Communiqué de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis
L’ANPNPA dénonce l’attribution de la légion d’honneur à Jean François Collin le 1er novembre 20011 à Marignane.
Notre association tient à rappeler que Monsieur Collin, en qualité de président de l’ADIMAD a comme objectif la réhabilitation des assassins de l’OAS qui tant en France qu’en Algérie sont responsables de nombreux attentats contre la République et ses représentants.
Monsieur Collin et son association, nostalgiques de la colonisation de l’Algérie, tentent d’exploiter, cultivant la haine et les rancœurs, les drames humains vécus par les pieds noirs et les harkis pendant la guerre d’Algérie ; tentent de faire oublier que leur exode massif est en première instance la conséquence de la folie criminelle de l’OAS dans les mois précédant l’indépendance.
Signant l’insulte, la distinction a été remise à Monsieur Collin par un ancien nervi de l’OAS condamné à mort par contumace, Jean Bireau : insulte à la mémoire de toutes les victimes de la guerre d’Algérie, de toutes les victimes de l’OAS comme le commissaire Gavoury en Algérie, des victimes d’attentats en France ; insulte à la République elle-même, l’ADIMAD glorifiant les auteurs de la tentative d’assassinat au Petit Clamart du Général De Gaulle alors Président de la République.
Le 2 novembre 2011
Déclaration de la commission Mémoire-Histoire de la FNACA1
Les membres de la commission « Mémoire-Histoire » de la FNACA, réunis à Paris le 11 octobre 2011, sont indignés d’avoir pris connaissance que le président de l’Association de défense des intérêts moraux des anciens détenus (ADIMAD) avait été le 6 mai 2011, élevé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur, avec traitement.
Cette association, succursale des nostalgiques de l’OAS, est statutairement composée d’anciens activistes. Cette organisation, interdite par le gouvernement français, n’a cessé de semer un climat de terreur en métropole et en Algérie.
Quand des pourparlers de paix étaient engagés entre la France et le FLN, elle n’a pas hésité à faire assassiner Camille Blanc, Maire d’Évian, le 31 mars 1961.
Au lendemain de la proclamation du cessez-le-feu, le lundi 19 mars 1962 à midi, voulu et approuvé par 9 Français sur 10 lors du référendum du 8 avril 1962 organisé par le général de Gaulle, Président de la République, cette officine s’est livrée avec une détermination affirmée à de nombreux attentats meurtriers et actes sordides contre toute personne éprise de Paix.
Ses commandos « delta » ont délibérément assassiné plusieurs de nos compagnons d’armes, appelés du contingent, cadres de l’Armée et de la Police nationale, fidèles aux institutions républicaines.
À plusieurs reprises, ses sbires ont attenté à la vie du Président de la République. Condamnés et incarcérés en son temps, ils ont pu bénéficier des lois d’amnistie. Les honorer aujourd’hui s’assimile à une réhabilitation, à la condamnation des hommes et des femmes, enfants de la République Française, restés fidèles aux institutions républicaines, aux heures les plus sombres de l’Histoire de notre pays.
C’est le déshonneur pour les anciens combattants français en Algérie, Maroc et Tunisie qui :
- ont répondu présents à l’appel de la Nation,
- ont accompli leur devoir de citoyen dans des conditions particulièrement difficiles, 30 000 d’entre eux allant jusqu’au sacrifice suprême,
- ont fait preuve d’un civisme et d’un courage exemplaires pour contribuer à l’échec cuisant de la tentative de putsch fomentée par un quarteron de généraux en retraite.
À la veille du grand rendez-vous mémoriel de 2012, marquant le 50ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, la complaisance affichée publiquement, par certains représentants de l’État, aux anciens activistes de l’OAS, les hommages rendus à leurs représentants, ne peuvent que choquer profondément les Algériens et les Français qui en ont été victimes.
Ces comportements font obstacle à la réconciliation. Ils fragilisent la mise en œuvre de relations entre deux pays pour envisager cet indispensable travail de mémoires croisées dans un esprit d’apaisement.
La commission « Mémoire-Histoire » apporte son total soutien aux initiatives conduites par :
- L’Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA)
- L’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
- L’Association Les amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun.
À la veille du grand rendez-vous mémoriel de 2012, il appartient au gouvernement de créer et favoriser toutes les conditions pour transmettre les valeurs de civisme aux jeunes et futures générations.
Communiqué de la 4acg 2
Lundi 7 novembre 2011
La Légion d’honneur à un ancien membre de l’OAS !
Ils ne cessent de vouloir réhabiliter leurs crimes et trahisons… Nous ne cesserons pas de dénoncer les honneurs qui leur sont rendus et leur mépris des valeurs républicaines.
Le 1er novembre dernier, le président de l’Association de Défense des Intérêts Moraux des Anciens Détenus et exilés politiques de l’Algérie française(ADIMAD), ancien membre actif de l’OAS, s’est vu remettre les insignes de Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Celui qui l’a décoré est lui aussi un ancien membre de l’OAS, condamné à mort par contumace pour ses agissements au sein de cette organisation séditieuse et meurtrière.
Les membres de l’association 4acg, par la voix de son président et de ses administrateurs :
- soulignent que la Légion d’honneur est une décoration qui exprime, de la part de l’Etat, une reconnaissance républicaine pour services rendus à la nation et au peuple français ;
- sont donc indignés qu’elle soit remise à une personne qui est de notoriété publique le chantre et le glorificateur d’assassins condamnés par les tribunaux de la République ;
- sont atterrés et inquiets de l’inertie et du silence complaisants, dans cette affaire, des représentants civils et militaires de l’Etat ;
- craignent que ce silence et cette inertie (déjà plusieurs fois constatés récemment) ne soient de très mauvais augure à l’orée d’une année 2012 qui, dans l’histoire complexe des relations entre l’Algérie et la France, revêtira une très grande importance historique et symbolique ;
- partagent totalement, pour toutes ces raisons, les protestations et les inquiétudes déjà exprimées par plusieurs associations soucieuses d’exactitude historique et judiciaire et de morale politique :
– L’Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS (ANPROMEVO),
– L’Association Les amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun,
– L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA),
– La Commission Mémoire- Histoire de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie-Maroc-Tunisie).
La Légion d’honneur et les amers revers de la médaille
Entouré de nostalgiques de l’Algérie française, Jean-François Collin a officiellement reçu hier, au cimetière, la distinction lors d’une cérémonie devant la stèle des fusillés de l’OAS
J-F Collin a reçu, hier, la Légion d’honneur, des mains d’un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit « capitaine Jean ».
« Si par miracle tu réussis à l’obtenir, cela rendrait fou de rage les Gavoury ». C’est cet argument de son ami Jean-Pierre Carrio, président de l’Union des parachutistes de Hyères, qui a convaincu Jean-François Collin d’accepter d’engager les démarches pour obtenir la Légion d’honneur; lui qui prétend avoir jeté à la figure des juges « ses autres décorations et son béret rouge », lui l’ardent défenseur de l’Algérie française, l’ancien conseiller municipal FN à Hyères et président de « l’Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française » (Adimad). Lui qui a obtenu, finalement, le grade de chevalier de la Légion d’honneur, pour ses états de service dans l’armée, en tant que mutilé de guerre. Cette distinction honorifique, qu’il « ne portera jamais, tant qu’un gaulliste ou un ami du FLN sera à l’Élysée »,il l’a reçue officiellement, hier, des mains d’un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit « capitaine Jean », lui-même, officier de la légion d’honneur, figure de l’OAS pendant la guerre d’Algérie et exilé, un temps, en Amérique Latine pour échapper à la justice française. Dans un lieu symbolique pour l’occasion : le cimetière Laurent-Imbert où a été réinstallée la stèle en hommage aux fusillés de l’organisation de l’armée secrète (OAS).
« Triste époque »
Ils étaient nombreux, au milieu des drapeaux, des bérets rouges et de la bannière « N’oublie jamais l’Algérie » – flanquée de blasons monarchistes et d’une fleur de lys – à assister à cette cérémonie: plus de 150 personnes, rose rouge ou blanche à la main, venues saluer la mémoire de ces « soldats qui ont donné leur vie pour défendre leur sol, ces morts glorieux, comme l’a scandé Jean-Pierre Papadacci (Adimad),crachant son fiel sur la république actuelle: « Triste époque. D’une triste république, car les traîtres et les porteurs de valises sont encensés et les patriotes vilipendés, alors qu’ils ont donné leur vie pour leur patrie. » Pas de Marseillaise, mais la sonnerie aux morts, et le chant des Africains repris en choeur par toute l’assemblée, après la succession de dépôts de gerbes. La Légion d’honneur? « Une croix dédiée à tous les combattants de l’OAS fusillés par le plus grand traître de l’Histoire de France », a déclaré le récipiendaire. Jean-François Collin, qui s’est senti davantage honoré par Napoléon Bonaparte – qui a institué ce premier ordre national français en 1802 – que par le président de la République.
Jean-François Gavoury: « une provocation »
Des honneurs pour les uns, qui ont un goût d’offense pour d’autres, notamment l’un des principaux opposant à la stèle, Jean-François Gavoury, fils du commissaire central d’Alger, assassiné par l’OAS, et qualifié, hier, par Jean-Pierre Papadacci de « misérable ». Pour Gavoury, ce qui s’est déroulé, hier, à Marignane est un « simulacre de cérémonie qui constitue une véritable provocationà l’égard non seulement de l’ordre mais aussi des autorités administratives et juridictionnelles. » Et soulève des interrogations: « Comment admettre qu’une blessure de guerre justifie une distinction honorifique, alors que c’est cette même blessure dont le traitement au Val de Grâce a été l’occasion pour Jean-François Collin de préparer et diriger un attentat (manqué, mais meurtrier) contre Yves Le Tac ? » s’interroge Jean-François Gavoury. Quant aux déclarations du récipiendaire à l’encontre de la République, elles « justifieraient, à elles seules, la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire ».
« Une insulte à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie et à la République »
Dans un communiqué cinglant, l’Association nationale des Pieds Noirs progressistes et leurs amis, (ANPNPA) « dénonce l’attribution de la Légion d’honneur à Jean-François Collin. » Elle rappelle que « M. Collin, en qualité de président de l’Adimad, a comme objectif la réhabilitation des assassins de l’OAS qui tant en France qu’en Algérie sont responsables de nombreux attentats contre la République et ses représentants. M. Collin et son association, nostalgiques de la colonisation en Algérie, tentent d’exploiter, cultivant la haine et les rancœurs, les drames humains vécus par les Pieds Noirs et les harkis pendant la guerre d’Algérie et leur exode massif dû en grande partie aux exactions de l’OAS dans les derniers mois précédant l’indépendance. La distinction dont va bénéficier M. Collin est une insulte à la mémoire de toutes les victimes de la guerre d’Algérie, de toutes les victimes de l’OAS comme le commissaire Gavoury en Algérie, les victimes d’attentats en France, une insulte à la République elle-même; l’ADIMAD glorifiant les auteurs de la tentative d’assassinat au Petit Clamart du Général De Gaulle alors président de la République. »
Légion d’honneur attribuée à l’ancien OAS : le préfet interpellé
Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO) a écrit au préfet Hugues Parant, mais aussi au sous-préfet d’Istres Roger Reuter et au maire de Marignane Eric Le Disses, après la remise de la médaille de la Légion d’honneur à Jean-François Collin hier au cimetière de Marignane.
Dans ce courrier, Jean-François Gavoury s’étonne que l’élu et les représentants de l’Etat « pourtant prévenus du déroulement de cette manifestation », ne se soient pas opposés à la tenue de cette cérémonie « contestable à maints égards [qui avait] pour objet, d’une part, l’exaltation des crimes et attentats terroristes commis par l’OAS, en Algérie et en France, en 1961-1962 et, d’autre part, la remise des insignes de chevalier de la Légion d’honneur au président d’une association d’anciens détenus de cette organisation séditieuse ».
Jean-François Gavoury interpelle également le général Jean-Louis Georgelin, Grand Chancelier de la Légion d’honneur, qui a selon lui « l’ardente obligation de prêter son concours à la mise en oeuvre d’une procédure disciplinaire à l’encontre de celui qui a été consacré hier comme récipiendaire. »
- http://dandelotmije.over-blog.com/article-communique-de-la-fnaca-commission-memoire-histoire-86946847.html
- Référence : http://www.4acg.org/spip.php?article456.