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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

la LDH demande que les propos antisémites d’un ministre algérien soient désavoués

Après un échange téléphonique avec le président Bouteflika, Nicolas Sarkozy a déclaré jeudi soir [29 novembre] qu'il «considère que l'incident est clos».
[Le communiqué de la LDH a été mis en ligne le 28 nov., la page a été mise à jour le 30 nov.]

COMMUNIQUÉ LDH

Paris, le 28 novembre 2007

Les propos antisémites d’un ministre algérien

La Ligue des droits de l’Homme est scandalisée par les propos tenus, à la veille de la visite d’Etat du président de la République Nicolas Sarkozy prévue en Algérie du 3 au 5 décembre, par le ministre algérien des Anciens combattants Mohammed Cherif Abbès, dans un entretien accordé lundi 26 novembre au quotidien algérien El Khabar.

Les considérations de ce ministre sur l’origine juive du président ou de tel ou tel de ses ministres et sur une élection présidentielle qui serait due au « lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France » témoignent de la résurgence des préjugés antisémites les plus nauséabonds. Ils doivent être immédiatement désavoués.

L’incident avec l’Algérie est clos, estime Nicolas Sarkozy

PARIS [Reuters – 30.11.07 – 00h29] — Nicolas Sarkozy, accusé par un ministre algérien de devoir son élection au « lobby juif », à quelques jours d’une visite d’Etat en Algérie, a jugé jeudi soir que l’incident était « clos », après une intervention du président Abdelaziz Bouteflika.

« J’ai eu longuement le président Bouteflika au téléphone cet après-midi. Il m’a indiqué – ce sont ses mots – que ce qui avait été dit ne reflétait en rien la position de l’Algérie », a dit le chef de l’Etat français, interrogé sur TF1 et France 2.

« Je lui ai dit que je combattrai de toutes mes forces l’antisémitisme, l’islamophobie et toute forme de racisme. Je considère que l’incident est clos et j’irai en ami en Algérie », a ajouté le président de la République.

Dans une interview publiée lundi dernier par le quotidien algérien El Khabar, le ministre des Anciens combattants Mohamed Chérif Abbès avait accusé Nicolas Sarkozy de devoir son élection au « lobby juif, qui a le monopole de l’industrie en France ».

Jeudi, le secrétaire général de l’organisation des anciens combattants de la guerre d’indépendance algérienne, Mohamed Saïd Abadou, déclarait pour sa part dans ce journal que Nicolas Sarkozy ne serait pas le bienvenu en Algérie tant qu’il n’aurait pas présenté des excuses pour le passé colonial de la France.

Abdelaziz Bouteflika s’est démarqué de ces deux responsables en déclarant à l’agence officielle APS que leurs déclarations n’engageaient qu’eux-mêmes et que la France était un « pays ami ».

Un ministre déclenche une polémique en parlant de Sarkozy et « du lobby juif »

ALGER [AFP — 28 nov. 07 — 18h ] — A quelques jours de la visite du président français à Alger, le ministre algérien des Moudjahidine, Mohammed-Chérif Abbas, a provoqué une vive polémique en évoquant le soutien d’un «lobby juif» et les origines de Nicolas Sarkozy, avant de nuancer ses propos.

La France s’est étonnée des déclarations du ministre algérien des Anciens combattants alors que M. Sarkozy est attendu le 3 décembre à Alger pour sa première visite d’Etat en Algérie et la deuxième dans ce pays depuis son élection en mai.

«Nous nous étonnons de ces propos, parus dans la presse, qui ne correspondent pas au climat de confiance et de coopération dans lequel nous préparons la visite d’Etat du président de la république» à Alger, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascale Andréani, soulignant que les relations entre les deux pays «n’ont jamais été aussi denses».

Dans un entretien au quotidien Al Khabar publié lundi, M. Abbas attribue à l’influence d’un «lobby juif» l’accession au pouvoir du président français et évoque ses «origines».

«Vous connaissez les origines du président de la France et vous savez quelles sont les parties qui l’ont amené au pouvoir», déclare le ministre algérien au journal.

«Le ralliement de personnalités de la gauche française au gouvernement de droite de Sarkozy [ reflète ] les convictions des véritables architectes de l’ascension de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui domine les décideurs en France», ajoute-t-il en citant le nom du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Dans une déclaration mercredi à l’agence de presse algérienne APS, M. Abbas a affirmé «avoir appris avec beaucoup d’étonnement et de mécontentement certains propos» qui lui ont été attribués, sans démentir formellement les déclarations publiées par Al Khabar.

Le ministre, vétéran de la guerre d’indépendance (1954-62), ajoute qu’il «ne peut assumer les spéculations irresponsables d’un quelconque journal sur un chef d’Etat ami».

«Dans cet entretien il n’a jamais été dans mon intention d’enfreindre le principe […] de ne jamais porter atteinte à l’image d’un chef d’Etat étranger», poursuit-il.

Plusieurs organisations et personnalités françaises ont fermement condamné les propos du ministre algérien, passés totalement sous silence par la presse algérienne et qui ont été ignorés par les milieux officiels. […]

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