Communiqué LDH
Paris, le 30 mai 2012
La LDH sous les coups de l’UMP ?
Le jeudi 24 mai 2012, Bernard Eynaud, président de la fédération des Bouches-du-Rhône de la LDH, a été violemment insulté, bousculé et frappé au cours d’une action entreprise en soutien de familles roms installées à la technopole de Château-Gombert. Il faut dire que ces familles recevaient la visite musclée d’une cinquantaine de personnes se disant habitantes du quartier, flanquées de deux élues UMP en campagne qui avaient bien pris soin de se faire accompagner de journalistes.
La LDH ne peut accepter que ses militants, parce qu’ils font valoir les principes, les idées et les propositions de leur association, et plus largement défendent les droits pour tous, soient ainsi atteints dans leur intégrité morale et physique. A cette occasion, la LDH rappelle que s’attaquer à l’un des siens, c’est s’attaquer à toute l’organisation. La LDH adresse aujourd’hui une lettre de demande d’explications aux autorités publiques, et une autre, de protestation, à la direction d’un parti qui, pour ne pas être identifié aux violences commises, devrait les condamner.
La LDH se garde la possibilité d’une procédure judiciaire, aux côtés de Bernard Eynaud et de la fédération des Bouches-du-Rhône, parce qu’elle ne veut pas laisser croire que l’on peut l’attaquer sans conséquences, au travers de l’un(e) de ses militant(e)s.
Communiqué de la Fédération 13 de la LDH
Marseille, le 25 mai 2012
QUAND DES CANDIDATS DE L’UMP ATTISENT LA HAINE
Vers 20 heures, ce jeudi 24 mai, les familles Roms installées à la Technopole de Château-Gombert ont eu la visite d’une cinquante d’habitants du quartier, accompagnés de deux élues UMP en campagne et de journalistes, les invectivant au départ, en proférant des injures et des menaces.
Des militants des Droits de l’Homme arrivés sur place ont essayé d’engager un dialogue pour tenter d’apaiser les esprits, mais la seule réponse fut des coups, des insultes et des menaces.
Cette échauffourée prend un caractère singulier dès lors qu’elle est accompagnée par des élues de la République, les mêmes qui, siégeant au conseil municipal, refusent obstinément tout dialogue pour apporter des réponses pertinentes à la situation humainement dramatique que subissent ces familles.
Fuyant la misère, les violences et les discriminations, ces familles se heurtent dans notre ville à la même violence institutionnelle et manifestation haineuse.
Nous ne pouvons que condamner cette politique, l’absence de réponse de la ville de Marseille et de la préfecture des Bouches-du-Rhône, ce refus systématique de construire et de rechercher des réponses adaptées et pérennes.
Cette politique qui consiste à « laisser pourrir » les situations, ne peut qu’engendrer incompréhension, expression haineuse et passage à l’acte.
Le courage en politique, ce n’est pas d’aller dans le sens de la vindicte populaire, mais au contraire de réaffirmer des valeurs républicaines, Liberté, Egalité, Fraternité.
Ces familles roumaines, citoyennes européennes font l’objet d’une discrimination, d’un régime et d’une réglementation à part, force est de constater que l’égalité, que la liberté ne s’adressent pas à eux.
Il est de la responsabilité des élus d’organiser la fraternité et une solidarité active en gardant à l’esprit une question déterminante : quelle société voulons-nous construire ?
Le monde a déjà connu la barbarie et les Roms ont payé un lourd tribu de la folie des hommes.
Et ça continue ! ?
président de la Fédération des Bouches du Rhône de la LDH
34, cours Julien, 13006 Marseille
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Les Roms en situation d’exclusion dans l’ensemble de l’UE,
selon un rapport de la FRA
Les Roms dans l’Union européenne (UE) vivent dans une situation d’exclusion et des conditions généralement moins bonnes que les non-Roms vivant à proximité, révèle l’Agence des droits fondamentaux (FRA) de l’UE dans une étude publiée mercredi1.
“Dans les onze Etats membres de l’UE étudiés, où vit l‘écrasante majorité des citoyens roms de l’UE, la situation des Roms dans les domaines de l’emploi, de l‘éducation, du logement et de la santé est en moyenne moins bonne que celle des non-Roms vivant à proximité”, a résumé la FRA dans un communiqué.
Ainsi, dans ces onze pays, 80% des Roms interrogés vivent dans un ménage menacé par la pauvreté, moins d’un tiers occupe un emploi salarié et seuls 15% ont terminé un enseignement secondaire supérieur, contre plus de 70% pour les non-Roms, a relevé la FRA dans son étude, menée conjointement avec le Programme de l’Organisation des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission européenne.
Le logement de 45% des Roms interrogés est dépourvus de cuisine, toilettes ou salle de bain privatives ou d‘électricité, selon le rapport.
Environ la moitié des Roms interrogés ont indiqué avoir subi des discriminations liées à leur ethnicité au cours de l’année passée.
“Les discriminations et l’anti-tsiganisme persistent”, a dénoncé le directeur de la FRA, Morten Kjaerum, cité dans le communiqué, appelant à une “action rapide et efficace” en faveur de l‘éducation des Roms. “Cet élément est essentiel pour libérer leur potentiel et donner aux jeunes Roms les compétences dont ils ont besoin pour échapper au cercle vicieux de la discrimination, de l’exclusion et de la pauvreté”, a-t-il ajouté.
Les Roms “ne sont pas suffisamment conscients des droits qui leur sont garantis par la législation de l’UE”, relève encore la FRA.
Selon l‘étude, seulement quelque 40% des Roms interrogés connaissent les lois interdisant la discrimination des minorités ethniques à l’embauche.
L’enquête résulte d’entretiens menés auprès de plus de 22.000 personnes, roms et non-roms, en Bulgarie, République tchèque, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie et Espagne. Les Roms représentent avec 10 à 12 millions d’individus la plus grande minorité en Europe.