Communiqué de la Plateforme des ONG
La Palestine membre observateur à l’ONU :
la France doit maintenant reconnaître la Palestine comme État
Paris le 5 décembre 2012,
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine salue le rehaussement du statut de la Palestine aux Nations unies. Il s’agit d’un acte politique fort qui renforcera sa position au niveau international. La France doit soutenir ce nouveau statut en exigeant d’Israël la fin de la colonisation. Elle doit enfin assumer son engagement de reconnaître l’Etat palestinien.
Ce nouveau statut permet maintenant à l’Etat palestinien de pouvoir s’adresser à la communauté internationale, en intégrant différentes agences internationales, dont l’ Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et ayant maintenant la possibilité de saisir la Cour pénale internationale (CPI).
Ce rehaussement du statut de la Palestine a bénéficié d’un large soutien international, sur lequel les dirigeants palestiniens peuvent s’appuyer pour intégrer la scène internationale.
La décision française de voter en faveur, qui a joué un rôle dans le positionnement de la majorité des Etats européens, est à saluer. Elle entraine des responsabilités :
La France a émis des réserves sur une possible saisine de la CPI car, selon elle, une telle démarche nuirait aux négociations avec Israël dont la France, pourtant opposée à la colonisation israélienne illégale en Cisjordanie, demande la reprise sans conditions. Cette réserve n’est pas acceptable. La saisine est un droit pour tous les Etats membres de l’ONU, observateur ou membre à part entière.
Les Palestiniens ont besoin du soutien français et international. Les mesures de représailles annoncées par Israël (3 000 nouveaux logements dans la zone de colonies à l’Est de Jérusalem et rétention des taxes douanières dues à l’Autorité palestinienne, d’un montant de 92 millions d’euros) à l’issue du vote des Nations unies, malgré la pression diplomatique internationale sont autant d’occasion de prendre des sanctions vis-à-vis d’Israël. Pour que cesse la colonisation et le blocus de Gaza, conditions impératives pour l’indépendance du peuple palestinien.
Il appartient enfin à la France d’assumer pleinement sa « position constante » de « reconnaître l’État palestinien » selon la déclaration de Laurent Fabius. A ce jour 132 Etats ont explicitement reconnu l’Etat de Palestine. La France n’en fait pas encore partie. Le vote de la France est un premier pas mais pas une reconnaissance formelle. Celle-ci répondrait ainsi aux vœux de la grande majorité des Français qui demande cette reconnaissance, pour laquelle le mouvement de solidarité s’est largement mobilisé ces deux derniers mois et continuera de le faire.
Communiqué du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens
Le 10 décembre 2012
La Palestine est un Etat
Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens salue la décision historique de l’Assemblée générale de l’ONU d’admettre la Palestine comme « Etat non membre observateur ». Cette décision a été acquise le 29 novembre 2012 à une énorme majorité puisque 138 Etats se sont prononcés pour, dont la France, et seulement 9 contre dont les Etats-Unis et Israël. Ce statut donne à l’Etat de Palestine tous les droits des Etats membres à l’exception de celui de voter en Assemblée générale. L’Etat de Palestine, déjà reconnu officiellement par 132 pays, est désormais admis à l’ONU, ce qui vaut reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat par l’instance suprême qui fixe les règles de l’ordre juridique international. Désormais, L’Etat de Palestine peut adhérer aux conventions internationales et aux conventions sur les droits humains, et ce nouveau statut lui ouvre la voie à l’adhésion de plein droit aux multiples agences spécialisées de l’ONU, et à la Cour Pénale Internationale, qui est compétente pour juger les criminels de guerre.
Le vote de la France est le résultat d’intenses campagnes, conduites notamment par notre Collectif, pour faire valoir auprès de l’opinion publique française les droits nationaux du peuple palestinien dont le premier est celui de pouvoir se donner un Etat indépendant, administrant son territoire avec tous les attributs de la souveraineté.
Désormais, pour la communauté internationale, Gaza et la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, forment un seul territoire qui est la Palestine. Et Israël ne peut plus, comme il le faisait en toute illégalité, qualifier ces territoires de « territoires disputés ». Il s’agit maintenant d’un Etat qui est colonisé par un autre. Certes la violation de tous les droits nationaux du peuple palestinien par Israël, faisant fi de toutes les résolutions des Nations Unies comme des arrêts de la Cour internationale de justice, ne cessera pas sur le terrain par la vertu d’une résolution votée par l’Assemblée générale de l’ONU. Mais le nouveau statut juridique de l’Etat de Palestine lui donne accès à des outils permettant de mettre en pleine lumière aux yeux du monde une aspiration à la liberté de son peuple, dont témoigne sa résistance acharnée de chaque instant au diktat militaire et politique de la super-puissance occupante, soutenue inconditionnellement par les Etats-Unis.
Encore faudra-t-il que les Etats soient porteurs de l’exigence de justice qui permettra de mettre fin à l’oppression qu’Israël fait peser sur la Palestine et les Palestiniens. La France peut y contribuer. C’est pourquoi, forts d’un large soutien populaire à cette exigence, nous demandons au gouvernement français, tant dans son action propre que dans son action sur la scène européenne :
– la mise en œuvre de sanctions infligées à Israël pour toutes ses violations du droit international, comme encore récemment l’annonce de constructions de 3000 logements pour les colons dans les quartiers arabes de Jérusalem ou la rétention des ressources douanières perçues par Israël au titre des exportations palestiniennes. Il est temps que les Etats ayant approuvé la résolution du 29 novembre imposent effectivement des sanctions quand un pays, l’Etat de Palestine, est victime de l’agression permanente d’un autre Etat, Israël ;
– le soutien français et européen à toute vraie négociation basée sur le droit international et la nouvelle donne créée par le vote du 29 Novembre, et permettant d’assurer la sécurité de tous les peuples du Proche-Orient. Ceci suppose l’arrêt par Israël de la colonisation de la Cisjordanie, faute de quoi aucune négociation n’est possible – la condamnation en paroles et en actes du blocus illégal de Gaza et de l’occupation tout aussi illégale de la Cisjordanie ;
– le refus de soutenir quelque investissement français que ce soit dans les colonies implantées sur les territoires de l’Etat de Palestine occupés par Israël ou servant à la colonisation, ainsi que les actions permettant d’écarter des marchés européens les produits issus des colonies ;
– le refus de tout renforcement des facilités commerciales accordées à Israël dans l’Union européenne et la dénonciation de l’accord d’association entre l’UE et Israël, au motif que cet Etat viole les droits humains des Palestiniens ;
– une application des dispositions du droit international relatives aux droits des réfugiés telles que figurant dans la résolution 194 de l’ONU et les textes subséquents ;
– un soutien matériel et moral accru au peuple palestinien, en particulier pour relever les ruines laissées par les opérations militaires israéliennes ;
– la pleine reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine.
Signataires, membres du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens :
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – Alternative Libertaire (AL) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Cedetim / IPAM – Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence – Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération paysanne – Droit-Solidarité – Europe-Ecologie / les Verts (EE-LV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Gauche Anticapitaliste (GA) – Gauche Unitaire (GU) – La Courneuve-Palestine – Le Mouvement de la Paix – Ligue des droits de l’Homme (LDH) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Liberty (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Mouvement Politique d’Education populaire (M’PEP) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Une Autre Voix Juive (UAVJ) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires