréciera les suites pénales à réserver à ces propos », a indiqué la préfecture dans un communiqué.

L’élu a dérapé dimanche lors d’un déplacement sur un terrain de sa ville où des gens du voyage avaient installés leurs caravanes. Evoquant l’extermination de cette communauté par les nazis, il a déclaré : « Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez ». Des propos rapportés par Le Courrier de l’Ouest, mais démentis par l’intéressé.

En réponse, le journal a diffusé lundi à la mi-journée sur son site Internet un enregistrement attestant sa version des faits. On y entend le député-maire lancer dans un brouhaha « la loi, elle s’applique ». Puis, un peu moins fort, alors que les gens du voyage à qui il s’adressait avaient tourné les talons, la formule qui pourrait lui coûter sa place à l’UDI.

Selon Le Courrier de l’Ouest, Gilles Bourdouleix aurait été « excédé par des saluts nazis et les accusations de racisme » qui fusaient à son passage dans le campement. « Vous faire traiter de Hitler, vous croyez que c’est agréable, non ? », se défend-il dans les colonnes du journal, avant de renchérir : « On se fait injurier à longueur de temps. L’autre jour ils me traitaient de pédophile. Alors qu’eux, la moitié des enfants sont entre pères, grands-pères… »

L’ÉLU DÉNONCE UN ENREGISTREMENT « BIDOUILLÉ »

Interrogé par l’AFP après la diffusion de l’enregistrement, le député-maire a continué à nier avoir tenu les propos rapportés par le journal. Il s’agit de « propos manipulés par un journaliste avec l’aval de sa rédaction en chef », a-t-il affirmé. Le journaliste présent sur les lieux a « bidouillé un enregistrement en me faisant dire des propos que lui-même venait de me dire », a affirmé M. Bourdouleix, qualifiant le journaliste de « petit merdeux ».

Le maire de Cholet s’est plusieurs fois fait entendre sur l’installation de gens du voyage. En 2006, il avait lancé une pétition pour que les maires puissent obliger la police nationale à intervenir en cas d’occupation illégale d’un terrain. En 2012, il avait également manifesté son intention de porter plainte contre X pour tentative de meurtre après avoir été pris pour cible par des gens du voyage. Il entendait également porter plainte contre Manuel Valls pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

« Rien ne peut justifier, ni excuser qu’un élu de la République ose une telle référence à la pire barbarie du XXe siècle », a réagi la préfecture. Mardi matin sur i-Télé, confirmant que la justice avait été saisie à sa demande, le ministre de l’intérieur Manuel Valls s’est à son tour indigné : « Ce n’est pas une dérive, ce n’est pas un dérapage, ce sont des mots qui sont inadmissibles et la justice a été saisie parce que ces propos, c’est de l’apologie de crime de la deuxième guerre mondiale, de l’apologie du nazisme et dans la bouche d’un maire, d’un parlementaire, c’est tout à fait insupportable ». Il a appelé à ce qu’il soit « sanctionné très lourdement par la justice ».

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