Communiqué de presse
Essais nucléaires : 45 morts en 2010
45 morts, près de 800 nouveaux malades, et aucune indemnisation versée.
C’est le constat de l’AVEN enregistré pour l’année 2010 auprès de ses adhérents, et à la veille du 15ème anniversaire du dernier tir des expérimentations nucléaires Françaises (27 janvier 1996 )
A cela il faut ajouter les morts de Polynésie et d’Algérie, tant au niveau des anciens travailleurs sur site que de la population locale.
A quand un suivi médical indépendant permettant aux vétérans d’accéder au principe de précaution et d’avoir ainsi l’espoir par un dépistage précoce d’une éventuelle pathologie radio-induite d’anticiper les soins et d’allonger leurs espérances de vie ?
A quand la mise en place de la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires inscrite dans le décret d’application de la loi Morin du 5/01/2010 permettant aux vétérans d’accéder à l’évolution de ce texte à minima qui ne tient pas compte du nombre de maladies reconnues
radio-induites et réduit les zones de retombées au hasard de découpes arbitraires ?
A quand la décontamination réelle et indépendante et le suivi environnemental des sites d’expérimentations nucléaires permettant aux populations locales une vie sereine ?
45 morts, 800 blessés, combien en faudrait-il encore pour que les vétérans aient une réelle reconnaissance du pays pour service rendu à la nation ?
Tout est promis, rien n’arrive ; sauf la maladie, la souffrance, la déchéance et la mort dans l’oubli.
Lyon le 24 Janvier 2011
05 53 61 31 52 –
Nice: les vétérans des essais nucléaires réclament justice
], 23 janvier 2011
Chez les « vétérans » des essais nucléaires, le taux des cancers serait supérieur de 35 % à la moyenne des Français.
Militaires ou civils, ils ont été exposés aux essais nucléaires menés par la France entre 1960 et 1996. Ces « vétérans », qui seraient au moins 70 dans les Alpes-Maritimes, demandent réparation : un vrai parcours du combattant
À 80 ans, la Niçoise Marie Fivel se bat contre un troisième cancer après avoir perdu son mari, lui-même foudroyé par des tumeurs au cerveau. Tous deux, militaires de carrière, avaient servi dans le Sahara au début des années soixante, lors des essais nucléaires français à Reggane.
Raymond Desbiaux, 72 ans, a subi au CHU de Nice l’ablation d’un rein. La conséquence d’un cancer provoqué, dit-il, par les irradiations subies entre 1962 et 1971 à Fangataufa, tout près de Mururoa, en Polynésie française. Alors engagé volontaire, il était maître d’hôtel dans la marine nationale, d’abord sur le Médoc et par la suite sur le Maine.
Comme Marie Fivel, Raymond Desbiaux demande réparation. Il veut surtout que soit officiellement reconnu par l’état son statut de victime. « Nous avons été bêtement exposés », affirme l’ancien marin qui dénonce la légèreté de l’époque : « Le jour où un tir était programmé, on appareillait avec les ingénieurs pour se poster à une vingtaine de milles nautiques (NDLR : moins de 40 km) du point zéro. Honnêtement, c’était beau à voir. Il y avait le soleil, puis le nuage et parfois le souffle que l’on sentait au-dessus de nos têtes. Avec, pour seule protection, une paire de lunettes. »
Dès le lendemain, l’équipage était de retour sur l’atoll : « On se baignait dans le lagon, on jouait à la pétanque, on mangeait du poisson. Il fallait bien s’occuper… »
70 cas dans les Alpes-Maritimes
Les exemples comme ceux-là ne sont pas rares. Georges Reynier recense près de 70 cas dans le seul département des Alpes-Maritimes. Délégué pour la région Paca et la Corse de l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven), il était hier à Nice pour une réunion d’information.
« Des essais ont eu lieu dans le Sahara jusqu’en 1966, et dans le Pacifique jusqu’en 1996 », rappelle-t-il. « Chez nos adhérents, qui ont aujourd’hui de 50 à 80 ans, les cancers du sang, du pancréas ou du sein – y compris chez l’homme – sont plus fréquents de 35 %. »
Le délégué de l’Aven évoque même une transmission génétique avec des malformations chez l’enfant : « Je connais un vétéran du Var dont le petit-fils est né sans mamelons. »
Les tribunaux de la Sécurité sociale et des pensions militaires ont parfois accordé des indemnisations. Une loi de janvier 2010, dont les décrets d’application sont sortis l’été dernier, devrait faciliter les démarches. « Nous avons présenté à ce jour 500 dossiers, la commission dispose de près d’une année pour statuer », précise Georges Reynier.
VETERANS DES ESSAIS NUCLEAIRES
Siège social : 187 Montée de Choulans – 69005 LYON
Site internet : www.aven.org
Contact : – Tél : 09 70 44 85 14